Ferdinand Paul RIVIERE 1882/1914

Ferdinand Paul RIVIERE, fils de Jacques et de Marie Antoinette CALVET, est né le 7 février 1882 à Trèbes. Son père est facteur à Trèbes depuis 1879 et de façon certaine jusqu’en 1891. Le couple donnera naissance à 4 enfants dans cette commune. Il fréquentera quelques temps, l’école communale de Trèbes.

 

A sa vingtième année vers septembre 1902, lors du conseil de révision, qu’il passe au chef-lieu de canton Lézignan Corbières, il déclare résider chez ses parents à Homps et exercer le métier de cultivateur. Son matricule est le n°621/Narbonne.

Il est exempté de service en 1903 et 1904 pour faiblesse, puis déclaré bon en 1905 en son absence.

Ferdinand effectue alors son service militaire à compter du 8 octobre 1905 au sein du 100ème R.I. de Narbonne. Il est rendu à sa famille le 18 septembre 1906.

 

S’est marié ? Si oui avec qui et où ? A-t-il eut des enfants ?

 

Par la suite, il réside à Luc/orbieu (Aude) en décembre 1912.

 

Ferdinand est mobilisé le 4 août et il est affecté au 4ème R.I.C. (Toulon)

 

Il décède, tué à l’ennemi, le 16 septembre 1914 à Virginy dans la Marne    


Du 2 au 7 août à Toulon, le 4ème RIC est constitué, et commencent alors les préparatifs de guerre. Du 7 au 9 août c’est le départ, les hommes du 4ème RIC sont transportés par voie ferrée vers les zones des futurs combats. Du 9 au 11 août, après 2 jours d’un interminable voyage, le régiment est débarqué dans la région de Revigny près de Bar-le-Duc.

Le 12, il doit continuer à pied sur 16 km, en pleine canicule «avec tout le barda», pour aller à Géricourt. Il fait très chaud et beaucoup se couchent le long de la route, et les gradés doivent les menacer pour les faire avancer. Le 13 août les hommes doivent encore marcher 20 km pour gagner le cantonnement de Boulainville. L’unité se rend à l’Est du massif de l’Argonne, dans la région de Lavoye pour intégrer la IVème Armée. Le 15, nouvelle marche vers le nord d’une trentaine de km pour arriver à Malancourt. Le 16, marche sous la pluie pour se rendre à Nantillois. Puis, après un peu de repos, marche de nuit sur une route boueuse et accidentée, Il fait froid et humide, Les hommes fatiguent. Arrivée à 4h à Liny-devant-Dun. Une petite pluie fine tombe toute la journée.

Le 18, marche, sous le beau temps revenu. jusqu’à Stenay. Le régiment cantonne le 19 et le 21 dans les casernes du 120ème RI, puis le 21 se rend sur Baalon. Le 22 août le régiment quitte Baalon pour se porter avec la 2ème DIC sur Neufchateau en Belgique. Mais suite aux premiers échanges de l’avant-garde avec les allemands, le 24 août vers 1h00 du matin, l’ordre est donné de se replier sur Villers… Jusqu’à 4h du matin, les hommes du 4ème RIC vont marcher de nuit dans la forêt pour établir un avant poste à Margny. A 11h le 4ème RIC se porte sur le Sud pour occuper le bois de Richemont.

Le 25 août, c’est son baptême du feu, le 4ème RIC prend une position défensive entre les villages de Jamoigne et de Valensart et contient l’ennemi avec l’appui de toute la 2ème DIC. Le soir, le régiment se replie sur les lisières de la forêt d’Orval (frontière franco-belge).

 

Le 26, malgré ses positions qui tiennent tête à l’ennemi sur les hauteurs de Saint Walfroy et de Lamouilly, le régiment doit se replier pour finalement atteindre le bois de Jaulmay. La nuit est mise à profit pour organiser la défense de ce bois. Deux bataillons sont chargés de couvrir les abords de Lusy et de Martincourt, tandis qu’un bataillon reste en réserve, sous le bois près du croisement des chemins Pouilly-Cesse et Lusy-Beaumont. Pendant la nuit des allemands sont parvenus à se glisser par les ponts d’Inor et de Martincourt et à établir des passerelles sur la Meuse.


Le 27 août 1914, vers 7h, les Allemands sous la protection de leur artillerie qui se trouve à la corne du Bois, franchissent la Meuse, et attaque les avant-postes du 3ème bataillon qui se trouve face à Lusy. Vers 9h les 4 régiments de la division sont complétement engagés dans un violent combat sur la lisière de la forêt et du sous-bois. 

Les 3 bataillons du 4ème RIC côte à côte, luttent avec bravoure sans recevoir l’appui de l’artillerie, car, le champ de bataille couvert par la forêt et le mauvais temps n’offrent pas une visibilité suffisante. L’ordre est donné de contre-attaquer à la baïonnette pour faire taire les mitrailleuses allemandes. Dans cet assaut désastreux, le 3ème bataillon va subir de très grosses pertes: quatre officiers seront tués et quatre autres seront blessés, et 420 hommes de troupes seront tués blessés ou disparus.

Au total dans cette bataille, la 2ème DIC perdra 1475 hommes (tués, blessés ou disparus) et 22 officiers.

Les débris du 3ème bataillon sont recueillis le long de la route de Stenay à Beaumont, par le commandant PRUNEAU qui lui donne l’ordre d’aller se reformer à la ferme de Belle Tour, à 4 km au sud ouest de Beaumont. Il y arrive à la nuit.  


 

Le 28 août le 3ème bataillon retourne sur le champ de bataille pour récupérer ses blessés. A 17h, il reçoit l’ordre de se porter à l’ouest de Beaumont pour coopérer l’attaque de la ligne Youcq - ferme de Belle épine… Il se met en route à la tombée de la nuit et atteint à 22h la ferme de Thibau à 2 km à l’Ouest de Beaumont, où les officiers décident de bivouaquer dans une prairie.    


Le 29 août à l’aube, le bataillon se met en mouvement pour une très pénible marche de 13 heures qui doit les conduire dans le défilé de la Croix aux Bois. Le 30 août le bataillon se lève encore aux aurores et quitte le défilé. Il marche vers l’Est à la rencontre de l’ennemi dont le contact est perdu. Le 4ème RIC traverse la forêt de Boult pour finalement bivouaquer à la sortie Nord de la forêt. Le 31 août à Brieulles/Bar, où le régiment a bivouaqué la veille, les combats reprennent à l’Est du village et sur la lisière du bois de Verrières. L’ennemi se retire vers la Meuse. A 18 h près du village de Belleville/Bar, le com-mandant la 4ème BIC est tué d’un éclat d’obus. Le 4ème RIC regagne le défilé de la Croix aux Bois.

 

Les 1er et 2 septembre le 4ème RIC se met en mouvement sur Rouvray, par Thermes et Auvry. Le régiment reçoit un renfort de 600 hommes et continue son repli vers le sud par Saint-Remy/Bussy. Le 3 les Allemands qui ont pu s’approcher par surprise du village où bivouaque le 4ème RIC provoque une véritable panique. Le calme est rétabli vers 16h. Le 4 septembre le 4ème RIC atteint Vannault-le-Chatel vers 8h. Dans l’après-midi, il prend au nord du village un dispositif articulé, mais le contact avec l’ennemi ne se produit. Ferdinand par chance a échappé à la tuerie de cette bataille des frontières.    


Bataille de la Marne

Le 5 septembre le 4ème RIC arrive à Vitry-en-Perthuis après avoir traversé Vannault-le-Chatel, où l’arrière-garde reçoit quelques coups de canon. Le régiment franchit la Saulx et occupe une position face au nord, aux environs de Mont de Fourche. A 16 h le régiment qui se retrouve face aux allemands essuie une vive attaque de l’artillerie allemande.

Le 4ème RIC doit battre en retraite par le pont de Vaux et Vitry-le-François sur St Remy en Bouzemont. Le 3ème bataillon chargé de couvrir le repli de la Division, reste isolé sur la rive Nord de la Saulx. Une fois sa mission terminée doit, pour échapper à l’ennemi qui tient les ponts de Vitry-le-François et de Vitry-en-Pertuis, traverser la rivière à gué. Les hommes ont de l’eau jusqu’à la ceinture. Ce bataillon regagne le régiment vers minuit à St Rémy-en-Bouzemont par Vitry-le-François après avoir essuyé quelques coups de feu des avant-gardes allemandes qui occupaient déjà les débouchés de cette ville.

 

Le 6 septembre comme toutes les autres, la 2ème DIC reçoit l’ordre d’attaquer. Ce qu’elle fait de toutes ses forces. Le 7  le régiment est à Matignicourt-Goncourt, face aux allemands de part et d’autre de la rivière Orconte et du canal de la marne. A 17h, le 3ème bataillon prend la relève aux avant-postes autour du château de Goncourt. Le 8, l’armée allemande étant en difficulté à la droite de ses lignes, les officiers craignent qu’elle ne lance une offensive face à la 4ème armée, celle du 4ème  RIC. Ils se fortifient, mais l’offensive ne vient pas.     



Les 9, 10 et 11 septembre, la situation du régiment ne se modifie pas sensiblement. Il  fait face, nez-à-nez, aux armées allemandes dans le secteur de Martignicourt–Goncourt. Apparem-ment seul le canal les sépare

Le 10 septembre, le chef du 3ème bataillon remplace, à la tête du 4ème RIC, le colonel qui prend le commandement de la 4ème Brigade.

Le 11, les allemands évacuent les tranchées du bord du canal, occupées immédiatement par les hommes du 4ème R.I.C.

Dans la soirée du 11, et le 12, un mouvement en avant se produit sur le front des 3 bataillons qui font un bond d’environ 30 km en profondeur jusqu’à Noirlieu.

Pendant les jours qui suivent (13 et 14 septembre) la retraite de l’ennemi continue. Le régiment, qui est à l’avant-garde de la 2ème DIC, poursuit sans relâche l’ennemi, l’obligeant à abandonner dans sa fuite précipitée ses malades et ses blessés. Le 14 au soir, il cantonne dans les environs de Virginy. Le 15 le 4ème RIC soutient le 22ème RIC qui attaque la cote 191 (le point haut de la «main de Massiges»), et il se positionne à l’ouest de la « Main » sur la route qui relie Massiges à Ville/tourbe. Les 15, 16 et 17 septembre plusieurs officiers seront blessés ou tués par les tirs d’artillerie ennemie ainsi qu’une cinquantaine d’hommes. Pour Ferdinand Paul RIVIERE la guerre prend fin tragiquement le 16.

Le 18, le 4ème RIC relève le 22ème colonial sur les hauteurs au Nord de Massiges et tient la garnison dans les tranchées en attendant la reprise de la marche en avant.    

Chateau de Goncourt

Virginy


L'un des ossuaires de Pont de Marson (Minaucourt)

Ferdinand RIVIERE est tué à l’ennemi d’un éclat d’obus le 16 septembre 1914 dans les tranchées situées entre Massiges et Ville/Tourbe. La guerre aura durée, pour lui, un peu plus de 40 jours. Il avait 32 ans et 6 mois.

Son corps n’a pas été retrouvé, ou pas identifié. Aucune sépulture n’est connue. peut-être se trouve-t-il dans un des ossuaires du cimetière militaire de Minaucourt, dit « du Pont du Marson ».

 

Ce cimetière créé en 1915 regroupe 21 319 corps dont 12 223 en ossuaires, qui provien-nent des cimetières provisoires de La Place d'Armes, du Calvaire, du Centre du Promontoire à Massiges, des cimetières 1 a 8bis de Minaucourt, de Varoquier, du 410ème R.I. à Ville/Tourbe, de la Porcherie, de la Laiterie de Virginy, des Maigneux, de Valmy, Rouvroy, Auve, Autry, Cernay, Berzieux, Bouconville, Gratreuil, Somme-Bionne, Fontaine, Hans, Laval, Wargemoulin, Gizaucourt, Beauséjour et les tombes isolées du champ de bataille de Minaucourt, Ferme de Beauséjour, Maisons de Champagne, Massiges, Ville sur Tourbe, Ripont.

 

Son décès, confirmé par un jugement du tribunal de Narbonne, en date du 23 juillet 1919, est transcris dans le registre d’Etat-civil de la commune de Homps à la date du 8 août 1919.

 

Son nom est gravé sur les Monuments aux morts et sur une plaque commémorative à Homps.