5.9 - La bataille des Flandres

Cette étape marque la fin de la "course à la mer". Arrivés aux plages des Flandres et à la mer du Nord, les états-majors n'ont plus d'alternatives. Il s'agit maintenant d'enfoncer l'adversaire.

 

Par ailleurs, malgré une résistance acharnée, les Belges doivent se retirer dans la forteresse d’Anvers. Anvers tombe le 9 octobre, Gand le 11, Bruges le 14, Ostende le 15. l’armée belge réussit à s’enfuir d’Anvers et s’établit avec 50 000 soldats derrière un petit fleuve : l’Yser.

 

Commence alors la Bataille de Flandre pendant laquelle, Belges, Français et Britanniques vont se battre avec des pertes épouvantables pour empêcher les Allemands de gagner, leur permettant de contrôler les ports de la Manche. Anglais et Français tentent de barrer la route aux Allemands qui poursuivent les Belges. De Cassel dont il domine la plaine de Flandre, Foch demande de tenir la ligne de défense naturelle de l’Yser. Il expédie la brigade de fusiliers marins de l’Amiral Ronarc’h qui rejoint la 7ème DI anglaise de Rawlinson. Les Belges peuvent s’installer derrière l’Yser, appuyés sur leur droite à Dixmude par Ronarc’h. C’est une ligne naturelle bien mince que l’Yser, fleuve serpentant dans un pays dont les seuls reliefs sont les talus de ses berges.

 

 

Du 16 au 31 octobre, les Belges résistent désespérément sur l’Yser (Bataille de l'Yser), soutenus par des éléments français. Le 19, les Allemands atteignent le canal de l’Yser mais en sont délogés par une contre-attaque de Ronarc’h. Joffre envoie 3 nouveaux corps de l’armée D’Urbal. Jusqu’au 30 les effectifs allemands se renouvellent sans cesse. Le 25, Dixmude bombardée est un brasier. L’ouverture des écluses de Nieuport, du 28 au 31 octobre, permet d’inonder la vallée de l’Yser et oblige les Allemands à reculer du bourbier ou ils s’enlisent. Les Allemands avancent de nouveau dans les polders inondés. Autour de Dixmude, l’amiral Ronarc’h, ses 6000 marins et 5000 Belges tiennent plus d’un mois contre  250 000 Allemands. La brigade belge du colonel Jacques (qui sera fait baron de Dixmude) se bat 72 heures sans interruption ; il ne reste que peu de fusiliers marins survivants quand arrivent, en renfort, les tirailleurs sénégalais et les chasseurs d’Afrique.

 

Le 10 novembre, Dixmude tombe; les Belges renforcent leur position derrière la digue de l’Yser, baptisée «le Boyau de la Mort», à quelques mètres des lignes allemandes. Tandis que Français et Belges se battent sur l’Yser, Falkenhayn engage 6 divisions sur Ypres pour séparer les Anglais des Français. L’attaque commence le 30 au matin contre le 1er corps de Haig et le corps de cavalerie d’ Allenby. Foch rejoint French à Saint-Omer et le renforce avec 8 bataillons des 9ème et 16ème corps.

 

Le 31, les Allemands prennent Gheluvelt et du 1 au 5 novembre, multiplient les attaques sur Ypres. Les Anglais, aidés des Français, reprennent Gheluvelt et Messines. Le Kaiser, qui comptait  entrer dans Ypres le 6, engage sa Garde prussienne qui est repoussée elle-aussi. Il ordonne le bombardement de la ville dont la cathédrale s’effondre le 22.

 

Le 15 novembre, après un ultime assaut sur Dixmude, Falkenhayn renonce, la bataille se calme et le front se stabilise des dunes de Nieuport jusqu’à Belfort.

 

Les combats continuent pourtant jusqu’à la fin du mois de janvier.

 

Ces combats coûtent la vie à 9 trébéens: 4 du 53ème RI, 3 du 143ème RI, 2 du 80ème RI :

 

Joseph FAGES, né le 26 février 1891, soldat au 53ème R.I., mort le 1er novembre 1914 à Sint Eloois (Belgique), tué à l'ennemi.

 

Jean-Marie MONS, né le 19 juin 1893, soldat au 53ème R.I., mort le 1er novembre 1914 à Sint Eloois (Belgique), tué à l'ennemi.

 

Thomas CHAUSSON, né le 6 décembre 1888, caporal au 143ème R.I., mort le 4 novembre 1914 à Wystchaete (Belgique), tué à l'ennemi.

 

Marcellin MIGNARD, né le 20 mai 1891, soldat au 80ème R.I., mort le 10 novembre 1914, au Mont Kemmel (Belgique), tué à l'ennemi.

 

Adolphe FRANQUES, né le 15 mai 1892, soldat au 53ème R.I., mort le 11 novembre 1914, à Zillebeke (Belgique), tué à l'ennemi.

 

Toussaint RIVIERE, né le 17 octobre 1880, soldat au 143ème R.I., mort le 3 décembre 1914, à Abbeville (Somme), des suites d'une maladie contractée sur le front belge.

 

Aymar de BEAUMONT, né le 15 août 1892, soldat au 80ème R.I., mort le 6 décembre 1914, à Poperinghe (Belgique), des suites d'une blessure contractée sur le front belge.

 

René PONS, né le 19 octobre 1894, soldat au 53ème R.I., mort le 21 décembre 1914, au bois 40 Sint Eloois (Belgique), tué à l'ennemi.

 

Adrien GROS, né le 6 octobre 1879, soldat au 143ème R.I., tué le 5 janvier 1915, à Voormezeele (Belgique), tué à l'ennemi.