Fils d’Achille Armand Georges Marie, comte  et de Louise Marie Mélanie De VILLE, Aymard est né le 15 août 1892 à  Merville (Haute Garonne), au château.

C’est une commune située à 20 km au nord-ouest de Toulouse. Elle se trouve sur un plateau entre la Save et la Garonne. Le Château de Merville, où est né Aymar est remarquable pour ses jardins du XVIIIème s., notamment son labyrinthe de buis, avec 6 km de haies. Originaire d'Auvergne, les Chalvet prirent le nom de Rochemonteix lorsque, au début du XVe siècle, Géraud épousa l'héritière de la terre de Rochemonteix, située près de Merville

C'est en 1734 que le marquis Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix, grand sénéchal de Toulouse, hérita de son frère la seigneurie. Il décida d'y édifier une maison de campagne plus digne de sa charge que le vieux château hérité de ses aïeux. Le projet était ambitieux puisque, entre les murailles du village, se serraient une cinquantaine de maisons. Il déplaça les habitants, rasa le village et les 2 vieux châteaux qui s'y élevaient et combla les anciennes douves. La construction du château fut entreprise en 1743. A la mort du marquis de Chalvet, en 1772, le château passa à son fils André-Antoine, qui, bien que jeté en prison sous la Terreur, parvint à garder non seulement sa tête mais aussi son château. La petite-fille d'André-Antoine de Chalvet fit entrer Merville dans la famille Villèle, en épousant le fils du célèbre ministre de Louis XVIII, puis la maison passa par héritage au marquis de Beaumont du Repaire dont descendent les actuels propriétaires.

Etudiant en droit en septembre 1912, il réside à Toulouse à cette époque, au 1 rue St Jacques

A la suite du Conseil de révision qu’il effectue à Toulouse (classe: 1912 - n° matricule au recrutement: 1090), au cours duquel il a été déclaré apte au service armé, il obtient un sursis d’incorporation en 1913, non renouvelé en 1914.

Il décède le 6 décembre 1914 à Poperhinge (Belgique)    

A la mobilisation, le 12 août 1914, il est affecté au 80ème Régiment d’Infanterie dont il rejoint le dépôt, ce même jour, pour une courte période de formation

En 1914, le 80ème R.I. est stationné à Narbonne (63ème Brigade d’Infanterie; 32ème Division d’Infanterie; 16ème Corps d'Armée. Il est constitué de 3 bataillons. Le 07 août, la 32ème division dont le 80ème RI est transportée par V.F. dans la région de Mattaincourt. A partir du 11 elle fait mouvement vers Rebainviller, puis le 14, elle passe à l’offensive par Veho et Avricourt, en direction d’Angwiller. Le 20 août, le 80ème est engagée dans la bataille de Morhange, vers Angwiller; et combat plus particulièrement à Muhlwald (Bois de Vulcain). A partir du 21 août, il se replie, par Moussey, Igney et Marainviller, vers la région de Brémoncourt.

 Le 25 août, la 63ème brigade, dont le 80ème, est engagée dans la bataille du Grand Couronné. Elle contre-attaque sur un front Moriviller-lisière sud du Grand-bois en direction de la Mortagne. Le 80ème enlève le bois de Jantois à la baïonette et le soir cantonne à Moriviller: La 32ème division combat également vers Einvaux et Roselieures; le 27,  elle franchit la Mortagne et participe au combat du bois de Bareth (Xermamenil, Fraimbois). Le 13 septembre, la 32ème division reprend l’offensive et progresse jusque dans la région d’Einville

Le 17 elle est retirée du front et mise au repos vers Essey-lès-Nancy. Le 21 septembre, elle fait mouvement vers Avrainville. Le 23 septembre la division est engagée dans la bataille de Flirey. Elle participe à de nombreux combats acharnés et répétés au bois de la Voisogne, à Flirey et vers le bois de Mort-Marre. Puis stabilise le front vers Flirey et Seicheprey. Mais Aymar ne participe pas à ces combats , toujours en formation au dépôt de Narbonne.

Le 6 octobre 1914, elle est retirée du front et transportée par V.F. dans la région de Neuilly-Saint-Front. Le 10 octobre, elle fait mouvement vers celle de Berzy-le-Sec puis mise au repos.

Le 14 octobre, elle fait mouvement vers le front et occupe un secteur vers Moussy-sur-Aisne et la route de Paissy à Ailles. Elle relève de l’armée britannique sur ces positions.

Le 17 octobre elle est retirée du front et mise au repos vers Villeblain.

A partir du 23 octobre, mouvement par Montgobert, vers la région de Pierrefonds, puis le 29, elle transportée par V.F. dans la région d’Hazebrouck, avant de faire mouvement vers Ypres.

Le 31 octobre 1914, la 32ème division est engagée dans la première bataille d’Ypres, vers Wytschaete et au nord de ce village. Elle participe à de nombreux combats acharnés et répétés dans cette région. Le front se stabilise et la division occupe un secteur vers Wytschaete et le sud de Saint-Éloi. Le 19 novembre, sa portion de front est étendu, à gauche, jusqu’au château à 1 km à l’ouest d’Hollebeke. 

Aymar Christophe a rejoint ses camarades au front le 25 novembre 1914 avec le contingent des «bleuets» de 1914. Pour lui, la guerre va durer 9 jours. Le 3 décembre les allemands attaquent, et prennent les tranchées de premières lignes. Aymar est blessé lors de ces combat de Kruisstraathoek (dit aussi Bois 40) au sud d’Ypres, le long du canal et la route d’Ypres à Sint Eloois). Il a été évacué, vers l’arrière, à l’hôpital de Poperinghe.

Le régiment compte ce jour (3 décembre) 11 tués, 33 blessés et surtout 439 disparus. Le lendemain (4 décembre): 2 tués, 30 blessés et 36 disparus.  Le 8 décembre, le front occupé par le 80^ème RI est réduit, à gauche, jusque vers Saint-Éloi (Sint Eloois). Du 14 au 17 décembre, la division participe aux attaques françaises en direction de Wytschaete.

Mais Aymar Christophe n’en sera pas.

Aymar Christophe de BEAUMONT est décédé des suites de ses blessures, le 6 décembre 1914, au sein de l’Hôpital d’évacuation (HOE 15) installé à Poperhinge en Belgique, quelques semaines après la mort de son petit frère, dont il est probable qu’il n’en sache rien. Il avait 22 ans.

Il est inhumé à la Nécropole nationale Saint-Charles de Potyze, route Zonnebeekseweg à Ypres, dans la tombe individuelle n°182 – Le cimetière a été inauguré le 20/10/1922, et rassemble les tombes d'environ 4171 soldats Français: 3547 en tombes individuelles, 609 dans un ossuaire et 15 tombes récentes. Tombe n° ?

Son nom est gravé sur 3 monuments aux morts : Merville (31) - Saint Cyprien (24) - Trèbes (11); comme pour son frère, son inscription sur le monument de Trèbes reste encore un mystère, à part le fait qu’il soit apparenté aux familles Barthélémy de  Saizieu, de Dufau, d’André et de Garnier des Garets.

Son décès est transcrit dans le registre d’Etat-civil de la commune de Saint-Cyprien en Dordogne, à la date du 24 octobre 1916.