Eugène GINESTE 1892/1915

Eugène Maurice, fils de Jacques et de Victorine Angeline TEISSIER (une tré-béenne), cultivateurs, domiciliés à Mille-grand (Trèbes) au moins depuis 1891, Eugène Maurice est né le 21 septembre 1892 à Trèbes, commune située à 6 km à l'est de Carcassonne, au sud de la France. Son emplacement stratégique sur la rou-te entre la Méditerannée et l'océan At-lantique est connu depuis le néolithique. La ville se trouve dans un couloir entre montagne Noire au nord, Corbières au sud-est, et la vallée de l'Aude au sud. Sa superficie est de 16,36 km² ce qui en fait une grande commune pour le départe-ment de l'Aude. Ses voisines sont Berriac, Bouilhonnac et Villedubert. Elle est peuplée de 1100 hab. en 1793, 1850 en 1893 et près de 2000 trébéens et trébéennes en 1914. Traversée par le canal du midi, au cœur d’une région viticole, son port a été très actif.

 

Il passe son enfance au pied de l’église Saint Étienne, puis quelques années sur les bancs de l’école avant d’exercer les métiers de ses parents, ce qu’il déclare lors du conseil de révision de sa classe, en 1912, à Capendu. Son n° matricule est le 355/Narbonne. Il est jugé apte et il effectue son service militaire à partir du 8 octobre 1913, jusqu’au 30 avril 1914, au 2ème régiment du Génie (Montpellier), puis le 1 mai, il est affecté au 29ème bataillon automne du Génie (29° BG) à Bizerte, 1ère compagnie (29/1) (bataillon administré par le 2ème régiment) qu’il rejoint le 15 mai.

Il est probablement célibataire.

Il décède le 31 mars 1915 à Sainte-Ménéhould (Marne).


A la mobilisation, il reste dans cette unité, mais celle-ci vient sur le front métropolitain. Elle semble être affectée à la 42ème Division qui a le parcours suivant :

6 au 14 Sept. Engagée dans la bataille de la Marne

- Du 6 au 10, Marais de Saint-Gond: (Villeneuve-lès-Charleville, Soizy-aux-Bois, Talus-St-Prix et Corfélix), puis, le 9 septembre, mouvement de rocade vers Connantre et combats autour.

- À partir du 10, poursuite, par Germinon et Juvigny-s/Marne, jusque la région d’Auberive s/Suippe.

14-22 sept. Combats devant Auberive s/Suippe, puis, à partir du 17 sept. vers Prosnes et ferme des Marquises.

 

·      À partir du 24 sept., combats vers le fort de la Pompelle et la ferme d’Alger; puis, stabilisation et occupation d’un secteur vers Sillery et le nord de Saint-Léonard, déplacé à gauche, le 7 oct., vers le fort de la Pompelle et les abords est de Reims.

 

 

 

 

 

 

 

17/21 oct. : Retrait du front et transport par VF, de la région d’Épernay, vers celle de Dunkerque, puis mouvement par Furnes vers Nieuport.

 

À partir du 23 oct., engagée dans la Bataille de l’Yser, puis, à partir du 30 oct., dans la Bataille d’Ypres : combats vers Lombartzyde, Nieuport, Ramscapelle, Perwyse et Dixmude.

 

3 nov., combats vers Woumen et Clercken.

 

6 nov., combats vers Bischoote et Kortekeer Cabaret.

 

À partir du 15 novembre, occupation d’un secteur vers Kortekeer Cabaret et la maison du Passeur.

 

 

9 au 30 déc. : Occupation d’un nouveau secteur vers le château d’Herenthage et Verbranden-Molen: violents com-bats vers la cote 60. 

 

A la reprise de l'offensive après la Marne, les sapeurs sont employés surtout à la construction de passages sur les rivières.

Dès novembre 1914, les compagnies du génie amorcent, l'organisation du front. Dans certains secteurs, on commence la guerre des mines, parfois sans but nettement défini. Dans les offensives locales, on ne connaît, pour détruire les réseaux que l'utilisation des sapeurs munis de cisailles ou portant des charges allongées d'explosifs. Les sapeurs précèdent donc les fantassins pour leur ouvrir la voie. Ces opérations, rarement réussies, coûtèrent de gros sacrifices en amenant l'usure rapide des unités. La guerre des mines s'étend peu à peu à presque tous les secteurs et prend par endroits une importance hors de proportion avec les avantages qu'on en tire (voir schéma ci-dessous).    

Dans tous ces combats le bataillon du Génie vient en appui pour l’organisation du front.

 

14 décembre, attaques françaises sur la cote 60 et sur la ferme Groenenbourg.

o   25 décembre, secteur déplacé, à droite, vers Zwarteleen et le canal d’Ypres à la Lys.

 

30 Déc./11 janv. 1915: Retrait du front et transport par VF, dans la région d’Amiens; repos vers Guyencourt.

 

11-17 janv. : Transport par V.F. et par camions vers le front.

17 janv. /19 juill.: Occupation d’un secteur du front de la forêt d’Argonne, vers le Four de Paris et Bagatelle (guerre des mines) :

Violentes actions locales répétées.

 

En l’absence d’un Journal des marches et opérations (JMO), on ne connaît pas le détail des activités de la compagnie qui intervient le plus souvent pour des travaux la nuit par demi-compagnies.

 

Dès septembre 14, les unités du génie sont employées à des travaux d'organisation défensive, à la création de pistes, à la construction de ponts pour multiplier les passages sur les coupures et à la destruction des ouvrages d'art pour retarder l'ennemi.    


Eugène GINESTE est mort le 31 mars 1915, à l’hôpital Larrey de Sainte Ménéhould (51507) suite à des blessures dues à des éclats d’obus aux jambes. Blessure subie le 15 mars, probablement lors du bombardement du hameau de La Placardelle, il a 22 ans.

 

Son corps est inhumé au cimetière militaire devenu Nécropole nationale de Sainte-Ménéhould - Tombe individuelle n°3492.

Elle est située à la sortie de la ville sur la D 85 en direction de Florent-en-Argonne. Elle s'étend sur 2,2 ha. Et y ont été inhumés 5 701 soldats dont 5 486 soldats en sépultures indivi-duelles et 277 en 8 ossuaires (dont 3 inconnus), tués au cours de la guerre 14/18.   

 

Son décès est porté dans le registre d’état-civil de la commune  de Trèbes en date du 9 octobre 1915.

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.    


extrait du JMO de la 42° division en date du 15 mars 1915