Paul BOURREL 1887/1915

Paul, fils de Pascal et de Germaine LAURENT, un couple d’ouvriers agricoles, est né le 27 juillet 1887 à Mourvilles-basses une commune de Haute-Garonne, située à 20 km au sud-est de Toulouse. Elle avait 150 hab. en 1914.  Le château de la famille «de Villèle» est établi au bord de la vallée de la Marcaissonne. L'église St-André est reconstruite en briques et pierres en 1830 à l'initiative de la comtesse de Villèle. Le clocher est simplement inachevé, pour cause de dépassement du budget. Le couple a-t-il travaillé sur les propriétés de la famille «de Villèle» ?

 

Lors du conseil de révision qu’il passe à Carcassonne vers septembre 1907, il déclare exercer le métier de cultivateur et résider avec ses parents (comme en 1913) à La Cavayère, commune de Carcassonne. Son n° matricule au recrutement est le 458 et il est déclaré apte au service armé. Il effectue son service militaire, comme soldat de 2ème cl. à partir du 6 octobre 1908 au 53ème Régiment d’infanterie (Perpignan) jusqu’au 25 septembre 1910.

 

Il paraît être célibataire à la mobilisation.

 

Il décède le 5 octobre 1915 à Massiges (Marne).


Paul BOURREL est mobilisé le 4 août 1914 au dépôt de son ancien régiment, le 53ème Régiment d’infanterie. Et il est d’abord affecté au 253ème R.I., la réserve de ce régiment.

 

Lorsque la guerre éclate, le régiment est à Perpignan. Il appartient à la 131ème Brigade d’Infanterie (66ème Division d'Infanterie jusqu’en décembre 1914, puis à la 41ème D.I. jusqu’en juin 1916 - 1er Groupe de Réserve). Il fait partie de l’Armée d’Alsace. Il est constitué en 1914 de 2 bataillons, puis de 3 en juillet 1916 par l’adjonction d’un bataillon du 343ème RI, dissous. L’embarquement en chemin de fer s’effectue le 15 août et le 16, dans la soirée, et il débarque à Belfort où il va cantonner aux environs de la place forte. Dès le 19 août, le régiment est engagé dans la 2ème bataille de Mulhouse; la journée lui coûte 9 tués et 92 blessés dont 2 officiers. Puis, la division se porte en arrière, suite aux offensives ennemies, et forme en Haute-Alsace, l’extrême-droite de la ligne française. Le 253ème effectue le 9 septembre une reconnaissance dans la région de Ferette, qu’il trouve vide d’ennemis.

 

Le régiment est ensuite envoyé dans les Vosges. Le 21 septembre 1914, il prend les avant-postes au Col du Bonhomme (il y subit un bombardement de l’artillerie lourde allemande). Le 4 octobre, le commandant du régiment installe son PC à Ban-de-Laveline, au pied du Col de Ste-Marie-aux-Mines.  Ses corps francs exécutent quelques coups de main. Le régiment assurera la défense du col jusqu’en mars 1916.

 

 

Le 253ème occupe d’abord la longue croupe qui, de la côte 607 (au dessous de Lusse), descend entre les villages de Lesseux et d’Herbaupaire. [..] La vie des tranchées commence. Le 1er novembre, des éléments du régiment participent à la prise de la Tête-du-Violu. Le 5 novembre, une attaque ennemie, débouchant d’Herbaupaire, est repoussée. 

 

Le 11 novembre, le régiment appuie une reconnaissance des Chasseurs dans le bois de la Garde. Le 18 décembre, le 253ème intègre la 41ème DI (7ème armée des Vosges). Un capitaine est tué lors d’une action offensive menée le 22 décembre.

 

Le 11 février 1915, un sous-lieutenant se distingue en menant ses hommes à l’assaut de positions ennemies.

 

Le 18 février, le régiment subit une forte attaque allemande, précédée d’une préparation d’artillerie inédite et d’explosions de mines; le 19 au matin, le cdt Deleuze mène une contre-attaque qui fait reculer l’ennemi. [..] La 20ème Cie est citée à l’ordre de l’armée. Les actes de bravoure individuelle, tant des chefs que des hommes, sont nombreux.

Le 4 mars, le 253ème est relevé par le 343ème. Un bataillon se repose à Marzelay alors que le second occupe le secteur de La Cude. Le Commandant du régiment, malade, est remplacé. 


 

Paul a-t-il été blessé dans l’une de ces actions et hospitalisé, puis convalescent ? A-t-il suivi une formation spécifique au maniement de certaines armes ? Toujours est-il qu’il sera transféré au 80ème RI, un régiment d’active en juin 1915.

 

Il reçoit des renforts provenant des régiments de réserve, notamment du 253ème RI, ainsi Paul BOURREL rejoint ce régiment le 12 juin 1915. A partir du 17 août, le front du 80ème RI est réduit, à gauche, jusque vers Perthes-lès-Hurlus. Le 26 août, il est retiré du front et mis au repos vers Dampierre-le-Château, jusqu’au 23 septembre.

 

De retour sur le front, la veille de l’attaque française du 6 octobre, sur le bois Marteau et la ferme Chausson, le poste de commandement est bombardé; un capitaine est blessé et Paul BOURREL qui se trouvait à proximité est tué. A la suite de l’attaque du 6 qui est très meurtrière (58 tués, 174 blessés, 76 disparus), le régiment occupe et organise le terrain conquis entre la Main de Massiges et Maisons de Champagne. Le régiment quitte le front le 18 octobre.    

Le 80ème R.I. est alors engagé, dans la 1ère Bataille de Champagne depuis le 6 mars (jusqu’au 26 août 1915),

 

Le 18 mars, il attaque la cote 306 et prend ce point haut. Le 19, l’ennemi tente de reprendre la position. Les échanges sont très meurtriers, notamment la 7ème cie qui perd la moitié de ses effectifs. Le 80ème reste en première ligne jusqu’au 29. Cette période coûte 9 officiers et 118 hommes tués, et, 7 officiers et 514 hommes blessés. Après deux jours de repos, il remonte au front dans le secteur de « La Roche », entre Perthes et Souain. Commence alors une guerre des mines. Le 16 avril les allemands exécutent une terrible attaque à la mine ; le 18 une mine française lui répond. Le régiment subit 31 explosions dont une qui ensevelit 35 hommes. Il conquiert et organise 8 entonnoirs en partenariat avec le Génie.

 

La période avril-mai de cette bataille coûte au 80ème RI 4 officiers et 165 hommes tués, et, 9 officiers et 899 hommes blessés.     

 

 

 

Paul BOURREL est tué à l’ennemi, probablement par un éclat d’obus, au nord de Massiges, le 5 octobre 1915, la veille de l’attaque meurtrière du «Bois Marteau» et non le 6 comme inscrit sur sa fiche ci-contre. Il a 28 ans.

 

Son corps est inhumé dans la nécropole nationale dénommée la «Ferme de Suippes», sur la commune de Suippes (51559). Sa tombe implantée dans le carré 14/18 porte le n°1491

La nécropole nationale de la Ferme de Suippes rassemble, sur une superficie de 4,77 ha, 7 425 soldats français morts au cours de la Grande Guerre dont 528 en deux ossuaires

 

Un jugement du tribunal de Carcassonne du 7 octobre 1920 confirme son décès. Son décès est inscrit dans le registre d’état-civil de la commune de Trèbes le 23 octobre 1920.

 

Son nom, curieusement, n’est pas gravé sur le Monument aux morts de Trèbes (11), ni sur aucun autre. Par contre il est inscrit sur les plaques du carré militaire de Trèbes.