Pierre François BAYLÉ  1890/1915

Pierre François Louis est le fils cadet de Pierre (ouvrier agricole, décédé 5 jour avant sa naissance en 1890) et d’Eugénie VERIÈS (ou VÉRIEZ) née à Trèbes (et toujours domiciliée à Trèbes en 1910), né le 19 mars 1890 à Trèbes, une commune située à 6 km à l'est de Carcassonne, au sud de la France. Son emplacement stratégique sur la route entre la Méditerranée et l'océan Atlantique est connu depuis le néolithique. La ville se trouve dans un couloir entre montagne Noire au nord, Corbières au sud-est, et la vallée de l'Aude au sud. Sa superficie est de 16,36 km² ce qui en fait une grande commune pour le département de l'Aude. Ses voisines sont Berriac, Bouilhonnac et Villedubert. Elle est peuplée de 1100 habitants en 1793, 1850 en 1893 et  près de 2000 trébéens et trébéennes en 1914. Traversée par le canal du midi, au cœur d’une région viticole, son port a été très actif.

 

Après une enfance au pied de l’église Saint Étienne et quelques années sur les bancs de l’école, il devient, comme ses parents, cultivateur/ouvrier agricole à Trèbes où il réside. C’est ce qu’il déclare lors du conseil de révision de sa classe, vers septembre 1910, à Capendu.

 

Il est déclaré apte et son n° matricule au recrutement est le 11. Il effectue son service militaire à partir d’octobre 1911, jusqu’au 22 juillet 1912, au 80ème Régiment d’infanterie à Narbonne, puis à la 21ème section d’infirmiers jusqu’au 1er novembre 1913. Il participera à la campagne d’Algérie du 11 août au 31 octobre 1913.

 

Probablement célibataire, il est mort le 19 mars 1915, à Mesnil les hurlus (Marne).     


A la mobilisation, en août 1914, il rejoint son régiment, d’origine, le 80ème R.I., caserné à Narbonne appartenant à la 63ème Brigade d’Infanterie (32ème Division; 16ème Corps d'Armée). Il est  constitué de 3 bataillons. Avec son régiment, Pierre est transporté par train entre le 7 et le 11 août 1914. Il débarque dans la région de Mattaincourt. Du 11 au 14, ils font mouvement vers Rebainviller. Du 14 au 20, le régiment passe à l’offensive par Veho et Avricourt, en direction d’Angwiller. Le 20, il est engagé dans la Bataille de Morhange, autour d’Angwiller et participe au combat du Muhlwald. A partir du 21 août, le régiment se replie, par Moussey, Igney et Marainviller, vers la région de Brémoncourt.

Le 25, il se trouve engagé dans la Bataille du Grand-Couronné dans une contre-offensive en direction de la Mortagne: combat vers Einvaux et Roselieures; le 27, la division franchit la Mortagne et participe au combat du bois de Bareth

 

Du 09 au 15 septembre 1914, le régiment est mis à la disposition de la 2ème Armée à Rosières-aux-Salines mais n’est pas engagé. Du 13 au 17 septembre, il participe à la reprise de l’offensive et à la progression jusque dans la région d’Einville. Le 17 le régiment est retiré du front et mis au repos vers Essey-lès-Nancy. Le 21 septembre, il fait mouvement vers Avrainville.

 

Le 23 septembre le régiment est engagé dans la Bataille de Flirey: Combats répétés au bois de la Voisogne, à Flirey et vers le bois de Mort-Marre. Puis stabilisation du front vers Flirey et Seicheprey.    

A partir du 05 février, il fait mouvement par étapes vers Coullemelle, par Doullens et Allonville. Le 20 février, transport par train dans la région d’Épernay, puis à partir du 23, mouvement par Matougues, vers Récy où il stationne.

 

Le 06 mars 1915, il est engagé dans la 1ère Bataille de Champagne, à l’est de Souain et il participe notamment aux combats au bois Sabot.

Alors que l’offensive générale est stoppée le 17 mars, le 18 mars le régiment reçoit l’ordre de conforter les positions et attaque les tranchées allemandes entre la cote 196 et le bois du trapèze. Les pertes sont sérieuses, mais les hommes s’accro-chent malgré tout au terrain. Dans cette attaque le régiment à 75 tués, 244 blessés et 45 disparus.

 

Le lendemain 19, les bataillons reçoivent l’ordre de consolider leurs positions malgré les bombarde-ments permanents. « A 17h30 une contre-attaque allemande se déclenche, qui est contenue. Et le Colonel commandant le régiment lance une contre offensive au son du clairon et baïonnette au canon. L’ennemi s’enfuit, mais l’attaque est stoppée compte-tenue du bombardement de l’artillerie française qui tire trop court. (Les hommes sont frappés par les obus français). Le 80ème RI regagne ses tranchées, et un calme absolu dure pendant plusieurs heures» extrait du JMO

 

Les pertes cette fois encore sont lourdes: 30 tués, 152 blessés et 22 disparus et Pierre François, fait partie des morts. Peut-être même est-ce blessé par les éclats d’un obus français ?

 

A partir du 23 mars, il occupe un secteur vers la cote 196 et les abords ouest du Mesnil-lès-Hurlus. Le 03 avril, déplacement du front, à gauche, vers le bois Sabot et le nord du Mesnil-lès-Hurlus (guerre de mines), entre Perthes et Souain (avril-mai)     

Le 06 octobre, il est retiré du front et transporté dans la région de Neuilly-Saint-Front. Le 10 octobre, il fait mouvement vers celle de Berzy-le-Sec et mis au repos. Le 14, il fait mouvement vers le front et occupe un secteur vers Moussy-sur-Aisne et la route de Paissy à Ailles où il relève l’armée britannique.

 

Le 17 Octobre, il est retiré du front et mis au repos vers Villeblain. A partir du 23 octobre, il fait mouvement par Montgobert, vers la région de Pierrefonds. A partir du 29, transport par train dans la région d’Hazebrouck, puis fait mouvement vers Ypres.

 

Le 31 octobre 1914, il est engagée dans la Bataille d’Ypres, vers Wytschaete et au nord  et participe à de nombreux combats dans cette région. Puis suite à la stabilisation du front, il occupe un secteur vers Wytschaete et le sud de Saint-Éloi. Le 19 novembre, son front étendu, à gauche, jusqu’au château, à 1 km ouest d’Hollebeke, puis réduit, à gauche, le 08 décembre, jusqu’à vers Saint-Éloi. Du 14 au 17 décembre,  il participe aux attaques françaises en direction de Wytschaete.

 

Le 08 janvier 1915, le régiment est retiré du front et mis au repos vers Poperinghe. A partir du 18 transporté par camions vers Chelers où il cantonne au repos.    

 

 

Pierre François Louis BAYLÉ fait partie de ces pertes. La fiche du SGA situe son décès entre le 20 mars et le 12 avril 1915 ?. Pourtant le journal de marche et des opérations qui tient un état précis des pertes durant ces journées le cite blessé dans les combats du 19 mars (cf ci-dessus). Il a probablement disparu, puisqu’un jugement sera ultérieurement nécessaire.  Il y a lieu de penser qu’il est mort (et un jugement l’officialise), tué à l’ennemi, le 19 mars 1915, sur le territoire de Mesnil-les-hurlus, au nord du bourg, aujourd’hui Minaucourt – Mesnil-les-hurlus (Marne).

 

Aucune sépulture n’est connue. Les autorités militaires ne semblent pas connaître son lieu de sépulture. A-t-il été abandonné sur le terrain, et enterré à la va-vite par les troupes allemandes, a-t-il été enseveli dans un bombardement, son corps n'-a-t-il pas pu être identifié ? Comme beaucoup, son corps n'a probablement pas pu être ramené, puis oublié dans le no man's land entre les deux camps. Plus tard, s'il a été retrouvé, il n'a pu être identifié et anonyme placé dans une fosse commune, un ossuaire, peut-être dans le cimetière de guerre dans les environs du champ de bataille.

 

Un jugement établi par le tribunal de Carcassonne le 8 juillet 1920 confirme son décès à la date du 19 mars, qui est porté dans le registre d’Etat-civil de la commune de Trèbes le 17 juillet 1920 (voir ci-dessous).

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.