Joseph BERNARD  1890/1915

En août 1914, Joseph fait toujours son service militaire dans le 142ème R.I. à Mende. Ce régiment appartient à la 62ème  Brigade d’Infanterie; (31ème Division jusqu’à juin 1915; 16ème  Corps d'Armée). Il est constitué de 3 bataillons qui quittent leurs cantonnements les 5 et 6 août pour Lunéville. Ils y arrivent les 12 et 13.

 

A la tête de sa demi-section, Joseph qui vient d’être nommé sergent participe à la bataille des frontières en Lorraine à Xousse. Le 16, il franchit la frontière et stationne à Maizières-les-Vis. Le 18, c’est le véritable baptême du feu, il se bat pour prendre Bisping, Angviller, Loudrefing, Metter-sheim. Mais les allemands ont très bien organisées leurs positions et le régiment perd 1150 h.A la nuit c’est la retraite. Le 22 août une nouvelle bataille s’engage pour Jolivet, Sionviller Bayon, bois de la Reine. Il prend Gerbéviller le 28 août, et la vallée de la Mortagne.

 

L’historique décrit quelques atrocités perpétrées par l’armée allemande à Gerbéviller. Pris et repris 4 fois de suites, le village reste finalement aux soldats français. Le 142ème après quelques jours de repos avance en direction de Nancy, puis participe à de nouveaux combats à Noviant-aux-Près et à Flirey, villages qui sont pris par le régiment mais avec de nombreuses pertes. Le régiment reste dans ce secteur jusqu’au 10 octobre.

A partir de cette date le 142ème se rend par étapes dans les Flandres. Le 18, il est à Compiègne. Le 26, il arrive à Zonnebecke, et livre une furieuse bataille pour la prise du village de Veldonck. Puis le 10 novembre, une nouvelle mission lui est confiée: empêcher la prise du village de Langemarck. La mission est remplie malgré la pluie et la boue.     

Joseph, fils de Joseph et de Joaquina SANTALIESTRA, de nationalité espagnole est né le 23 février 1890 à Carcassonne, chef lieu du département de l’Aude, située dans la vallée du fleuve portant le même nom. Carcassonne est célèbre pour sa cité médiévale restaurée quelques années plus tôt et haut lieu touristique. En 1911, sur un territoire de 65 km2, elle accueille 30 000 h.

A l'époque de son conseil de révision en septembre 1911, il réside avec ses parents, à Trèbes et exerce le métier de maçon.

 

A sa majorité, avec un an de retard, par rapport aux "français", Joseph est convoqué à Capendu. Ce «fils d’étranger» est jugé «apte au service armé» et son n°matricule au recrutement est le 287/Narbonne.

 

Il effectue son service militaire au 142ème R.I. à partir du 1er octobre 1912. Il est nommé caporal le 2 octobre 1913 et sergent quelques jours après le début de la guerre, le 6 août 1914.

 

Il est apparemment célibataire.

 

Il décède le 14 mai 1915 à Mesnil-les-hurlus (Marne)    

Le 14 décembre, c’est l’attaque de la ferme de Frikoff, c’est cette fois sans résultat probant. Attaqué le 27 décembre par un déluge de feu et plusieurs assauts le 142ème défend la localité de Saint Eloois, résiste, et la conserve, malgré des pertes sensibles. Joseph BERNARD traverse ces événements apparemment sans trop de souci, malgré les nombreuses épreuves. Il semble même y avoir gagné ses galons d’adjudant-chef.

 

Le régiment reste de longues semaines à l’arrière, mais toujours dans l’eau et la boue


Au début du mois de mars 1915, Il débarque à Chalons et rejoint Cuperly. Le 8, il est à Wargemoulin pour prendre la relève de régiments d’infanterie coloniale qui s’y sont illustrés et défendre le terrain conquis. Des positions importantes ont été conquises, des observatoires enlevés de haute lutte et les allemands acceptent difficilement ces échecs. Le régiment est donc face à de rudes épreuves extrêmement meurtrières.    

Pendant 3 mois, ce ne sont qu’alertes continuelles, attaques successives, mines, bombardements de toutes natures. Le régiment est installé dans les boyaux situés autour de la ferme de Beauséjour, ferme déjà en ruines. Plusieurs fois, au cours du mois de mars, des éléments du régiment sont lancés à l’attaque pour améliorer encore les positions, malheureusement sans grands effets. Au mois d’avril, le régiment glisse vers le bois en trapèze.

 

Là encore, les échanges d’artillerie et les mines se multiplient. Le 23 avril, le régiment doit faire face à une attaque, repoussée cette fois par les tirs des mitrailleuses. Attaque renouvelée le 27, d’abord par un déluge de d’artillerie toute la matinée, puis alors que le calme est revenu, à 16h, une série de mines explosent et bouleversent toutes les tranchées de première ligne. L’ennemi lance alors une attaque, prend quelques boyaux. Elle est repoussée en partie, mais le poste d’écoute avancé est pris.

 

Le 4 mai, le 142ème lance 2 attaques pour tenter de le récupérer à 18h45 et à 22h15, malheureusement sans succès.

 

La lutte se poursuit, incessante. Les bombardements, les fusillades, les mines qui font de nombreuses victimes. La lutte après chaque explosion de mine, pour s’emparer de l’entonnoir…     

 

 

Les 8ème et 9ème compagnies ont des sections entières ensevelies. Les soldats qui leur viennent en aide sont tués…

 

Finalement le 142ème est relevé par le 143ème, le 3 juin. et va occuper le secteur du promontoire devant Tourbe. Mais ce sera sans Joseph BERNARD qui a été tué quelques jours plus tôt.    

Joseph BERNARD est tué à l’ennemi, au bois du Trapèze, au nord du bourg de la commune de Mesnil les hurlus; aujourd’hui Minaucourt/Mesnil-les-hurlus, le 14 mai 1915 à, il a 25 ans. Le JMO de ce régiment, durant cette période, a disparu.

 

Il est inhumé à la Nécropole nationale de St-Thomas en Argonne dans la tombe individuelle n°3729 (est dit présumé, sur le site «Sépulture de Guerre»)

 

 Son décès est porté dans le registre d’Etat-civil de la commune de Trèbes, le 7 août 1915.

 

 Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.