Georges Jean PAUTOU 1882/1918

Fils de Germain et de Catherine ESCUDIER, résidant à Rieux Minervois en 1902, Georges Jean PAUTOU est né le 23 avril 1882 à Trèbes, il exerce le métier de «roulier» en 1902 et réside à Rieux Minervois.

 

Lors du conseil de révision de sa classe, en 1902, à Capendu, son n° matricule au recrutement est le 228 Narbonne. Il est déclaré « apte au service armé ».

 

De fait, il s’était engagé volontairement le 1er décembre 1900, à Castres. Il venait d’avoir 18 ans. Il est affecté au 9ème Régiment d’artillerie. Il est nommé 2ème canonnier en décembre 1900, brigadier, le 21 septembre 1901 et maréchal des logis, le 19 septembre 1903. 

 

Il s’engage comme élève gendarme, le 28 juillet 1906.

 

Georges se marie le 3 septembre 1904, à Villemoustaussou, avec Eugénie FAU(X), d’où naissent ?  enfants

 

Il décède le 18 octobre 1918 à Salonique (Grèce).    


A la mobilisation, en août 1914, il est gendarme, attaché à la 15ème légion  de Gendarmerie dont l'état-major se trouve à Marseille. Il est peut-être en poste sur le Gard, à Nîmes ? 

 

Les unités sont éclatées auprès des prévôtés de plusieurs divisions (QG du 15ème corps d'armée, 30ème et 37ème division d'infanterie, 75ème division de réserve, 2ème division d'infanterie coloniale, armée des Alpes) ou dans d'autres dispositifs (Parcs et convois de la IIème Armée, Police mobile de la IIème et de la IVème Armée, D.E.S de la Xème Armée). Sans éléments précis, il est difficile de suivre le parcours de Georges PAUTOU.

 

La prévôté fournit un service des plus pénibles de jour et de nuit. Elle est employée à maintenir l'ordre dans les colonnes de troupes qui se déplacent, à faire dégager les routes, à surveiller le passage des ponts. Elle assure également l'évacuation des populations, du bétail, fait la police du champ de bataille, réprime le pillage et opère de nombreuses arrestations de suspects. Elle assure la police en arrière des corps engagés, dirige les blessés sur les formations sanitaires, arrête les traînards qu'elle reconduit à leurs corps et recueille une grande quantité d'armes, de munitions et d'effets abandonnés. 

 

Il reste dans le corps de la 15ème légion, jusqu’au 20 janvier 1916. Probablement à la prévôté de la 30ème Division

canon de 90mm, modèle de 1877, ressorti des dépôts pour cause d'insuffisance de 75

groupe du 9ème RAC en janvier 1917, Georges PAUTOU est peut-être sur la photo

Le 31 juillet 1917, Georges PAUTOU retourne à son corps d’origine, la 15ème légion de Gendarmerie (Marseille Nimes).

 

Un groupe de gendarmes est affecté à la prévôté de la 30ème division d'infanterie. Le 23 janvier 1917, celle-ci est enlevée par voie ferrée à destination de Toulon, où elle s'embarque le 25 pour Salonique. Arrivée dans cette ville le 30 janvier, elle y reste jusqu'au 17 avril, puis va cantonner à Vertekop, Rakou, Banila, Katérini, Tekéli. 

 

Le 8 juin, elle est de nouveau à Salonique, où elle s'embarque le 9 pour le Pirée. Elle prend part dans le port, à de nombreuses et très périlleuses opérations de police, procède à de nombreuses perquisitions et saisit une importante quantité d'armes. Ces opérations amènent également l'arrestation d'un grand nombre d'insurgés. Le 25, le prévôt et 11 gendarmes se rendent à Athènes, où la gendarmerie fait de nombreuses patrouilles dans la zone occupée par les troupes de la division. 

 

Du 13 au 30 juin, au cours de 34 opérations de police, la gendarmerie de la division a arrêté 55 individus, écroués à la prison prévôtale sous diverses inculpations (chefs d'épistrates, suspects, individus inculpés de crimes et délits) Elle a ensuite saisi dans ses perquisitions 733 fusils de guerre 915 fusils de chasse, 3.028 revolvers, 33.066 cartouches pour fusils et 246.500 cartouches pour revolvers. 

 

Le 21 juillet, la division quitte Athènes; le 23, elle est à Florina, puis elle va cantonner à Bukovo, le 5 août. Elle y assure son service habituel sous de fréquents bombardements par avions. 

 

Il est probable que Georges Jean PAUTOU, rejoigne ce groupe au début du mois de septembre.

 

Le 7 novembre, le gendarme Timbal, de la 15ème légion, meurt à l'hôpital de Salonique. 

 

En janvier 1918, la prévôté est toujours cantonnée à Bukovo et détache 1 maréchal des logis et 3 gendarmes à Monastir . 

 

A partir du 25 septembre 1918, la 30ème division, prévôté comprise poursuit l'ennemi qui bat en retraite. Du 30 septembre au 6 novembre la prévôté cantonne successivement dans les. localités suivantes : Resna, Svinistés, Topolcani, Prilep, Szvor, Velès, Kaplan. Ardjénica, Dilidarlira. Kustranova, Arah, Egri-Pauloca, Giujiseo, Kjustendil (Bulgarie). 

 

Les soldats sont très affectés par la dysenterie, le scorbut et le paludisme. La concentration de réfugiés, les marécages qui font de la Macédoine le dernier point d'Europe où le paludisme sévit, un service médical peu développé favorisent toutes sortes d'épidémies.

 

Subissant l'une de ces maladies, Georges PAUTOU est évacué sur Salonique.

 

 

Le 21 janvier 1916, il est affecté (à sa demande ?, à la demande du régiment qui recherchent des cadres qualifiés ? ) au 9ème Régiment d'artillerie de campagne (R.A.C.), unité dans laquelle il s'était engagé et avait effectué son service militaire (de janvier 1900 à juin 1906).

 

Le 9ème régiment d’artillerie de campagne (RAC) était composé de 4  groupes d’artillerie. Chaque groupe disposait de 3 batteries de 4 canons de 75 mm.

 

Là encore, il est difficile de suivre le parcours de Georges PATOU, sans savoir à quel groupe et quelle batterie, il appartient.

 

Le 9ème RAC est relevé de ses positions à la fin décembre 1915, puis mis au repos. C'est à cette moment que Georges PAUTOU rejoint son affectation. le 9ème R.A.C. se divise alors au mois de février 1916 en 2 fractions.

La première, formée du 2ème et 4ème groupe, armés de canons de 90mm, reste avec le 16ème C. A. dans le Soissonnais.

La seconde, constituée du 1er et 3ème groupes armés de canons de 75mm se rend dans divers secteurs de la région de Reims. Elle prend part notamment à l'attaque du bois Franco-Allemand (région de la Ville-au-Bois) et reçoit à cette occasion les félicitations du général commandant le 37ème C. A. pour la rapidité de son installation et le résultat de ses tirs. La 2ème batterie subit dans cette région un violent bombardement.

 

Le 3ème Groupe est alors détaché du régiment et mis à la disposition du 13ème Corps britannique avec lequel il prend part à la bataille de la Somme. Il reçoit des félicitations ainsi que de nombreuses distinctions individuelles.

 

Les 3 autres groupes réunis quelque temps dans le Soissonnais quittent cette région en juillet 1916. Le 20 juillet, les groupes de 90 arrivent à Verdun (faubourg Pavé) et participent aux attaques du 20 août qui permettent la reprise de Thiaumont et Fleury. De nombreux officiers, sous-officiers et canonniers sont l'objet de citations pour leur  belle  conduite. Dans le mois d'août, le régiment prend position entre Avocourt et l'Argonne.

 

Le 3ème groupe est définitivement détaché.

 

A la fin du mois de janvier 1917 le régiment quitte ce secteur pour prendre celui de Verdun, rive gauche. Il se compose alors du 1er groupe, et d'un groupe de 90mm. Le groupe de 90 monte en position le 18 janvier. Le 25 du même mois les Allemands lancent une forte contre-attaque sur la côte 304, parviennent à occuper le sommet et à progresser sur les pentes sud, vers Esnes, mais des contre-attaques immédiates rétablissent la situation et permettent de regagner le 28 tout le terrain perdu. Violemment bombardées les batteries continuent leur tir contribuant ainsi largement à l'échec de la tentative ennemi. Le 6 février le 1er groupe vient également prendre position dans le bois de Chattancourt. Alors commence pour le régiment une période très pénible. Au milieu d'un hiver exception-nellement rigoureux et d'un printemps pluvieux les attaques se succèdent visant à nous rejeter du bois d'Avocourt, de la Côte 304 et des pentes sud du Mort-Homme. Ce sont les affaires du 18 mars, du 31 juillet et entre temps l'attaque menée par nous du 17 juillet. L'ennemi dont la puissance en artillerie dépasse la nôtre inonde nos positions d'obus lacrymogènes et toxiques. Parfois des tirs violents et précis de contre-batterie cherchent à détruire nos positions (bouleversement de la 1ère batterie le 30 mai). De nuit comme de jour les rafales de harcèlement gênent la circulation et les ravitaillements.

 

Les coups de main, précurseurs des attaques sont d'un côté ou de l'autre presque quotidiens, les attaques allemandes toujours précédées de plusieurs heures de bombardement et menées par des «stosstruppen» avec l'aide de gaz et de lance-flamme. La consommation des munitions est considérable, des tirs de barrage étant chaque jour demandés par l'infanterie. Cependant, malgré ces combats incessants les pertes du régiment sont assez faibles car les positions de batterie établies depuis plusieurs mois possèdent des abris solides.

 

Finalement Georges PAUTOU réintègre la Gendarmerie le 31 juillet 1917.


 

 

Georges Jean PAUTOU, décède des suites d’une maladie contractée au service, le 18 octobre 1918 dans l’hôpital n°3 de Salonique  (Thessalonika – Grèce). Il avait 39 ans.

 

Il est inhumé dans la tombe individuelle 3081 du cimetière militaire de Zeïtenlick (Ampelokipoi), dans la banlieue actuelle de Thessalonique au nord de la Grèce. Celui-ci rassemble les dépouilles de près de 22 000 soldats alliés tombés lors de la 1ère Guerre mondiale aux alentours de Salonique et tout au long du front dont 8098 soldats français (dont plus de 200 inconnus)

A noter aussi les variantes dans l'orthographe usité : Zeitenlick, Zeitenlink, Zeitenlik (...) 

 

Son décès est porté dans le registre d’Etat-civil de la commune de Nimes, (probablement parce que Nimes fait partie de la 15ème région militaire) en date du 18 juillet 1922.

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes, de Rieux-Minervois et de Nimes.


L'une des salles de l'hôpital de Salonique

Le cimetière militaire de Zeïtenlick