Julien Lucien SIÉ  1897/1931

 

Fils de François Jean, petit propriétaire, employé du canal du midi et de Marie Paule NAVALS, mariés à Trèbes en 1893, Julien Lucien SIÉ est né le 19 février 1897 à Mas Saintes Puelles (Aude). Il est le cadet d'une fratrie de 2 garçons. Il a résidé toute  sa jeunesse à Trèbes (d’abord à côté du barrage d'Orbiel, puis rue de la Poste, à côté de la Poste, actuelle rue Victor Hugo).

 

Il exerce le métier de cultivateur en 1911, il vient d’avoir 14 ans (recensement de 1911), métier qu'il déclare toujours exercer en 1915. 

 

Lors du conseil de révision de sa classe (1917), à la fin de l'année 1915, à Capendu, son n° matricule au recrutement est le 703 / Narbonne. Il est déclaré "bon pour le service armé". Il déclare résider à Trèbes chez ses parents. Il est incorporé le 10 janvier 1916. Il n' a pas encore 19 ans.

 

Revenu "vivant" de la grande guerre, Julien SIÉ se marie le 10 février 1920,  à Trèbes, avec Amélie Clara Julie MAHOUX (née le 22 mai 1899 à Trèbes). Antoinette BARBAZA, la femme du Maire, sera témoin de leur mariage. Ils ont un enfant: Francine Jeanne Renée, née le 22 juillet 1924, à Trèbes.

 

Il décède le 8 novembre 1931, à Trèbes, des suites (non reconnues officiellement) de son gazage durant la guerre.


 

Julien SIÉ est incorporé le 10 janvier 1916 et affecté au 116ème régiment d’artillerie lourde hippomobile (116ème  R.A.L.H.) - 64ème batterie, une jeune unité qui vient d’être créée (à Castres en septembre 1915) pour une période de formation. Il semble être resté au dépôt de Castres jusqu'en décembre 1916

  

A l’entrée de la guerre, en août 1914, l'artillerie lourde de campagne française ne se composait que de quelques groupes de 155 C. Rimailho. L'ennemi a opposé, dès le début, des régiments d'artillerie lourde à tir rapide ou accéléré, son emploi tactique avait été longuement mûri en temps de paix, au cours des manœuvres. C'était une très grande force. Ceux qui ont participé aux combats de la 1ère année de la guerre se souviennent de la terrible épreuve que fut le sentiment d'impuissance né de cette situation.

 

Dès septembre 1914, les «Rimailho» étaient à bout d'usage, et désormais l’armée est dépourvue d'artillerie lourde. On entreprit alors de créer cette artillerie lourde de campagne puissante et mobile nécessaire. Mais cela n'était possible qu'à très longue échéance, un an au moins. L'industrie française a, dans les délais fixés, commencé à produire l'artillerie lourde qui a puissamment contribué à la victoire.

 

La construction du matériel lourd n'était pas le seul problème à résoudre: il fallait aussi créer des régiments, spécialiser un personnel, former et instruire des cadres. C'est dans cette optique que le 116ème R.A.L. a été créé.

 

Après ses classes, à partir du 1 juillet 1916 il est affecté à la 14ème batterie, jusqu’au 28 février 1918. La multiplicité des groupes et des batteries, le manque de JMO détaillés rendent la lisibilité des parcours de chaque unité très difficile.

 

C’est avec elle qu’il se trouve dans la période d’avril à octobre 1917 dans le secteur du Chemin des dames en appui au ème Corps d’armée (un CA inhabituel, puisque en général le 116ème  R.A.L. appartient au 16ème Corps d'armées, et qu’il ne pas présent dans ce secteur à ces dates, mais à Verdun). Là encore, le manque de documents précis empêche la descrip-tion du parcours de cette unité et des combats qu’elle a menés.

 

Le témoignage écrit de Julien SIÉ indique toutefois que durant cette période, la 14ème batterie a été touchée par des obus à gaz, et qu’il a lui-même été gazé. Il est évacué sur une ambulance de campagne, mais son état ayant été jugé par les médecins « peu grave », il est renvoyé rapidement à son unité.

 

Il poursuivra la guerre. 

 

 

 

un groupe d'hommes du 116ème RAL

un autre groupe d'hommes du 116ème RAL

 

Le 1er juillet 1918, la 10ème batterie (4ème groupe) du 311ème R.A.L. devient la 22ème batterie (8ème groupe) du 113ème R.A.L.. Là encore, Julien SIÉ suit le mouvement et il est affecté à la 23ème batterie.

 

 

Puis à l’état-major du même régiment le 26 mars 1919. 

 

 

 

Il est affecté au 16ème régiment d’artillerie de campagne (16ème R.A.C.), 73ème batterie, le 1 août 1919, et enfin démobilisé, réformé, le 27 septembre 1919.

 

 

 

Julien décède à son domicile, le 8 novembre 1931, à Trèbes. Il est inhumé au cimetière de Trèbes. Son décès, qui est porté dans le registre d’Etat-civil de la commune de Trèbes à la date ci-dessus.

 

Comme il l'écrit lui-même, il avait perdu son frère aîné dans l'expédition des Balkans (à la frontière bulgare), le 16 octobre 1916.

 

Son nom n’est pas gravé sur le Monument aux morts.

 

A la suite de son décès, son épouse poursuit la quête d’une indemnité pour le décès de son époux et sollicite l’adoption de sa fille par l’Etat, ce qui est refusé par le tribunal.

 

Caserne du 3ème RAC à Castres

copie du courrier de Julien SIÉ adressé à un ministre (des transports peut-être), début 1923

 

 

A partir du 1 mars 1918, le 9ème groupe du 116ème devient le 4ème groupe du 311ème régiment d’artillerie lourde (311ème R.A.L.), et la 13ème batterie du 116ème R.A.L. devient la 10ème batterie du 311ème. Julien SIÉ suit le mouvement. Pour sa part, il semble avoir été affecté à la 11ème batterie.

 

la 4ème pièce ( un 155 court St Chamond) de la 37ème batterie du 116ème R.A.L.H, Alsace août 17

 

 

 

Julien est réformé n° 2 sans pension, par la commission de réforme, en septembre 1919, pour "tuberculose".

 

La commission de réforme de Carcassonne du 13 janvier 1921 écrit : "Réforme définitive, affection non imputable même par présomption légale. Maladie parvenue 8 mois après la démobilisation. Tuberculose pulmonaire chronique à forme fibro-caséeuse"

 

Il fait appel trop tardivement de cette décision et la «non-imputabilité aux faits de guerre» est décrétée par le Ministère en charge du dossier le 10 juillet 1922. Confirmé par un jugement en date du 23 janvier 1923.

 

Julien s'est marié avec Amélie Clara Julie MAHOUX, le 10 février 1920 à Trèbes. Ils résident au n° 8 de l’actuelle rue Victor Hugo (ancienne rue de la Poste). Ils auront un enfant: Francine, née en 1924.

 

Certaines personnes âgées du village se souviennent d'Amélie, la repasseuse. (NdR)

 

Julien SIÉ tentera à plusieurs reprises de faire valoir son handicap et surtout ses origines, comme témoignent, ci-contre, un courrier de sa main, du 11 février 1929, et ci-dessous un courrier du Président de l'association des anciens combattants, mais rien n'y fit. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Julien Lucien SIÉ sera de dernier de notre liste du Livre d'Or (provisoire ?), mais il y a surement d'autres cas similaires et je reste à la disposition des familles qui le souhaiteraient pour ajouter le nom de leur aïeul.