Pierre BOUSQUET  1879/1918

Fils de Baptiste, originaire de Saissac et d’Anne ALAUX, originaire de Mazamet (Tarn), Pierre BOUSQUET est né le 23 novembre 1879 à Sallèles-Cabardès (Aude), petite commune au nord de Conques-sur-Orbiel. Ses parents, cultiva-teurs, changent souvent d’employeurs. Ils résident à Pezens en 1887.

 

Lors du conseil de révision de sa classe, vers septembre 1899, à Alzonne, son n° matricule au recrutement est le 617 / Carcassonne. Il réside avec ses parents encore à Pezens et exerce le métier de cultivateur.

 

Pour le service militaire, il est ajourné en 1900 et 1901, pour faiblesse. Il est ensuite affecté au 3ème RAC (à Castres) comme 2ème canonnier servant, du 14 novembre 1902 au 19 septembre 1903.

 

A son retour, il se place au Domaine de Millegrand, à Trèbes avec ses parents, où il est cultivateur On le retrouve encore lors du recensement de 1906 et dans la liste des mobilisés à Trèbes en 1914. Entre temps il est domicilié à Villemoustaussou et à Villalier.

 

En 1906, Pierre BOUSQUET apparaît comme célibataire.

 

Il décède le 30 octobre 1918  à Salonique 


A la mobilisation, Pierre BOUSQUET est appelé le 9 août 1914, il a 35 ans. Il est affecté au Groupe de brancardiers de la 37ème division (73ème et 74ème brigades formées exclusivement de régiments de 19ème Région militaire - Algérie Maroc). Après avoir traversée la Méditerranée, la division se rassemble à Arles. Du 13 au15 août, elle est transportée par V.F. dans la région de Rocroi. Dès son arrivée, elle fait mouvement vers la Sambre, par Mariembourg et Philippeville. Les 22 et 23 août, elle est engagée dans la «bataille de Charleroi» Ses régiments participent aux combats de Fosse et Mettet. A partir du 24 août, elle se replie vers le sud, par Florennes, Hirson, Nampcelle-la-Cour et Lugny. Le 29 août, elle est engagée dans la «1ère bataille de Guise», puis elle poursuit son repli vers le sud, par Laon, Fismes et Verneuil.

 

Le Groupe de Brancardiers Divisionnaire (G.B.D.), auquel appartient Pierre BOUSQUET est composé de deux médecins, six médecins-auxiliaires, un pharmacien, deux officiers d'administration, 60 brancardiers (4 sous-officiers, 8 caporaux et 48 soldats)  avec matériel au complet: 140 brancards, 30 brouettes porte-brancards... ainsi que 6 voitures (ambulances), 19 chevaux, 8 conducteurs, 1 sous-officier et un brigadier (du Train des équipages militaires).

 

Les brancardiers doivent, de manière très périlleuse, parcourir le champ de bataille et recueillir les blessés et les conduire vers les postes de secours. Ils ne se distinguent du combattant que par le brassard à croix rouge.

 

A partir du 6 septembre, la 37ème division est engagée dans la «1ère bataille de la Marne». Ses régiments participe à la bataille des 2 Morins (Courvigaux et sur le Petit Morin). Transportée le 9 par V.F. à Louvres, elle fait ensuite mouvement sur Verberie, et à partir du 12, elle poursuit les Allemands dans la région de Compiègne.

 

A partir du 15 septembre 1914, elle est engagée dans la «1ère bataille de l’Aisne». Ses régiments combattent à Cuts, à la Pommeraye et à Lombray. Le 18 septembre, elle effectue un léger repli sur les positions Bailly-Tracy-le-Val. Le 20 septembre, elle est contre-attaquée par les allemands sur Tracy-le-Val.

 

Puis progressivement le front se stabilise sur le  front dans la région de l'Oise, au sud de la ferme Quennevières. Les 30 et 31 octobre, la division attaque et prend la ferme Quennevières. Le 12 novembre, elle attaque sur le cimetière de Tracy-le-Val. Le 17 novembre, ce sont les allemands qui procèdent à de violentes contre-attaques sur Tracy-le-val et le bois Saint-Mard.

 

Les 21 et 25 décembre, la division attaque au nord-est du bois Saint-Mard.


en rouge, le front approximatif de la 37ème division et les attaques de l'automne 14

Le 30 août, les régiments montent en ligne et occupe un secteur au nord-est de Saint-Hilaire-le-Grand. Ils sont engagés, à partir du 25 septembre, dans la «2ème bataille de Champagne». Ils combattent vers l'Epine de Vedegrange et enlèvent la 1ère position allemande.

Le 2 octobre 1915, la division est retirée du front et mise au repos vers Vraux puis transportée à partir du 9 octobre, par V.F., de Châlons-sur-Marne au sud-ouest de Bergues (Nord) pour du repos et des séances d’instruction.

Le 6 janvier 1916, la division est de nouveau transportée par V.F. dans la région de Bar-le-Duc, Saint-Dizier et mise au repos, puis transportée par V.F. au camp de Mailly pour des séances d’instruction.

Le 12 février, elle transportée par V.F. dans la région de Bar-le-Duc, puis, par camions, dans celle de Verdun.

 

Les régiments sont engagés, à partir du 22 février, dans la «bataille de Verdun» sur les secteurs de Louvemont, la côte de Talou et la côte du Poivre.

 

Pierre BOUSQUET est de tous ces déplacement et de tous ses combats au cours desquels il relève avec ses collègues des centaines de blessés.

Vue aérienne du village de Douaumont détruit

La 37ème division reste dans le secteur jusqu’au mois de juillet 1915. A partir de mars 1915, la division subit la guerre des mines. Les positions sont relativement statiques avec des échanges d’artillerie journaliers. Les 6 et 16 juin, des régiments de la division sont engagés à la ferme Quennevières

Le 20 juin, la division change de secteur et à partir du 28, elle occupe le secteur de la ferme Quennevières à Moulin-sous-Touvent.

Le 9 juillet 1915, elle est du front et mise au repos vers Pierrefonds (avec des travaux et de l’entrainement).

Le 9 août 1915, la 37ème division est transportée par V.F. dans la région de Vadenay, puis, à partir du 17 août, elle réalise des travaux de fortifications vers Saint-Hilaire-le-Grand (à l’ouest de Souain dans la Marne)

une ambulance de la 37ème division installée dans un autobus parisien

 

 

 

Le 26 février, après 4 jours de combats intenses et des pertes très sensibles, la 37ème division est retirée du front et mise au repos vers Rosnes (Meuse). Le 8 mars, elle fait mouvement vers Neufchâteau (Vosges) et toujours mise au repos le temps de reconstituer les régiments. Le 26 mars, les régiments font mouvement vers le camp de Saffais pour instruction des unités reconstituées. 

 

A partir du 10 avril, la division est transportée par V.F., dans la région de Vavincourt. Le 13 avril, elle fait mouvement vers Vaubécourt. Et à partir du 16 avril, les régiments sont engagés à nouveau dans la "bataille de Verdun"  vers Avocourt et le bois Carré.

 

Le 5 juillet , la division est retirée du front à l'exception d'éléments laissés en secteur jusqu'au 10 juillet. Transportée par V.F. elle est mise au repos dans la région de Stainville. Le 12 juillet, elle est de nouveau transporté par camions à Verdun. Et elle est engagée pour la troisième fois, dans la "bataille de Verdun", devant le fort de Souville. Les régiments participent aux  attaques  sur Fleury-devant-Douaumont, les 15, 16 et 17 juillet

Le 29 juillet, elle est retirée du front puis transportée par camions dans la région de Revigny au nord-ouest de Bar-le-Duc, pour être mise au repos.

Le 12 août, la 37ème division occupe un secteur entre Pont-à-Mousson et Armaucourt. Elle est retirée le 27 septembre et transportée le 2 octobre. vers Bar-le-Duc pour être mise au repos.

Le 30 octobre 1916. La Division fait mouvement vers le nord et elle occupe un secteur vers le village et le fort de Douaumont.

Le 23 novembre, elle est retirée du front et mise au repos vers St-Dizier.

Le 11décembre, retour par camions à Verdun. A partir du 14, elle occupe un secteur vers le village et le fort de Douaumont.

 La division est engagée, le 15 décembre, dans la "1ère bataille offensive de Verdun" Elle arrache aux allemands la lisière sud du bois le Chaume et du bois des Caurières. Puis elle occupe et organise des positions conquises, vers la ferme des Chambrettes et Bezonvaux.

Le 20 décembre , les régiments de la 37ème division sont retirés du front et mis au repos vers Wassy. Puis stationnés à partir du 7 janvier 1917 au camp de Mailly-le-Camp pour une période d'instruction.

Le 28 janvier, la division fait mouvement sur Plancy, puis sur Méry-sur-Seine, Pleurs et Pierry. Avant d'occuper à partir du 14 février le secteur vers les Cavaliers de Courcy et les abords est de Reims  réduit à gauche, le 13 mars, jusque vers Bétheny.

Après ce long parcours à secourir les hommes de la 37ème division, Pierre BOUSQUET est muté à la 15ème section des infirmiers militaires.


Pierre BOUSQUET est affecté le 18 mars 1917 à la 15ème section des Infirmiers militaires, section qui est elle-même affecté le 29 avril 1917 aux services de santé de l’Armée d’Orient.

 

 

 

 

 

Pierre est transféré le 16 avril 1918, à l’hôpital temporaire n°2 (Salonique). Il y soigne les malades et les blessés, et attrape la grippe en octobre 1918. Il en décède le 30 octobre, à l’hôpital temporaire n°2 dit «Princesse Marie » à quelques jours de la fin du conflit.

Pierre BOUSQUET est mort de maladie contractée au service (grippe compliquée d'uns broncho-pneumonie) en soignant les nombreuses épidémies, le 30 octobre 1918, à Salonique (Grèce, aujourd’hui Théssalonique). Il allait avoir 39 ans ans.

 

Il est inhumé dans la tombe individuelle n° 5 698 du cimetière militaire de Zeïtenlick (Ampelokipoi), dans la banlieue actuelle de Thessalonique au nord de la Grèce. Celui-ci rassemble les dépouilles de près de 22 000 soldats alliés tombés lors de la 1ère Guerre mondiale aux alentours de Salonique et tout au long du front dont 8098 soldats français (dont plus de 200 inconnus)

 

A noter aussi les variantes dans l'orthographe usité : Zeitenlick, Zeitenlink, Zeitenlik (...) 

 

Son décès, qui est porté dans le registre d’Etat-civil de la commune de Trèbes le 27 juin 1920.

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.