Marius Pierre BLANCHET 1885/1914

Marius Pierre BLANCHET est né à Espéraza le 24 septembre 1885. Fils d’Hilaire et de Pauline ESPENT qui réside toujours à Espéraza en 1905. Il est lui-même domicilié en 1905 (et en 1912) à Espéraza, il y exerce la profession de chapelier.

 

A la suite du conseil de révision qu’il passe à Quillan en 1905, il est jugé bon pour le service et reçoit le n° matricule 1654/Narbonne.

 

Il effectue son service militaire à compter du 8 octobre 1906, d’abord au 100ème RI de Narbonne, puis à partir du 3 juillet 1907 au 109ème RI de Chaumont. Il est rendu à ses foyers le 25 septembre 1908.

 

Il s'est marié le 23 juin 1911 avec une trébéenne, Zoé Justine MALET, fille du facteur Jean, lui aussi originaire d'Espéraza et d'Amélie AZIBERT, une trebéenne. Ils auront un enfant né vers 1912, Camille Louis .

 

Affecté au 24ème R.I.C., dont la caserne se trouve à Perpignan (et Sète), appartenant à la 6e Brigade Coloniale (2e Division Coloniale)

 

Le régiment participe aux batailles de Neufchâteau (20 août), et Rossignol (22 août) en Belgique, puis à la Bataille de la Marne à Matignicourt-Goncourt, cote 153 du 6 au 11 septembre, sud de Vitry-Le-François   

 

Il décède le lundi 7 septembre 1914 à Villers-sur-Meuse (55566).

 

Voir JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/inventaires/ead_ir_consult.php?&ref=SHDGR__GR_26_N_II

 

 

Marius est mobilisé le 4 août 1914, affecté officiellement au 24ème R.I.C., dont la caserne se trouve à Perpignan (et Sète), Mais de fait, comme beaucoup d’autres réservistes, il est affecté au 44ème Régiment d’infanterie coloniale (appartenant à la 75ème Division d’Infanterie – 150ème Brigade).  Le 8 août, seul le 1er bataillon est prêt à partir. Il s’embarque à Perpignan par voie ferrée pour rejoindre Cavaillon. Le 9 août le bataillon rejoint son cantonnement à Orgon. Du 11 au 16 août la brigade s’entraine par des exercices journaliers à l’exception du 2ème bataillon qui n’arrive à Cavaillon que le 17 en soirée. La brigade s’embarque le 20 et 21 en direction d’Is/Till, puis débarque à Vaucouleurs pour aller dans le secteur de Pagny/Meuse puis pousse sur le secteur de Dugny et de Verdun.

 

Le 22 août la brigade est concentrée dans la région de Dieue /Meuse. Le 44ème RIC s’établit à Grand et au Grand et au Petit Rattentout, sur la Meuse. On entend le canon à l’est. Le 24, la brigade marche en direction d’Haudiomont, puis vers 9h30 reçoit l’ordre de marche sur une colonne allemande dans le secteur de Braquis, Gussainville, Parfondrupt. A midi la brigade et particulièrement reçoit l’ordre d’attaquer Darmont et Moulin de Rouvres sur un front Gussainville-Buzy. L’attaque est particulièrement difficile car l’Orne n’est franchissable que par les ponts et les rives forment un glacis très exposé. Le 44ème ne peut passer la rivière. A la nuit les hommes bivouaquent sur place et la nuit fut calme.    

 

 

 

Le 25, à 5h, copieusement arrosé par l'artillerie ennemie pendant une marche d'approche dure et difficile, le 44ème repris l’attaque sur Darmont. A 7h30 les 1er et 2ème compagnies réussissent, malgré le feu nourri des mitrailleuses, à prendre pied dans le village. Soumises au tir intense d'artillerie, à la merci des tireurs allemands cachés dans les maisons, elles conservent cependant le gain. Appuyées par la 6ème compagnie elles repartent à l'assaut à la baïonette, les pertes sont lourdes. Un capitaine est tué à la tète de ses hommes. Le succès est partiel. Malgré les réactions de l'ennemi la nouvelle ligne est inviolée et l'ordre de se replier empêche une nouvelle tentative du 44ème. Une cinquantaine d’hommes sont mis hors de combat dans cette affaire. Finalement la brigade doit reculer et se reconcentrer sur Ville en Woevre.    

Dans la nuit la brigade reçoit l’ordre de se replier sur les Hauts de Meuse (entre Mesnil sous les Côtes et Combres) qu’elles occupent les 26, 27, 28, et 30 août. Le 30 dans l’après midi la Brigade de porte sur Haudiomont qu’elle atteint vers 22 h, sous la protection des compagnies du 44ème. Les avant-postes tenus par le 44ème s’installent à Bonzée, et notamment à la côte 232, 1200m au sud est du village.
Le 31 août nouveau déplacement et installation devant Vaux-devant-Damloup, et Douaumont, puis le 1er septembre dans le secteur de Louvémont et des Chambrettes. A 15h, le 44
ème marche sur le bois de Moirey. La brigade bivouaque dans les bois de Hardaumont et d‘Escaures. Le 44ème régiment poursuit ses déplacements, le 2 septembre elle se rend derrière Douaumont, puis dans la nuit du 2 au 3, il s’installe de nouveau dans le bois de Trésanvaux et des Eparges, (entre Mesnil et Combres). Le 3 septembre, il organise la défense de ce secteur.

Le 4 septembre, de nouvelles directives envoient le 2ème bataillon à Vaux les Palameix, tandis que le 1er reste au Village des Eparges.

                                                                                                Le 5, le régiment est envoyé à Saint Mihiel.    

Le 6 à 3h30 la brigade quitte le secteur de Saint Mihiel pour se diriger vers la ferme du Haut-Champ où elle arrive à 8h30 (à 5 km au sud de Benoîte Vaux). La brigade se rend ensuite sur Heippes, le 44ème en avant-garde, puis en direction de St André-en-Barrois et d’Ippécourt.

Le 44ème reçoit l’ordre de marcher sur le Bois de Chardin et le bois de Moineville à l’est de Saint-André qui fut accueillit dès qu‘il débouchait aux lisières des bois par une violente canonnade. Lorsqu’il pénètre vers 15h dans le bois de Moineville où sont installés les allemands une violente lutte s’engage. Malgré plusieurs attaques à la baïonnette le régiment ne peut pas déboucher du bois. La progression est difficile. Un bois fourré, dépourvu de sentiers la retarde. Pour gagner ses emplacements, une section progresse plus rapidement et entre soudain en contact avec l'ennemi qui est mis en fuite par cette poignée d'hommes. 

Le texte de sa citation prouve son sang-froid et le mordant de sa section: «Surprend avec sa section une compagnie d'infanterie allemande, soutien d'une batterie d'artillerie. Entraînant sa troupe avec autant de décision que d'énergie, a infligé les plus grandes pertes à l'ennemi tuant de sa main les deux officiers de la compagnie.»

 

Les Allemands tentent vainement l'envelop-pement, la section leur échappe, le reste de la compagnie se fraye un passage à la baïonnette et regagne Souilly. Une compagnie est prise à partie et soumise à un tir violent de mousque-terie. Son chef est grièvement blessé. Malgré le tir d'artillerie elle peut avec le régiment rejoindre Heippes. Son organisation défensive est activement poussée : Les tranchées sont ébauchées, des barrages construits, le 1er bataillon occupe la lisière du village, le 2ème prend position à la cote 324.A  la nuit il doit se replier pour se reformer à l’est du Bois Chardin. Un bataillon occupe alors la croupe sud-est du bois et son autre bataillon la cote 324. Toute la journée le régiment a été arrosé de nombreux obus.

 

 

 

 

Le 7 septembre, dès le point du jour, la brigade s’efforce à nouveau de déboucher des bois et d’atteindre l’objectif assigné: Fleury/aire. A cet effet le commandant de la brigade lance le 44ème RIC sur le Bois de Moineville et le 261ème RI sur le Bois d’Ahaye. Il espère par cette attaque simultanée faire tomber la résistance et prendre avec son troisième régiment le village de St André.

 

Le 44ème régiment d’infanterie coloniale parvint à accéder à la lisière du bois, mais ne peut s’y maintenir. 

 

Le 8 septembre, nouvelle tentative, pas plus couronnée de succès. Toute la journée se passe à chercher l’occasion favorable.  Vers 22 heures, l'ennemi attaque: il progresse rapidement et après un combat acharné s'empare de la crête ouest d'Heippes. Les compagnies du village, prises d'enfilade se replient. A 2 h.45 le bois Chardin, le Signal sont tombés aux mains des assaillants qui avancent vers la localité. La côte 324 est intenable et ses occupants retraitent vers Souilly. Le bataillon en position derrière Heippes les imite après avoir essuyé des pertes sérieuses. Le régiment est relevé après ce gros effort.

 

Le marsouin Marius BLANCHET est mort dans cette affaire

 

En l’absence du journal des marches et opérations (JMO) du 44ème régiment colonial (qui a disparu), on ne peut savoir s’il a été touché le 6 ou le 7 septembre. Probablement grièvement blessé, il a été évacué sur un poste de secours à l’arrière, probablement installé à Villers/meuse où il est décédé.

 

Marius Pierre BLANCHET décède officiel-ement le 7 septembre 1914 à Villers-sur-meuse (55566) (au nord de Saint Mihiel) « tué à l’ennemi » selon sa fiche du SGA et sa fiche matricule.

 

Les combats du 44ème RIC ayant lieu à une dizaine de kilomètres plus à l’ouest (Bois de Moineville et Bois Chardin), il y a donc lieu de penser que Marius a été grièvement blessé le 6 ou le 7, évacué vers un poste de secours, où il décède.

  

Il est inhumé au cimetière de Villers/meuse, actuellement dans l'une des tombes individuelles du « Carré militaire » (cerclée de rouge).

 

Son acte de décès est enregistré dans le registre d’état-civil de la commune de Villers /meuse à la date du 8 septembre 1914.

 

Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Espéraza