5.1 - Les prémices de la Guerre

 

 

 

 

 

Les élections législatives du 26 avril 1914 viennent de donner une majorité à la gauche (SFIO). A Trèbes et dans la circonscription de Carcassonne c'est le radical socialiste Léon MALAVIALE, qui est élu. Le  samedi 13 juin, le gouvernement conduit par René VIVIANI (Député de la Creuse de 1910 à 1922, cofondateur du journal "L'Humanité" avec Jean JAURES, initiateur de l'impôt sur le revenu des personnes physiques) entre en fonction.

Le dimanche 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche, héritier de l'empire austro-hongrois et son épouse sont assassinés à Sarajevo, par un "terroriste" nationaliste serbe, Cavrilo Princip (19 ans). L'assassin est soupçonné d'appartenir à une organisation secrète (Main Noire), manipulée par le chef des services de renseignement de Belgrade (colonel Dimitrievitch). Cette organisation prône la réunion de tous les slaves du Sud, autour de la Serbie, principal Etat slave des Balkans. A ce titre, elle s'indigne de l'annexion de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche en 1908.

Leurs morts laissent, d'abord, l'Europe indifférente, et, bien plus encore, les trébéens. Le prince, que François-Joseph 1er n'aimait pas, est enterré à Vienne, en catimini. Mais les diplomates de tous bords se saisissent bientôt de l'incident comme d'un exutoire à toutes les tensions qui traversent le continent. Imputé à la Serbie, par les autrichiens, l'assassinat sert de prétexte au déclenchement de ce qui deviendra la 1ère Guerre Mondiale.

 

 

 

 

<      Le lieu de l'attentat dans les rues de Sarajévo

Depuis 1871, l'Europe vivait sous un régime entre paix et guerre, la "paix armée" dira-t-on. Après que l'Allemagne ait conclu sa "Triple Alliance" (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) en 1882, la France mena à bonne fin de 1893 à 1907 la "Triple Entente" pour rétablir l'équilibre européen (France, Russie, Royaume-Uni). Toutefois, l'assassinat de l'archiduc héritier d'Autriche, en juin 1914, offrait à l'Allemagne un prétexte pour déclarer la guerre à la Russie.

 

La tension monte et le mardi 14, jour de la fête nationale, Jean JAURES, en bon visionnaire, appelle à la grève générale internationale contre la guerre. Ce qui reste malheureusement sans grands effets

 

 

L'Autriche adresse un ultimatum à la Serbie le 23, sous prétexte de la nationalité de l'assassin du couple princier et du nationalisme de certains groupes serbes. Elle prend le risque d'une guerre localisée pour simplement humilier la Serbie. Le mardi 28, Vienne déclare la guerre à la Serbie.

Le mercredi 29, le Bureau Socialiste International demande à tous les partis socialistes des pays menacés par la guerre d'organiser des manifestations pacifistes.                                                 
Le jeudi 30, apprenant que Belgrade a été bombardée par les Autrichiens, le tsar de Russie Nicolas II décrète la mobilisation générale au nom de la solidarité slave.

 

 

 

A Paris, le président de la République, Raymond Poincaré, et le président du Conseil, René Viviani, rentrent d'un voyage à Saint-Pétersbourg, auprès de leur allié, le tsar. Ils sont acclamés par la foule aux cris de «Vive l'armée» ou même «Vive la guerre ! ». Raymond Poincaré a donné au tsar l'assurance de «seconder entièrement, dans l'intérêt de la paix générale, l'action du gouvernement impérial». C'est fort de cette assurance que le tsar a engagé la mobilisation générale.

 

En guise de mesure d'apaisement, la France ordonne le recul de son armée à 10 kilomètres de sa frontière avec l'Allemagne.

 

Le vendredi 31, dans un café parisien, "le Croissant", Raoul Vilain, adhérent de la «Ligue des jeunes amis de l'Alsace-Lorraine», groupement d'étudiants nationalistes, partisan de la guerre, assassine Jean Jaurès. Le leader respecté des socialistes était l'un des derniers partisans de la paix avec Joseph Caillaux; le premier par humanisme, le second par raison. Il n'y a plus d'obstacle à la guerre.