Alexandre GRAUBI 1877/1916

Fils de Pierre et de Rose CARBONNEAU, Alexandre GRAUBI est né le 3 octobre 1877 à Bélesta* (Ariège).

* Commune d’Ariège, dans les Pyrénées, située dans la vallée de l'Hers-Vif, Bélesta est célèbre pour sa forêt de sapins, ancienne forêt royale exploitée pour les mâts de bateaux. À 1 km en amont du village se trouve également la fontaine intermittente de Fontestorbes, importante résurgence des eaux infiltrées dans le plateau karstique de Sault.

 

Lorsqu’il passe devant le conseil de révision en septembre 1897 à Mirepoix (Ariège), il réside à Montbel (Ariège). Il se déclare cultivateur. Son n° matricule est le 800 / Foix.

 

Reconnu apte, il effectue son service militaire à partir du 16 novembre 1898 au 83ème R.I. (Toulouse, St Gaudens). Il est rendu à ses foyers le 22 septembre 1900.

 

Apparemment, son père et lui-même changent fréquemment de place. On les trouve en 1901 à Rouffiac d’Aude, en 1902 à Pieusse ou en 1906 à Cavanac.

 

Alexandre s’est marié le 1er février 1902 à Pomas (Aude) avec Mélanie AUDOUY, née en 1878, originaire de Pomas (Aude). Veuve, celle-ci continuera de résider à Trèbes, puis se remariera le 22 février 1922 à Trèbes avec Camille GAYDA.

 

A partir de 1909, il se place à Trèbes comme domestique chez Bonnafous, puis chez Micouleau; c’est là que la convocation de mobilisation le trouve en août 1914. Il aura 37 ans dans quelques semaines.    

 

Alexandre GRAUBI est convoqué au dépôt du 59ème régiment d’infanterie à Foix, puis, compte tenu de son âge (37 ans), affecté au 134ème régiment d’infanterie territoriale, officiellement constitué à Foix, à partir du 10 août.

Constitué de 2 bataillons, puis 3 en 1915 (bataillon indépendant), il fait partie de la 182ème  B.I.T., 91ème D.I.T. jusqu’à juin 1915. 


Officiellement membre de l’Armée des Alpes afin d’assurer la garde de la frontière italienne, le régiment est cantonné à Aix-en-Provence en août et septembre, puis affecté au camp retranché de Paris en octobre. Déplacé à Beauvais en novembre, puis en Champagne de décembre 1914: Saint Hilaire-au-Temple, camp de Chalons, Mourmelon-le-Grand, puis secteur d’Aubérive jusqu’en juin 1915.

 

En juin et juillet 1915, on retrouve le régiment dans la Somme: Corbie, Quessieu, Puchivilliers, Souich où il est chargé de l’entretien et de l’achèvement des tranchées de seconde ligne. Il est de retour en Champagne entre juillet et décembre 1915 où il effectue des travaux de préparation pour l’offensive de septembre (ouvrage Pruneau, secteur de Massiges, ouvrage du Calvaire, le Redan et pendant l’offensive il participe au transport des munitions, du ravitaillement, des blessés, et de la garde des prisonniers puis le régiment reste dans ce secteur jusqu’en décembre 1915. Durant ce séjour en Champagne, le 134ème RIT a perdu 150 h.

 

Les plus jeunes de ce régiment, 325 hommes (des classes 1898 et 1899) partent pour renforcer les 37ème, 38ème et 41ème RIC (très durement éprouvé durant l’offensive de septembre). Ils sont remplacés par des réservistes de la territoriale.

 

De janvier à août 1916, le 134ème R.I.T est dans la Somme: Marcelcave, Foucaucourt, Proyart, Fontaine-lès-Cappy, Chuignes, Rozières, Harbonnières où il réalise de travaux pour la préparation de l’offensive de juillet 1916.    

En janvier 1916, 78 soldats des classes 1893 et 1894 quittent le 288ème R.I. et sont mutés pour les 29ème, 32ème et 46ème RIT, ils sont remplacés par des militaires de classes plus jeunes venant des mêmes régiments territoriaux.

 

Le 288ème se trouve au début 1916 à Issoncourt et à Heippes au nord-ouest de Verdun, il participe à la bataille de Verdun du 21 février au 10 mars à Forges, Côte de l’Oie, cote 265, Regnéville. Pendant son séjour à Verdun, le régiment a perdu près de 600 h.

 

Il se porte sur Samogneux, Côte du Talou, Chattancourt à la fin du mois de mars puis au bois Bourrus, fort de Marre  et dans le secteur de Reims, Cernay d’avril à août.

 

Alexandre GRAUBI (classe 1897) rejoint le 288ème RI pour former un 3ème bataillon le 15 avril 1916. Alexandre appartiendra dès lors à la 14ème compagnie du 4ème bataillon.

 

Le 288ème  participe de nouveau à la bataille de Verdun du 4 au 20 septembre Le 4 septembre 1916, le 288ème R.I. quitte Chardogne à 7h, où il était au repos. Transporté en camion jusqu’au Moulin brûlé, il y arrive à 13h. Le régiment est rassemblé, puis se rend à Verdun. Après avoir été ravitaillé, les bataillons sont dirigés dès le soir sur le front. Le 4ème bataillon et plus particulièrement la 13ème, la 14ème à laquelle Alexandre appartient, et la 15ème cie et le 6ème bataillon et plus particulièrement les 21ème et 23ème cies seront en 1ère ligne. La relève est lente, elle se fait dans une nuit pluvieuse, sur un sol détrempé, coupé de trous d’obus remplis d’eau. Le 4ème bataillon relève un bataillon du 212ème R.I. du côté de Bois Chapitre. Le 5, à 21h, à l’est du ravin des fontaines, les allemands tentent une attaque, assez rapidement brisée par des tirs d’artillerie et le feu des mitrailleuses. Alexandre GRAUBI sera tué dans cette échauffourée.

Le 5ème bataillon gagne dans la nuit du 5 ses positions du Bois Chapître à l’est des Carrières. Il s’intercale entre un bataillon du 220ème RI à droite et le 4ème bataillon à gauche. Le 6 à 17h40, les 3 bataillons doivent attaquer. La 13ème compagnie du 4ème bataillon, se trouve sur le chemin du ravin des fontaines, la 14ème à sa droite, mais sans Alexandre.

 

Durant cette période 1019 hommes sont mis hors de combat dont Alexandre GRAUBI tué le 2ème jour de l’offensive. Il allait avoir 39 ans. 


Alexandre GRAUBI est tué à l’ennemi devant le fort de Souville, bois de Vaux Chapitre (Commune de Fleury devant Douaumont - Meuse), le 5 septembre 1916.

 

Son acte de décès est dressé acte dressé le 26 septembre 1916 à Chardogne (Meuse) par Yvon BOUGET, lieutenant au 288ème RI. Les témoins sont Emile Vincent AUTHIE, caporal et Jean UTEZA, brancardier tous deux de la 14ème Cie du 288ème RI. Il est transcrit sur registres d’état-civil de la commune de Trèbes le 23 mai 1917.

 

Les autorités militaires ne semblent pas connaître son lieu de sépulture.  Comme beaucoup, son corps n'a probablement pas pu être ramené, puis oublié dans le no man's land entre les deux camps. Plus tard, s'il a été retrouvé, il n'a pu être identifié et anonyme placé dans une fosse commune, un ossuaire, peut-être dans le cimetière de guerre dans les environs du champ de bataille. Compte-tenu du lieu de son décès, il est possible qu'il soit parmi les 130 000 corps non identifiés de l'ossuaire de Douaumont.

 

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Trèbes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette citation publiée au Journal officiel du 6 octobre 1920, et la médaille militaire probablement méritée est entachée d’une erreur. Alexandre GRAUBI a été tué le 5 septembre 1916.