Joseph GAILLARD (1881 / 1917)

Joseph GAILLARD est né le 2 novembre 1881 à Trèbes, il est le fils d’Henri, d’abord berger, puis employé des chemins de fer, et de Marie SALVET. Le couple originaire de Laroque de Fa, est domicilié à Trèbes en 1881, puis de nouveau à Laroque de Fa de 1883 à 1893 et enfin à Sigean (en 1901). Joseph passa donc sa jeunesse à Laroque de Fa.

 

En septembre 1901, il exerce la profes-sion de cultivateur et réside à Sigean avec ses parents. Lors du passage devant la commission de recrutement il est déclaré bon pour le service. Il porte le n° matricule Narbonne / 836.

 

A compter du 15 novembre 1902, il effectue son service militaire au 3ème régiment d’infanterie (Hyères et Digne). Probablement doué pour la musique, il est nommé « clairon » le 28 septembre 1904. Il sera rendu à sa famille le 23 septembre 1905.

 

En 1908, il est dit résider à Fraissé-des Corbières.    


A la mobilisation, le 4 août 1914, Joseph a plus de 32 ans et il est dirigé vers le 22ème régiment d'infanterie coloniale - R.I.C. (6ème brigade – 2ème DIC) où il reprend sa fonction de clairon. Nous savons que les musiciens étaient aussi brancardiers durant les périodes de combats. Il retrouve plusieurs trébéens dans son unité : Antoine GELIS et Raymond OURNIAC qui seront tués en septembre 14, Théophile BEDÈNE, Léon BLATGÉ et Louis FRAISSE qui seront tués en 1915 et surement bien d’autres.

 

Après la bataille des frontières, le 22ème RIC bat retraite jusqu’à la Marne et, à partir du 6 septembre, reprend le combat à Matignicourt–Goncourt et sur la cote 153, jusqu’au 11 septembre. Le 22ème RIC repousse l’ennemi du sud de Vitry-le-François (Marne) vers Beauséjour et Massiges en passant par Valmy. Du 6 au 15 septembre, l’ensemble des opérations de la Marne coûte au régiment 1209 tués, dont 11 officiers.

 

Le 22ème RIC participe à l'offensive de Champagne (Ferme de Beauséjour) dès le 20 décembre. Puis les 23-24 et 27-28 février 1915, pour la 1ère bataille de Champagne. Le 23, les 1er et 3ème bataillons enlèvent d’un seul élan le Fortin de Beauséjour en perdant 16 officiers et 995 hommes.

 

Le «Fortin» ayant été repris par l’ennemi, c’est le 2ème bataillon, renforcé des 1er et 3ème bataillon du 3ème RIC, qui prend part à l’action. Le «Fortin» est repris mais le régiment perd encore 259 des siens.

 

 

 

 

 

 

Sur un effectif total de 2877 hommes engagés le 23 février, 1632 ont été mis hors de combat.  Il ne reste que 1245 officiers, sous-officiers et hommes de troupe valides, dont Léon BLATGÉ et Louis FRAISSE.

 

Le 25 septembre, c’est la 2ème bataille de Cham-pagne. Dans l’espoir de rompre le front ennemi, une action de grande envergure est entreprise. La IIème Armée opère de Ville s/Tourbe au bois du Trou-Bricot. A l'est, l'attaque est confiée au 1er CAC, qui devait enlever un bastion naturel de la ligne enne-mie, la main-de-Massiges pour laquelle, en janvier et février, s'étaient déjà livrés de rudes combats.

 

A quelques kilomètres à l’est du Fortin de Beauséjour, le 22ème RIC est chargé de reprendre une partie des hauteurs situées au nord et nord-ouest du village de Massiges, qui évoquent une main déployée, d’où le nom «main-de-Massiges». La 2ème DIC, dont fait partie le 22ème RIC, s’élance sur les pentes du promontoire. Accueillie par un feu violent, elle n'en poursuit pas moins son avance qui la conduit aux premières tranchées, dans lesquelles s'engage une lutte à la grenade. Les marsouins ont juré de ne pas lâcher prise; et, bien que leurs rangs s'éclaircissent, ils pénètrent toujours plus avant parmi le lacis des boyaux et des sapes. Le 21ème RIC a reçu pour mission d'enlever la cote 191 et la caponnière de l'Arbre-aux-Vaches. Pour s'emparer des 2 premières lignes, il engage la lutte contre un adversaire tenace, sous les barrages d'artillerie et le feu des mitrailleuses. 


 

 

En fin d’après–midi le régiment subit un terrible bombardement, et compte 47 blessés et 6 tués, sans qu’aucun coup de feu n’ait été tiré. Le trébéen Louis FRAISSE est parmi eux. Le bombardement continue le lendemain.

 

 

Cette conquête coûte au régiment 909 tués, blessés ou disparus, dont 20 officiers. P.M.: les 2 batailles de Champagne coûtèrent 3 039 Marsouins mis hors de combat, (pour un effectif total instantané de 3 000).

 

 

Une nouvelle période de stabilisation commence; les positions acquises sont organisées, le front de la 2ème   DIC est étendu à l'ouest jusqu'à Maisons-en-Champagne; à cet effet la D.I.C. est renforcée d'un groupe de cavaliers démontés.

 

 

Le 3 novembre, les Allemands prononcent une attaque avec des lance-flammes sur les positions du mont Têtu; le régiment contre-attaque les 4 et 5. Le 11 novembre, le régiment est relevé et séjourne du 12 au 30 dans les cantonnements d'Ante et Vieil-Dampierre.

 

 

Il s'embarque en chemin de fer à Givry-en-Argonne le 1er décembre, pour la région de l'Ourcq. Le régiment cantonne à Rosoy, Étavigny où il séjourne jusqu'au commencement de janvier pour s'organiser et faire de l'instruction. Il reçoit le 20 décembre un renfort d'effectif très important composé d'hommes provenant de dépôts de diverses régions dont l'instruction est entièrement à faire, surtout l'instruction morale.    

 

 

Sur un autre saillant de la main-de-Massiges, le 23ème RIC supporte le feu sans ralentir, ni reculer. Dans le secteur de l'Annulaire, le 4ème RIC, en dépit de lourdes pertes, brise les contre-attaques ennemies et s'organise sur les objectifs qu'il vient de conquérir. A la fin de la journée, la main-de-Massiges est prise, mais il va falloir plusieurs jours de lutte pour en repousser définitivement l’ennemi. La 2ème DIC a gardé jusqu'au bout la même cohésion, et elle mérite un citation.

 

 

Le 22ème RIC cantonne du 2 au 5 octobre dans le vallon des Pins; Le 5 au soir il reçoit l’ordre de soutenir l’assaut du 24ème RIC sur la Chenille et du Bois Chausson. Les trois bataillons se portent à l’Index et à la côte 180. Mais l’attaque ne peut progresser. Les bataillons restent sur place.


 

 

La période de mars à mai est surtout employée à des travaux d'organisation du secteur. Le régiment travaille tantôt en 2ème ligne, tantôt en 1ère, dans le secteur de Cappy, du bois de la Vache. L'ennemi est relativement calme, à part quelques coups de main et une guerre de mines à l'est de Fontaine-lès-Cappy. Le 5 mai, les Allemands font un coup de main sur le saillant du Signal, après un bombardement extrê-mement violent; ils sont repoussés, mais après nous avoir causé quelques pertes.

 

 

Le 22ème régiment quitte le camp de Crèvecœur le 26 janvier vers le nord; il est enlevé le 29 janvier par camions et transporté à Proyart où il cantonne. La 6ème BIC est placée sous les ordres de la 5ème D.I., pour opérer dans la région de Cappy. Le 7 février, le régiment prend position au bois de la Vache et du 8 au 12, il participe à différentes attaques et contre-attaques du bois de la Vache. Le régiment occupe les ouvrages de la tête du pont du canal de Cappy. Ces opérations, très dures, sont couronnées de succès, les Allemands sont rejetés des Bois de la Vache et du Signal, mais l'ensemble des opérations a coûté 11 officiers et 865 hommes.

 

Le 21 février, le régiment est chargé de l'exécution de travaux en 2ème ligne. Au cours d'une, relève de la brigade, à 4h30, les Allemands envoient des gaz jusqu'aux environs de Maucourt; le régiment est peu éprouvé, mais les troupes perdent 1.200 hommes intoxiqués.    


 

Le régiment se prépare en vue d'une offensive qui doit se déclencher entre Arras et l'Oise, avec la coopé-ration des Anglais. Durant le mois de juin, le 22ème alterne avec le 4ème RIC pour l'occupation et l'organisation des positions du bois de la Vache, qui paraît être un des points de départ de l'offensive prochaine.

 

 

La préparation d'artillerie commence le 24 juin et doit durer 5 jours; cependant, en raison de la persistance du mauvais temps qui gêne l'observation aérienne, le commandant du corps d'armée obtient que le jour J soit reculé de 48 h. Le 30 juin, les destructions obtenues par le bombardement sont considérées comme suffisantes; des patrouilles les vérifient sur le terrain.

 

 

Le front du corps d'armée s'étend de la Somme (ouest de Frise) à 500 m au sud d'Assevillers. Dans l'offensive du 1er juillet, le 22ème colonial avait mission de s'emparer des 8 lignes de tranchées allemandes qui constituaient la première position ennemie en face de son secteur d'attaque; il devait en outre préparer la construction d'une parallèle de départ permettant l'attaque ultérieure de la 2ème position. A 9h30, la 1ère vague se lance à l’assaut; dès le début, la compagnie de gauche est éprouvée et à sa gauche, le départ du 36ème RIC est rendu très difficile par le tir de l'artillerie allemande, particulièrement dense sur le bois de la Vache. La 2ème vague se lance. La 3ème vague suit à 9h50, derrière les 2 premières qui ont courageusement enlevé les 1ères lignes de tranchées. Dans la région des Entonnoirs, le résistance de l'ennemi est acharnée; mais les fusils-mitrailleurs de la 4ème Cie terrorisent les Allemands par un arrosage en marchant; de nombreux prisonniers se rendent, des mitrailleuses sont prises. 


 

A 11h40, le bataillon de première ligne occupe solidement l'objectif assigné, depuis le bois du Bosquet jusqu'au boyau de la Choucroute.

La nuit du 1er au 2 juillet ainsi que la matinée sort occupées à organiser la position conquise: la ligne bois Bosquet, 505 B jusqu'au boyau de la Choucroute est transformée en tranchée de tir; les barrages sont renforcés dans les boyaux qui mènent à l'est, un poste est organisé en surveillance à l'est du bois Bosquet.

 

Le régiment reçoit l'ordre d'attaquer le 2, la 2ème position à 14h45 en collaboration avec les brigades voisines. l'objectif du régiment comporte la tranchée Biensi et la Tranchée nouvelle. A 14h15 (30 mn avant l'heure fixée), contre-ordre est donné; le signal de départ sera donné par le commandant du 1er CAC. Vers 15 h, le chef de corps prescrit alors au 22ème RIC de déclencher son attaque. Vers 15h30, l'artillerie ennemie fait barrage en avant et sur le parallèle de départ. Les 1ère et 2ème vagues partent cependant avec courage; elles subissent des pertes sensibles sur le glacis; mais, bravement, marchent sur la tranchée Riensi qu'elles enlèvent; aussitôt le chef de bataillon part avec la 3ème vague, qui progresse malgré le tir des mitrailleuses allemandes de la lisière du bois d'Herbécourt et du boyau de la Saucisse; la 2ème vague, fondue dans la 1ère, dépasse la tranchée de Riensi et dévale hardiment sur le glacis, courant sus aux Allemands qui défendent la Tranchée nouvelle.

 

A 15h 40, la 4ème vague part à son tour pour appuyer le mouvement. Une compagnie dépasse la Tranchée nouvelle et court à la tranchée Witikind: 200 prisonniers sont capturés; à droite, une batterie de 4 pièces de 77 est prise avec un fort approvisionnement de munitions. Les tranchées ennemies conquises sont aussitôt retournées par 2 sections du génie.

 

Une contre-attaque à la grenade est opérée sur la droite, elle donne lieu à un violent retour offensif, à la grenade. A 18 h, les éléments les plus avancés de la tranchée Witikind sont amenés vers la cote 104, un barrage solide y est établi. Un bataillon s'organise sur l'ensemble tranchée Riensi-tranchée Witikind et partie nord de Barberousse.

 

L'entrain des unités a été admirable; sur un glacis battu par les feux d'infanterie et d'artillerie ennemies elles ont livré un assaut sur près de 1.500 m, ont capturé près de 200 prisonniers, des mitrailleuses, une batterie de 105 et une batterie de 77 avec une grande quantité de munitions. Trois officiers ont été tués, cinq blessés et 28 hommes de troupe et 109 blessés.

 

La nuit du 2 au 3 permet d'activer l'organisation défensive des tranchées conquises sans être d'ailleurs inquiété par l'ennemi qui se contente de battre peu efficacement par ses feux d'artillerie nos positions entre 104 et le bois de Méréaucourt. Au coucher du soleil, le régiment avait reçu l'ordre d'aller s'installer à l'est sur le méridien de la cote 101. Il effectue très péniblement ce mouvement à cause de l'obscurité et de l'absence de tout point de repère sur le plateau, copieusement battu par l'artillerie allemande et balayé par les faisceaux des projecteurs.

 

La situation reste précaire sur les 2 lignes de tranchées ébauchées la nuit. Le tir de l'artillerie allemande s'accroît en intensité dès que les mouvements de groupes se dessinent.

 

Le régiment est relevé dans la nuit du 4 au 5 juillet.    


 

Le 3 décembre, le Q.G. du C.A.C. s'installe à Tricot. C'est à ce moment que parviennent les instructions relatives à la préparation d'une offensive franco-anglaise s'étendant d'Arras à l'Oise. Le 22ème reste en secteur jusqu'au 2 janvier en exécutant des relèves inté-rieures, les bataillons de réserve venant à tour de rôle en première ligne. Les Allemands s'efforcent, dans des opérations de détail, de nous faire des prisonniers afin de se renseigner sur nos intentions.

 

En janvier 1917, le front de la D.I.C. est reporté plus au sud du secteur. Le régiment est employé à des travaux de terrassement dans la zone de combat; il alterne les périodes de travaux avec de courts repos dans la zone rapprochée. En février, le régiment occupe périodiquement les C. R. du bois des Loges. Le froid est des plus vifs; les travaux d'aménagement du terrain en vue de l'offensive sont rendus très pénibles par la température. Les pertes journa-lières augmentent du fait de l'activité plus grande de l'artillerie ennemie. A signaler, le 25 février, l'apparition de torpilles asphyxiantes sur cette partie du front.

 

En mars, les préparatifs pour l'offensive d'ensemble prévue sont en bonne voie et l'artillerie de renforcement est en majorité en batterie.  Les indices relevés au début de mars semblent indiquer que les Allemands ont l'intention de se replier. Les reconnaissances exécutées du 10 au 14 mars confirment encore les intentions probables d'un repli de l'ennemi.

 

Dans ces conditions, la relève de la 2ème D.I.C., déjà commencée, est suspendue; le régiment quitte ses cantonnements et vient re-prendre sa place en ligne. Le commandant du 1er C.A. donne l'ordre de prendre d'urgence le dispositif d'attaque prévu au plan d'engagement du nord de Beuvraignes au sud du bois des Loges. Dans la journée du 15, l'activité de l'artillerie ennemie décroît nettement; l'aviation signale de nombreux incendies et explosions sur la 3ème position; le repli des Allemands ne fait plus de doute.

 

Le 16 mars, le commandant du C.A. ordonne d'occuper immédiatement la première position sans attendre la fin des relèves en cours. La 2ème D.I.C. occupe Frémières et la ferme Haussu. Le 17 mars, dans la soirée, toute la première position allemande est prise et dépassée par nos éléments de tête. Le 18 mars, au sortir de la zone des tranchées, les unités prennent des formations simples et manœuvrières, marchant par petites colonnes à travers champs, l'artillerie se déplaçant par bonds successifs. Les arrière-gardes ennemies se replient assez vivement. Le régiment s'est porté en avant dans l'axe : ferme La Grange, lisière sud d'Écuvilly, écluse n°6 sur le nouveau canal du Nord, Le Frétoy. A 13h, la compagnie de tête a dépassé Le Frétoy et forcé l'arrière-garde ennemie à se retirer. A 17h, les troupes débouchant de la sortie nord-est de Fréniches subissent un violent tir d’artillerie; l'avant-garde s’arrête devant la ferme de Rouvrel à la nuit.

 

Le 19 mars, le mouvement en avant est repris au petit jour. Le régiment franchit Rouvrel et Flavy-le-Meldeux, atteint à 5h30 Collezy où il se heurte à une patrouille de hussards puis occupe Berlaucourt. Une compagnie est poussée en avant-postes à Ville-Selve. Le régiment cantonne à Collezy et Plessis-Patte-d'Oie.

 

La réaction de l'artillerie ennemie augmente. Le 20 mars, la 2ème D.I.C. passe de vive force le canal Crozat à Jussy. L'ennemi tente de contenir l’avancée avec un large emploi des mitrailleuses.

 

Le régiment a été employé à la réfection des routes. Le 21 mars, le front du régiment est Clastres, ferme Camas, cote 82. L'ennemi oppose une vive résistance à notre progression. Dans la soirée, le régiment est relevé, il va cantonner à Avricourt.

 

 

Du 28 au 30 mars, le 1er C.A.C. se porte par voie de terre dans la région de Pont-Ste-Maxence. Il est destiné à entrer dans la composition de la 1ère armée en réserve vers Nogent-sur-Seine. Le 22ème R.I.C. cantonne à Rully.  Le 2 avril, la 2ème  D.I.C. se porte dans la région sud et est de la forêt de Compiègne.    

 

Emplacement et objectifs de la 6ème B.I.C.

 

L'attaque a échoué; de nombreux tués et blessés sont restés entre les lignes; pendant 2 nuits, les brancardiers font preuve d'un magnifique dévouement en allant les relever. C’est probablement dans ces conditions que le brancardier Joseph GAILLARD est blessé et évacué vers une ambulance.

 

Le relevé des pertes, pour le mois d'avril, donne 23 officiers tués ou blessés et 672 hommes. Joseph GAILLARD est de ceux-là.

Malgré la constitution de l’Armée d’orient, le 22ème RIC conserve sa place à la 2ème DIC et à la 6ème BIC. Il reprend l'instruction, complète ses effectifs et réorganise ses unités. En octobre et novembre il fait de nombreux déplacements par voie de terre, changeant fréquemment de cantonnement, s'entraînant à la marche et à la manœuvre.

 

Du 24 au 27 novembre, il marche vers le nord pour se porter dans la région de Montdidier où le corps d'armée est appelé à opérer avec la IIIème armée. Le 27 novembre, il cantonne à Vaux et Assainvillers. Le 28 novembre, la 2ème D.I.C. prend position dans le secteur s'étendant de 900 m au nord de la voie ferrée Roye/Montdidier à la corne sud du bois des Loges. Le secteur se divise en deux sous-secteurs: secteur de Fescamps (7ème BIC) et secteur de Boulogne (6ème BIC) Le 22ème RIC prend position dans le quartier de la Poste.    

en bleu et rouge les bataillons du 22° RIC    

Le 4 avril, le 1er C.A.C. doit constituer l'aile gauche de la VIème armée; sa mission est d'attaquer d'ouest en est, le reste de l'armée attaquant du sud au nord, la jonction des 2 attaques devant se faire vers le fort de La Malmaison. Une zone passive existe entre le 1er CAC et le 6ème CA de Laffaux à Vailly-sur-Aisne. Les 5, 6, 7 avril, les troupes sont amenées à pied d'oeuvre. Le régiment fait mouvement pour se porter à Soissons. Le 8 avril, la 2ème DIC (PC à Crouy), comprend le sec-teur offensif de la ferme Moisy à Laffaux. Le sud est tenu par la 6ème BIC. Le 2ème bataillon du 22ème va prendre position en première ligne au sud-est de Laffaux.

 

La période du 9 au 15 avril est marquée par une grande activité de l’infanterie: petits combats pour gagner du terrain et exécution des travaux d'approche. L'artillerie ennemie réagit peu à cette préparation et laisse supposer l'intention d'un nouveau repli. Une grosse reconnais-sance est faite, dans la nuit du 11 au 12, aux abords de Laffaux par les 5ème et 6ème Cies du 22ème prouve au contraire que les lignes allemandes sont fortement tenues. Partie à 3h, la reconnaissance s'empare de la tranchée de la Faux et de l'Épieu sans préparation d'artillerie. Mais la nuit une contre-attaque oblige à les évacuer.

 

Fixée primitivement au 12 avril, après 3 jours de préparation, l'offensive est remise successivement en raison du mauvais temps jusqu'au 16 avril. Le 22ème doit attaquer à cheval sur la route de Maubeuge et a pour mission d'enlever les tranchées de l'Épieu, de la Faux, et la tranchée de doublement située à 100 m au nord; puis les tranchées du Rouge-Gorge et de l'Orme pour atteindre la cote 170. Cette position dite «du moulin de Laffaux» était constituée d’un ensemble de carrières et de chemins creux assurant à l'ennemi une protection à peu près complète contre les coups de notre artillerie; les larges orifices des carrières lui permettaient une mise en place presque instantanée dans les tranchées. Des abris très profonds en 1ère ligne protégeaient les mitrailleuses. La préparation d'artillerie sur pareil terrain ne pouvait être efficace.

 

Néanmoins, le 2ème bataillon prit son dispositif d'attaque à cheval sur la route de Maubeuge, 2 Cies en 1ère ligne formant 4 vagues successives, un canon de 37 marchant sur le flanc droit pour contre-battre les mitrailleuses qui se révéleraient; de forts détachements de nettoyeurs entre les 2ème et 4ème vagues. Le 3ème bataillon devait suivre le mouvement avec mission d'appuyer son flanc droit.

 

A l'heure fixée, la première vague part sans hésitation et fonce droit devant elle sur les tranchées de l'Épieu et de la Faux. Malheureusement, elle se trouve bientôt arrêtée par notre propre barrage, dont la progression est moins rapide que le mouvement de la troupe; des hommes sont blessés par nos obus, la ligne doit marquer un temps d'arrêt; les Allemands en profitent pour mettre en batterie mitrailleuses à l’ouest de la route de Maubeuge. Les survivants, dans un élan magnifique, se reportent, en avant, s'emparent des tranchées de l'Épieu, de la Faux et tranchées de doublement plus au nord. Mais les Allemands sont décidés à résister; les hommes se sont arrêtés pour souffler; ils sont pris à partie par de nombreuses mitrailleuses qui surgissent des chemins creux et des tranchées situées à l'est. Personne n'attaque de ce côté; c'est le secteur passif; les premières lignes sont prises par un feu de flanc terrible, elles subissent en quelques instants des pertes impressionnantes: 3 officiers sont tués. Les survivants se terrent dans les trous d'obus et organisent aussitôt la résistance; jusqu'à la nuit, aidés de quelques mitrailleuses, ils vont se défendre avec acharnement et se feront tuer sur leurs pièces ou à leur poste de combat. Ils ne se rendront pas.

 

A la nuit, les rares rescapés rejoignent, dans le ravin ouest de la route de Maubeuge, le 3ème bataillon qu'un barrage d'artillerie formidable et des feux nourris de mitrailleuses ont empêché de déboucher.


Joseph GAILLARD décède des suites de ses blessures le 17 avril 1917 au sein de l’ambulance n°237 à Soissons (Aisne) installée dans l’hospice de Soissons depuis le 3 avril 1917.

 

 

Il est inhumé dans le cimetière civil de Soissons, puis dans la nécropole nationale de CROUY, dans la tombe individuelle n° 459

 

Son acte de décès est transcrit le 31 juillet 1917 dans les registres de l état-civil de Fraisses des Corbières (Aude)

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Fraisse des corbières