André Léon MESPLIÉ 1877/1915

André Léon Aimé, fils de Henri et d’Amélie BIAU, est né le 28 juin 1877 à Trèbes, commune située à 6 km à l'est de Carcassonne. Son emplacement stratégique sur la route entre Méditerranée et Océan Atlantique est connu depuis le néolithique. La ville se trouve dans un couloir entre montagne Noire au nord, Corbières au sud-est, et la vallée de l'Aude au sud. Sa superficie est de 16,36 km² ce qui en fait une grande commune pour le département de l'Aude. Ses voisines sont Berriac, Bouilhonnac et Villedubert. Elle est peuplée de 1100 hab. en 1793, 1850 en 1893 et  près de 2000 trébéens et trébéennes en 1914. Traversée par le canal du midi, au cœur d’une région viticole, son port a été très actif. Ses parents s’y sont mariés en 1875.

Son père est garçon-meunier, puis petit propriétaire exploitant ses terres. Aîné d’une famille de 5 enfants, il passe son enfance au pied du clocher de l’église Saint-Etienne et après quelques années sur les bancs de l’école, il fait son apprentissage de cultivateur.

C’est le métier qu’il déclare et qu’il exerce à Trèbes lors du conseil de révi-sion qu’il passe à Capendu en septembre 1897. Son n°matricule au recrutement est le 78/Narbonne, et il a été déclaré apte. Il effectue son service militaire à partir du 16 novembre 1898 au 142ème RI, mais il est réformé n°2 le 2 janvier 1899, pour cause de diabète.

A son retour du service, il apprend le métier de tonnelier, qu’il exerce d’abord à Trèbes, puis à Capendu où il se marie vers 1905 avec Marguerite VIDAL. Ils auront 2 enfants René vers 1906 et Mélanie en 1908. Son épouse, Marguerite, meurt vers 1910, et André revient habiter à Trèbes avec ses enfants.

Il décède le 12 juillet 1915 à Sedd-ul-Bahr (Turquie)    


 

Au début de la guerre André est convoqué devant le conseil de révision qui le classe “bon pour le service armé”, le 11 décembre 1914.

Il est alors affecté au 24ème R.I.C. (Perpignan). Il arrive au corps le 20 mars 1915. Après une période de formation, il est affecté au 7ème R.I.C., le 14 mai 1915, puis au 4ème Régiment d’Infanterie Coloniale Mixte à compter du 4 juin 15. Le 4ème Mixte fut mis sur pied, en mars 1915, par la réunion d'un bataillon colonial européen (formé par le dépôt du 4ème R.I.C.) et de 2 bataillons de tirailleurs sénégalais d'Algérie (1er et 2ème BTS). Il formait, avec le 6ème Mixte, la 2ème Brigade Mixte Colonial de la 1ère D.I. du Corps Expéditionnaire d'Orient.

     

La Russie, en difficulté  en février 1915 demande à ses alliés une diversion, mais la France et la Grande-Bretagne estiment qu’une action importante pourrait modifier toute la physionomie de la guerre: l’ouverture du Bosphore mettrait hors-jeu la Turquie, rétabli­rait les relations directes avec la Russie, donne­rait la suprématie aux alliés dans les Balkans, où Bulgarie et Roumanie sont toujours hésitantes. Les premières tentatives par les forces navales de forcement du détroit des Dardanelles se soldent par un échec le 18 mars et la perte de plusieurs cuirassés dont le Bouvet.                                          >>>>     



Le coup de main est exécuté, à la barbe des Turcs, par les Sénégalais, qui de Khoum Salé, brisant plusieurs contre-at-taques sévères, s’élancent vers Orhanié, mais l’ordre de repli est donné dans l’après-midi, ayant perdu 750 hommes et 20 officiers, et l’adver­saire ayant 1 730 tués, blessés et prison-niers. Cette opération, fixera sur la côte asiatique plusieurs divisions turques, qui ne gagnèrent la côte européenne qu’après le 29 avril. Pendant ce temps, le gros des forces britanni­ques a débarqué avec des éléments français entre le cap Tekké et Sebd-Ül-Bahr, et à l’est de la baie de Morto. La progression du 27 au 29 avril ne dépasse pas 5 km.

André Léon Aimé MESPLIÉ est tué à l’ennemi devant Krythia (Sedd Ul Bahr, Dardanelles - Turquie), le 15 juillet 1915, moins de 4 mois après son incorporation. Il venait d’avoir 38 ans.

 

Aucune sépulture n’est connue. Les autorités militaires ne semblent pas connaître son lieu de sépulture. A-t-il été abandonné sur le terrain, et enterré à la va-vite par les troupes turques, son corps n'-a-t-il pas pu être identifié ? Comme beaucoup, son corps n'a probablement pas pu être ramené, puis oublié dans le no man's land entre les deux camps. Plus tard, s'il a été retrouvé, il n'a pu être identifié et anonyme placé dans une fosse commune, un ossuaire, peut-être dans le cimetière de guerre dans les environs du champ de bataille. Le J.M.O. du 4ème R.I.C.M. semble avoir disparu.

 

Son décès est porté dans le registre d’état-civil de la commune de Trèbes à la date du 28 septembre 1916.    

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.

Un petit groupe d'hommes du 54° RIC

Le Bouvet

On a recours alors à un corps expéditionnaire comportant 4 divisions britanniques, et un groupe­ment français, dans lequel figure la 2ème brigade mixte coloniale (4ème et 6ème RMIC) com-posé chacun d’un bataillon blanc et de 2 bataillons noirs: 75 000 soldats alliés débarquèrent le 24 avril 15, mais l'effet de surprise était raté, les défenses turques avaient été renforcées. Réuni en Egypte, le groupement français est dirigé le 25 avril vers Sebd-Ul-Bahr, sur la côte européen­ne, et vers Khoum Salé, sur la rive asiati­que, où sera effectuée une diversion confiée à la brigade coloniale, avec le 6ème RMIC, une batterie de 75, un élément du génie...

La brigade coloniale, encadrée par les Britanniques, et la brigade métropoli­taine, s’adosse à la baie de Morto, et subit, du 1er au 4 mai, de violentes attaques turques. Le renfort d’une nouvelle division française comprenant la 4ème brigade mixte coloniale (7ème et 8ème RMIC) permet de stabili­ser, difficilement, la situation. A peine débarquée, elle participe à une offensive les 6 et 7 mai en vue d’enlever le plateau ouest de Kerevés Déré, et l’éperon à 1  800 m au sud de Krithia, clé de toute la presqu’île de Gallipoli. Combats très durs, et gain d’un km seulement, appréciable pourtant, car la zone arrière s’élargit d’autant. Le général qui prend, le 14 mai, le commandement du corps fran­çais, estime indispensable d’étendre cette zone arrière en créant des magasins et des dépôts intermédiaires dans l’île de Lemnos, ainsi cha­que bataillon aura-t-il 300 h. à l’abri du feu et maintenus en bonne condition, prêts à intervenir à bref délai dans la bataille. D’autre part, il procède à une réorganisation méthodique de la position, et la situation s’est améliorée quand, le 1" juin, les britanniques décident de reprendre l’offensive. Celle-ci donne lieu à une série de combats échelonnés permettant à l’artillerie d’appuyer l’effort des troupes d’assaut. Le 30 juin, les coloniaux jouent un rôle décisif dans l’enlève­ment, par la 2ème division, de l’important ouvrage turc du «quadrilatère». Ce succès est assombri par la blessure du général français. Pendant des semaines attaques et contre­-attaques meurtrières se succèdent sans résultat. C’est durant ces combats qu’André MESPLIÉ est tué. 

 

 

Les gains initiaux furent perdus et les troupes se trouvèrent bloquées sur le cap Helles, entre mer et collines tenues par les Ottomans. Ceux-ci, sous le commandement d’un général allemand, étaient habilement manœuvrés, à la surprise des alliés. Un débarquement de troupes fraîches, plus au nord, le 6 août, fit peu de différence, et allongea la liste des victimes. Celles-ci augmentèrent de façon inquiétante dans la chaleur de l'été, l'enfer des rats, de la dysenterie, de la soif et des insectes. Les survivants furent évacués de fin décembre au 9 janvier 1916. L'opération fit 250 000 victimes (dont environ 50 000 français).

  









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