Michel Paul MAS 1876/1914

Fils de Jean et d’Anne GUIRAUD, Michel est né le 7 décembre 1876 à St Martin Lalande dans l’Aude (11356). Cette petit commune est voisine de Castelnaudary, située dans le Lauragais, elle abritait un peu plus de 600 habitants en 1910. Manifestement sa famille ne resta pas à St Martin, car, on ne retrouve pas sa trace dans les recensements suivants (1881/1886). S’installent-ils à Castelnaudary, ou à Montréal ? ( à rechercher)

 

 

Lors de son passage devant le conseil de révision, vers septembre 1896, Michel, qui n’a pas encore 20 ans, déclare exercer le métier de valet de labour et résider à Montréal avec sa mère, son père étant décédé avant 1896. Son n° matricule au recrutement est le 676 / Carcassonne.

 

 

Il est dispensé du service militaire étant le fils aîné d’une veuve (soutien de famille)

 

Selon sa fiche matricule, il réside à Trèbes à compter d’octobre 1911.

Marié le ?, à  , avec  , d’où  enfants ( à rechercher)

 

Il décèdera à Fès (Maroc), le 14 novembre 1914.

 

 

A la mobilisation, il est affecté, compte tenu de son âge et son manque de formation militaire, au 127ème régiment d’infanterie territorial (R.I.T.) dont le dépôt est situé à Carcassonne.

Les régiments d’infanterie territoriale composés d’hommes entre 34 et 39 ans ou de réserve territoriale de 40 à 45 ans ne devaient pas coopérer aux combats; le plan de mobilisation ne le prévoyait pas, et ces régiments n’étaient pas outillés pour prêter leur appui aux régiments actifs. Toutefois les RIT des régions frontalières se trouvèrent engagés d’emblée dans la bataille pour défendre leurs villes. De plus, dès la fin août 1914, les plus jeunes classes furent intégrées dans des régiments d'infanterie d’active et de réserve pour compenser les pertes.

 

Au fil des mois, la distinction dans l’emploi des régiments s’estompe, la spécificité de la territoriale cède la place à une utilisation commune. De fait, les territoriaux sont engagés en 1ère ligne. Tout d’abord, pour la garde de tranchées de 1ère ligne dans des secteurs dits «calmes», puis dans l’occupation des tranchées de départ, en soutien des divisions d’attaque. Puis ils sont engagés en 1ère ligne où ils s’illustrent lors des offensives allemandes de 1918.

 

Les régiments territoriaux sont initialement prévus pour assurer un service de garde et de police (gares, villes, voies de communication occupation des forts, des places fortes, des ponts et autres lieux sensibles. Ils se trouvèrent, par suite, engagés directement ou avec une participation indirecte dans les combats. Les territoriaux effectuent aussi divers travaux: terrassement, fortification, entretien des routes et voies ferrées, creusement et réfection de tranchées et boyaux.

 

Ils forment des détachements chargés de suivre l’armée pour explorer et nettoyer le champ de bataille. Ils récupèrent le matériel : effets en tout genre, armes,… arrêtent et escortent les soldats allemands isolés ou blessés, ramassent, identifient et ensevelissent des cadavres, construisent et gardent des camps de prisonniers. Ils sont également chargés de missions de ravitaillement ou de soutien des troupes de 1ère ligne, sous les bombardements et les gaz. Un nombre important de territoriaux perd la vie dans ces actions méconnues mais indispensables.

Prisonniers allemands débarquant à Casablanca

sous la garde de soldats territoriaux

 

 

Carcassonne est la ville de regroupement du 127ème R.I.T., il appartient à la 180ème Brigade avec le 128ème R.I.T. (90èmedivision d’infanterie territoriale).Si l’on en croit les inscriptions sur le drapeau du 127ème RIT régiment, il a fait toute la campagne 14/18 au Maroc. (L’historique du régiment est à rechercher)

 

La 90ème division d’infanterie territoriale est mobilisée dans la 16ème région.

Elle est composée des :

179ème brigade d’infanterie — 125ème et 129ème régiments d’infanterie territoriale.

180ème brigade d’infanterie — 127ème (Carcassonne) et 128ème (Albi) régiments d’infanterie territoriale.

2 escadrons du 1er régiment de hussards.

1 groupe territorial du 9ème régiment d’artillerie de campagne.

1 compagnie du 16ème bataillon territorial du génie.

Les JMO du 127° RIT,  de la 180° brigade, de la 90° division territoriale semblent avoir disparus. La majorité des lieux de décès des soldats du 127° et du 128° RIT semble confirmer un destin commun pour la 180ème brigade.

 

En l'absence du JMO du 127ème, le parcours du 128ème RIT, semblant avoir un parcours similaire, est le suivant :

embarquement de Sète le 15 et 16 août sur le «Médie» et l’ «Alda» pour le Maroc. Dès leur arrivée au Maroc, les bataillons territoriaux sont envoyés soit dans les postes de l’avant, soit employés dans des tournées de police.

1er bat. Casablanca, Mediounah et de Ber-Rechid. Tournée de police dans la région des Soualem, le bataillon reste dans la région de Casablanca puis à Oulme. Fin 1915, il est au camp de Boulhaut: garde des prisonniers de guerre allemands, puis en 1916-18 : on le retrouve dans la région de Fez, Matmata.

2ème bat. En 1914-15 : Meknès, Dar-Caid-Ito, Tigrigra, Lias (jusqu’en mai 15), Ito. En 1916 il participe au combat de M'Rirt, Puis dans la région de Ito, il participe à la construction de routes, de pont, à la défense du camp d’Ito, El- Bordj, Ain-Leuh, forêt de Jaba    1917-18 : Casablanca, Beni-Mellal, Tizgy

3ème bat. En 1914-15 : Meknès, El-Hadjeb, Marchand, Maaziz, Merzaga, région de Casablanca 1916-1918 : M’Rirt, Lias, Meknès, Ain-Leuh,

Une cinquantaine de soldats du 128ème RIT (Albi) furent tués ou décédèrent au Maroc.

 

Le site «Mémorial Genweb» recense une soixantaine de décès pour le 127ème RIT, la plupart au Maroc

 

Voici le témoignange d'un autre soldat territorial du 127°, de la même classe que Michel  :

Au moment de la mobilisation générale d'août 1914, Jules ESCOURROU (classe 1896, comme Michel) rejoint le 127° R.I.T. avec lequel il est envoyé au Maroc (Voir la photo).

En effet, afin de permettre l'envoi en France de régiments d'active stationnés dans ce protectorat, le général Lyautey avait demandé au Gouvernement français de les remplacer par des troupes territoriales.

 

 

 

<<<  Quelques soldats (dont Jules Escourrou) du 127° et du 139°RIT

 

Le choix va se porter sur des régiments territoriaux du sud de la France: 113° et 114° R.I.T. (Toulouse), 121° R.I.T. (Béziers), 125° R.I.T. (Narbonne), 127° R.I.T. (Carcassonne), 128° R.I.T. (Albi), auxquels vont s'ajouter le 139° R.I.T. (Libourne) et un bataillon du 99° R.I.T. (Clermont-Ferrand). Le 127° embarque dans le port de Sète les 14 et 15 août 1914 à bord de trois paquebots de la Cie Paquet: le Chaouïa, l'Hérault et l'Abda. Jules ESCOURROU fait la traversée avec sa compagnie (la 7ème) à bord du Chaouïa. Après un voyage sans encombre, les troupes sont débarquées à Casablanca le 18 août pour l'Hérault et l'Abda, le 20 août pour le Chaouïa. Dès la deuxième quinzaine d'août, quatre régiments de territoriaux (113°, 127°, 128° et 139° R.I.T.) sont à pied d'oeuvre au Maroc.

 

Fin août, le 127° est transféré dans la région de Fez mais, dans une lettre adressée à sa famille le 10 septembre 1914, Jules ESCOURROU signale qu'il est resté à Casablanca "je partirai le dernier lorsque tous les hommes malades à l'hôpital (il y en a une dizaine) seront eux mêmes partis". De fait, les conditions climatiques rendent le séjour au Maroc difficile (quelques décès occasionnés par des maladies gastriques sont enregistrés en septembre et octobre). Cela amène l'État-Major, dès le mois de décembre, à renvoyer au dépôt de Carcassonne les hommes du 127° jugés les moins aptes à poursuivre leur séjour en Afrique. Il en fait probablement partie puisque son livret militaire porte la mention "rentré au dépôt le 21 décembre 1914". Le régiment restera quant à lui stationné au Maroc jusquà la fin de la guerre.

 

 

 

Après quelques semaines, il est hospitalisé pour une maladie grave.

 

 

 

 

Hôpital de Fès >>>


 

Michel Paul MAS, décède d’une maladie contractée au service (fièvre typhoïde), à Fès (ou Fez) au Maroc, le 14 novembre 1914, il allait avoir 38 ans.

 

Il est inhumé à Casablanca au Maroc au columbarium « Ben M’Sick 1» dans une tombe individuelle Rang T26 – n° 7133

 

A la fin des années 1950, le Maroc compte 328 cimetières militaires français, répartis sur tout le Royaume. Aujourd'hui, après le rapatriement progressif de milliers de dépouilles en France et des regroupements successifs, il n'en demeure que 7, où reposent 16 563 corps de soldats de l'armée française morts au Maroc: à Casablanca, Rabat, Kénitra, Fès, Meknès, Marrakech et Agadir.

 

Le cimetière de Ben M'Sick, à Casablanca, est la plus importante de ces nécropoles, avec 10 857 sépultures. C'est dans ce carré militaire que tous les regroupements ont été effectués depuis 1963, à l'exception des tombes musulmanes, car l'Islam interdit en théorie d'exhumer les morts. Quant aux soldats marocains tombés pour la France, durant les deux conflits mondiaux, sur les divers champs de bataille d'Europe, d'Orient et d'Afrique du Nord, ils reposent encore sur les lieux où ils se sont illustrés

 

 

Son décès, qui est transcrit dans le registre d’Etat-civil de la commune de Trèbes en date du 7 décembre 1914 (le jour de ses 38 ans).

 

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.