Alexis BARTHE 1887/1914

 

Fils d’Antoine, cultivateur, et de Marie Victoire BONNAFOUX, il né à Bouilhonnac le 2 avril 1887,

Ayant passé son enfance à Bouilhonnac, Il exerce le métier de cultivateur.

Il passe devant le conseil de révision en septembre 1907, qui le juge apte . Son n° matricule est le 351/Narbonne

Il effectue son service militaire au 28ème bataillon alpin de chasseurs à pied (à Grenoble) d’octobre 1908 à octobre 1910.

 

Après son service militaire,  il s’installe à Trèbes, vers 1910

Il se marie à Trèbes, le 19 novembre 1912, avec Jeanne FAGES, née carcassonnaise, installée à Trèbes avec ses parents vers 1910.

 

 

 

 

A la mobilisation, en août 1914, il a 27 ans. Compte tenu de son âge, il est affecté au 280ème RI, régiment de réserve du 80ème RI. Ce régiment constitué de 2 bataillons (5ème et 6ème), encaserné lui aussi à Narbonne, Avec 281ème RI de Montpellier et le 296ème RI de Béziers, il forme la 131ème Brigade (66ème Division d'Infanterie d’août 1914 à sept. 1914), puis il passe à la 58ème en octobre).

Alexis fait parti de la 18ème compagnie du 5ème bataillon.

Pour rejoindre la zone de combat le régiment est divisé en deux échelons. Le premier, qui comprend l'Etat-Major, le 5ème bataillon et la 1ère section de mitrailleuses, embarque le jeudi 13 aout vers 8h. Son itinéraire est Tarascon, Lyon, Besançon, Dole. Il arrive à Montbéliard, son terminus le 14 aout à 14h. 
Ce régiment fait partie de l'Armée d'Alsace du Général Pau. Il appartient à la 66ème Division de Réserve)

Le samedi 15 août, l'armée d'Alsace tient Sultzeren (4 km N.O. de Munster), la vallée de la riviére Fecht, Thann, Roderen, Hecken, Dannemarie, Montreux-Vieux dans l’actuel Haut-Rhin.
 La tête de la 66ème Division de Réserve est sur la ligne Froide-Fontaine - Charmoix (Territoire de Belfort). L'Etat Major et le 5ème Bataillon cantonnent à Vieux Charmont à proximité de Montbeliard.
Le 16 août, une offensive est lancée sur tout le front. Le 18 août le régiment se porte sur Falckwiller et Gildwiller (sud-ouest de Mulhouse).

 

Baptême du feu

Le mercredi 19 aout l'armée d'Alsace continue sa progression sur Mulhouse. La 66ème Division doit atteindre le front de Riedisheim au S.O du bois de Zurenwald, face à la Foret de la Harsth. Les officiers n'ont aucun renseignement sur l'ennemi et rien ne laisse prévoir une rencontre dans la journée. Pendant la traversée de Spechbach le Bas (Nieder Spechbach)  on entend quelques coups de fusil en avant et quelques canons assez sourds sur la droite. Peu après, le régiment apprend que quelques uhlans ont été vus du coté d'Ilfurth. Enfin lorsque la tête de la colonne arrive à hauteur de ce point on entend une forte canonnade dans la direction de notre aile gauche, il est 9h20 La colonne poursuit sa marche en détachant quelques éléments à petite distance sur ses flancs et au débouché de Froeningen, on aperçoit distinctement l'éclatement de shrapnels allemands au dessus de Didenheim. Vers 10h, en arrivant à Illfurth, le régiment reçoit l'ordre de passer la rivière l'Ill, pour déborder Hoschstatt par l'Est, et faire tomber Didenheim fortement occupé par l'ennemi. Le 280ème RI déboite de la colonne, passe l'Ill à Illfurth. Le 5ème bataillon est chargé de la marche d'approche. Il se dirige sur Zillisheim. Arrivé à Zillisheim, il y trouve des troupes déployées devant lui. C'est le 293ème RI positionné à cheval sur la voie ferrée et la route.

Le chef de bataillon avertit le colonel qu'il ne trouve pas de place pour s'engager. Il est alors prescrit d'occuper le terrain entre la voie ferrée et le canal face à Hoschstatt. Vers 13h, il se produit un premier reflux des 253ème et 97ème RI.  Le général fait alors intervenir deux compagnies restées en réserve. Le mouvement en avant est repris par l'ensemble de la ligne, mais il ne peut se maintenir. Pour essayer d'arrêter ce mouvement en arrière, et de reprendre l'offensive, deux nouvelles compagnies sont portées sur la ligne. Le colonel donne l'ordre de poser les sacs, en raison de l'état de fatigue des hommes.
La marche en reprend sur tout le front. La position est absorbée et enlevée très brillamment à la baïonnette. Sous les feux convergents venant des crêtes qui enveloppent Flaxländen au Nord et à l'Est, et par suite des pertes en officiers et chef de section, et aussi par suite du mélange avec d'autres unités, déjà éprouvées par les engagements antérieurs, il se produit un nouveau mouvement de recul. Le lieutenant de réserve Lacroix voyant que des éléments commençaient à fléchir, se porte en tête en déployant le drapeau et contribue à arrêter le mouvement de recul

Il est à ce moment 17h 30 environ. Il ne peut plus être question de reprendre une nouvelle attaque sans le secours de troupes de renfort. On se borne à conserver la position initiale, le long de la voie ferrée et à cheval sur la route. Le combat prend fin à la nuit tombante. 
Les pertes pour cette journée sont importantes: 2 capitaines, 1 lieutenant, 2 adjudant, 2 caporaux, 23 soldats, tués.  1 capitaine, 5 lieutenants, 3 adjudants, 6 sergents, 13 caporaux, 73 soldats, blessés. 1 adjudant, 6 caporaux, 48 soldats disparus.

La fatigue des réservistes est très grande et leur moral fâcheusement impressionné par les conditions difficiles dans lesquelles ils s'étaient trouvés pour cette première journée de combat. Néanmoins le Général de Brigade avait donné l'ordre de se tenir prêt à reprendre  l'attaque le lendemain matin. Mais le jour venu les patrouilles constatèrent que l'ennemi avait complètement disparu.    

Poursuivant sa marche vers Mulhouse, le régiment cantonne le 20 et le 21 août à Froëningen, et à Flaschlanden; le 22 et le 23, il assure la couverture à Brulach.

Cependant, les événements se précipitent sur tout le front, la fortune des armes semble tourner; il faut retraiter, c'est l'ordre. Le 280ème reprend la route de l'ouest, passe à Brunstatt, Zillishein, et arrive à Montreux-Château et à Bart où il cantonne jusqu'au 28 août.

Le régiment assure ensuite le service de grand' garde à Etapes, le 29 et le 30. Il se rend à Fesches-l'Eglise le 31, où il reconnaît ses emplacements de combat. Jusqu'au 9 septembre, il est en grand' garde à Grandvillers, Thiaucourt, La Vacherie ou en réserve à Fesches-l'Eglise. Le 10, il se met en marche sur Arnould, par Grandvillers, cantonne le 11 à Giromagny, le 12 à Thillot, le 13 à Gérardmer. Il arrive le 14 à Arnould où il reste au repos jusqu'au 15. Du 16 au 20, il prend les avant-postes à Rossberg (col du Bonhomme); le 21, il cantonne au Poncey, puis, du 22 jusqu'au 30 septembre, il est logé dans les baraquements à Corcieux et à la caserne de Fraize. Le 24, le colonel est remplacé et le 28, un nouveau lieutenant-colonel (ancien commandant du 281ème) prend en main les destinées du régiment.

 

Le 30 septembre au soir, le régiment part pour Lesseux. Le jeudi 1er octobre de 280ème qui appartient maintenant à l'Armée des Vosges passe en première ligne entre Lesseux (Vosges), la cote 607 et à la lisière du bois de Le Chéna. La position est renforcée par des tranchées. Le 5ème bataillon prend les avant-postes dans la région d'Herbaupaire et Luce, les quatre compagnies en ligne; le 6ème bataillon campe au bois des Romains. Il subit des bombardements intermittents d'artillerie lourde et par des canons de 77. Le 2 octobre au lever du jour à la faveur du brouillard, l'ennemi lance des patrouilles pour reconnaître notre position tenu par le 5ème bataillon ce qui occasionne de vives fusillades de 6h à 7h 30. il reste dans cette situation jusqu'au 4, relevé à 2 heures du matin, par la 253ème B.I. il rentre à Arnould.    

Le lundi  5 octobre le régiment embarque à Bruyéres, destination l'Oise. Le 5ème bataillon  arrive à la gare de Tricot le 9 octobre à 3h. Par voie de terre, le régiment quitte ce secteur pour la région de Hangest en santerre, Fresnoy en chaussée,…(Somme) où il arrive le 10, puis il continue vers le nord : Sailly-le-Sec, Ribémont sur l’Ancre. Il remonte toujours vers le nord : Le Hameau, Avesnes le comte. Là, il apprend que la 58ème division est rattachée au 21ème corps d’armée (10ème armée) et il est transporté en camion dans la région de Noeux-les-mines -Hersin.

Le 280ème RI est transporté en automobile à la Fosse N°6 de Noeux où à 15h, il attend l'ordre d'attaque. L'ennemi est fortement retranché sur la croupe au Nord de Vermelles (Vermeille), le long de la route de Cuinchy, dans le village de Vermelles très fortement organisé et sur le plateau du Rutoise.

Le régiment se porte sur Annequin, avec mission :

1° de prendre ou de chasser les mitrailleuses ennemies de flanquement établis vers les carrières Nord de Vermelles,

2° de déborder Vermelles par le Nord,

3° de laisser une garnison à Annequin pour assurer sa possession,

4° de s'opposer à toute contre-attaque ennemie sur sa gauche.

Après une violente préparation par l'artillerie, l'attaque est déclenchée à vers 14 h. Elle ne progresse que lentement. Les unités et le terrain sont violemment balayés par le feu de plusieurs mitrailleuses. Le 5ème bataillon reste à Annequin pour s'opposer à toute contre-attaque.

A 17 h, ordre du Général: "L'attaque de Vermelle doit être poussée à fond ce soir, même après la tombée de la nuit". Le bataillon ne parvient pas à franchir le ruisseau dit Courant de Bully. Le combat se prolonge jusqu'au soir vers 20 heures. Il s'organise et se retranche fortement sur la crête à l'ouest du ruisseau, au Sud de la voie ferrée partant d'Annequin. De violentes fusillades ont lieu par intermittences au cours de la nuit. 

La 18ème Compagnie, celle d’Alexis, passe en première ligne.

Les pertes de la journée s’élèvent à 3 officiers, 9 sous-officiers, 9 caporaux, 44 soldats tués; et 82 soldats blessés ainsi que 44 disparus.  

Le vendredi 16 octobre, très tôt les attaques sur Vermelles sont reprises. Les troupes doivent profiter de la nuit et du brouillard pour se rapprocher le plus possible de la lisière du village. Pendant toute la journée les troupes progressent très lentement. Le brouillard qui devait faciliter leur mouvement est une gêne pour l'artillerie. Elle ne peut observer qu'avec beaucoup de difficulté les objectifs à battre. 
A 17h 15, l'ordre d'attaque générale estdonné. La18ème compagnie est en premier ligne et attaque au nord du village. Le régiment progresse jusqu'à la route Vermelles-Cuinchy, malgré le feu des mitrailleuses. Ne pouvant être appuyé dans sa marche par l'artillerie, il doit se replier dans la tranchée occupée le matin, L'attaque n'a pas réussi.

Les pertes de la journée s’élève à 19 tués, 86 blessés, 68 disparus. La 18ème compagnie, pour sa part, compte 7 tués, 27 blessés, 45 disparus.
Alexis, d’abord comptabilisé dans les disparus, est mort dans les combats de la journée. 

 

Le samedi 17 octobre, l'attaque est reprise. C'est une action violente de nuit, sous les feux de l'infanterie et del'artillerie qui s'engage de 20 h à 21h 30. Le lendemain, 18 les attaques sont reprises à 5h 30 sur tout le front. La progression très lente ne peut se faire qu'au moyen de boyaux de cheminement pour atteindre les emplacements où sont construites de nouvelles tranchées. Le chef de bataillon est tué.
 

Lundi 19 octobre le régiment progresse d'une centaine de mètres. Jour après jour, mètre après mètre le 280ème progresse, mais ce n’est que pendant la nuit du 6 au 7 novembre, que l'ennemi évacue le village de Vermelles et la croupe au N.E. suivi de prés par les patrouilles au contact et par les deux compagnies de 1ere ligne (5ème et 6eme bataillon dont la 18ème compagnie).

 

Alexis BARTHE est mort le 16 octobre 1914, tué à l'ennemi dans l'attque du village de Vermelles (Pas de Calais). Il avait 27 ans.

D'abord porté disparu, il est par la suite, acté décédé dans le Journal des marches et des opérations (JMO).

 

Son lieu de sépulture ne semble pas connu des autorités militaires. Comme beaucoup, son corps n'a pu être ramené, puis oublié dans le no man's land entre les deux camps. Plus tard, s'il a été retrouvé, il n'a pu être identifié et placé dans une fosse commune, peut-être dans l'une des nécropoles de la région de Lens.

 

Son décès est trancris dans les registres d'état-civil de la commune de Bouilhonnac, à la date du 19 février 1917, suite à un jugement du tribunal de Carcassonne en date du 15 février 1917, confirmant son décès , faute acte rédigé au moment de sa mort.

 

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Bouilhonnnac  (voir ci-dessous)

Extrait du J.M.O. du régiment en date du 16 octobre 1914

On pet remarquer en lisant cette liste, que la 18ème compagnie, celle d'Alexis, a été la plus lourdement touchée lors de cette attaque.


Le Monument aux Morts de la commune de Bouilhonnac, où apparaît le nom d'Alexis BARTHE (sa date de décès est fausse) .