7.3  le Front d'Orient (octobre 1915/1919)

 

Si le front occidental fut le front principal de la Première Guerre mondiale, où les soldats immobilisés dans la boue des tranchées se sont affrontés durant quatre longues années, il y eut en d'autres lieux de durs combats. Le front des Balkans (Yougoslavie - Albanie - Bulgarie - Empire ottoman) fait partie de ces théâtres d'opérations périphériques dont l'importance, souvent minimisée, n'en a pas moins été réelle. 

 

Après une expédition maritime en février-mars 1915, un débarquement terrestre est décidé sur la presqu'île de Gallipoli en avril. Mais les Alliés, bloqués sur les plages sous le feu des troupes ottomanes commandées par le général Liman von Sanders, évacuent les détroits en octobre et débarquent hâtivement à Salonique une partie des troupes pour faire la jonction avec l'armée serbe. Cette dernière avait eu un début de campagne contre l'Autriche-Hongrie assez favorable, reprenant Belgrade qui était tombée aux mains des Autrichiens en décembre 1914. Mais la situation devient critique après l'entrée en guerre de la Bulgarie aux côtés des Empires centraux et l'offensive générale austro-germano-bulgare déclenchée le 6 octobre 1915.

 

 

Les troupes françaises, dirigées par le général Sarrail, tentent de venir en aide aux Serbes mais doivent se replier autour de Salonique. Les Serbes sont contraints à une longue retraite, en plein hiver, à travers les montagnes du Monténégro et d'Albanie jusqu'à la mer. Ils sont alors recueillis à Corfou pour être réorganisés par des officiers français avant d'être transférés à Salonique. Chez les Alliés, de nombreuses réserves sont formulées sur la présence d'un corps expéditionnaire à Salonique. Les Britanniques sont les plus réticents car ils souhaitent renvoyer rapidement leur troupes en Égypte, menacée par les ambitions expansionnistes germano-turques, et en Mésopotamie pour protéger les puits de pétrole perses. Mais en France des voix s'élèvent pour soutenir la présence de troupes dans la région, ainsi celle du président du Conseil, Aristide Briand, fervent partisan du maintien de ce front secondaire contre l'avis même du général en chef, Joseph Joffre.

Un accord aboutit finalement au maintien du camp retranché de Salonique vers lequel sont envoyés des éléments de l'armée serbe récupérés à Corfou et des troupes italiennes et russes pour venir renforcer les unités franco-britanniques. Ainsi pense-t-on atténuer l'influence allemande sur la Grèce et se tenir prêt à prêter main forte à la Roumanie dont on attend la prochaine entrée en guerre.

 

 

 

L'attitude de la Grèce cause de nombreuses difficultés aux Alliés dans leur volonté d'action en Orient. En effet, le pays est divisé entre un roi germanophile qui a du mal à respecter sa neutralité officielle (Constantin Ier est le beau-frère de Guillaume II) et un Premier ministre, Venizelos, rallié aux puissances de l'Entente (2) dans l'espoir d'obtenir des conquêtes territoriales aux dépens de la Bulgarie et de l'Empire ottoman.

 

Deux trébéens sont victimes de ces combats durant l'année 1916

 

- René SIÉ (124) "turco" au 2ème bis régiment de marche de zouaves (RMZ), tué à l'ennemi, le 16 octobre 1916, aux abords de SVETTA PETKA (Macédoine orientale, à la frontière bulgare),

 

- Firmin MARCHAND (91), marsouin au 44ème R.I.C., tué à l’ennemi, le 26 octobre 1916, à proximité de Brod (en Serbie, dans les boucles de la Cerna, à proximité de la frontière grecque)