Raoul Antoine BARTHÉLÉMY de SAIZIEU (1891/1917)

lieutenant de Cuirassiers en 1914

lieutenant de Cuirassiers en 1916

Fils aîné, d’une famille de 7 enfants, du Comte Charles Henri Marie et de Marie Charlotte Louise Donatienne de VILLELE, il est né le 17 août 1891 au château de Merville, en Haute-Garonne.

 

Merville est une commune, située dans le département de la Haute-Garonne (Région Occitanie). Ses habitants sont appelés les Mervillois et les Mervilloises. La commune s'étend sur 30,7 km² et compte 4 703 habitants en 2006, avec une densité de 153,3 habitants par km². Elle est entourée par les communes de Daux, Grenade et Aussonne, Merville est située à 12 km au nord de Blagnac et à 20 km de Toulouse. Située à 155 m d'altitude, La Garonne, La Save traversent la commune.

Le Marquis Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix acquiert en 1734 la seigneurie de Merville. Un peu à l'étroit dans le château, et enclin à une ambition démesurée, il récupère des terrains du Fort, fait des échanges, achète des maisons, réussit à acquérir la totalité de l'enceinte fortifiée, qu'il rasera pour construire un château. Il bouleverse complètement l'aspect du village, détruisant entièrement l'ancien village. Il ne conservera que l'église du fort, qui brulera accidentellement en 1807. Les constructions du château ont lieu de 1743 à 1759.

 

Lors de la commission de recrutement de sa classe, en septembre 1911, à Belfort, il se dit étudiant, résidant à Lure en Haute-Saône, ses parents résidant à Belfort. Son n° matricule au recrutement est le 1478. Il s’engage le 3 novembre 1911, à la mairie de Lure pour une durée de 3 ans, au 13ème régiment de Dragons, stationné à Lure. Nommé brigadier le 8 mars 1912 et maréchal des logis le 3 octobre 1912. Il est célibataire. Le régiment prend ses quartiers à Melun en 1913.

 

Il meurt tué à l’ennemi, à l’âge de 26 ans, au Moulin de Laffaux (dans la Marne) en mai 1917.    



Le 1 août 1914, le 13ème Dragons, qui fait partie de la 7ème Division de Cavalerie (avec, entre autre, le 11ème cuirassiers) embarque pour Commercy en vue de couvrir le flanc droit de la 3ème Armée, face à la Woëvre. Il combat à Malavilliers, Ardun-le-Roman, Merville, Spada, Saint-Mihiel. En octobre, il rejoint les Flandres. Sans, à aucun moment, abandonner ses chevaux, le régiment met pied à terre et combat sur l'Yser à Langemarck, Houtulet, Steenstraete et Nordschoote. En 1915 c'est l'Artois, secteur de Rivière.

 

 

 

13ème régiment de Dragons

à Melun en mai 14

Il y a surement Raoul Barthélemy de Saizieu sur le cliché

escouade de Dragons en 1914

 

Un maréchal des logis du 13° Dragons en mai 1914 >>>>>>

  

Raoul Charles Barthélémy de Saizieu est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 10 avril 1915 et il est muté le 15 avril au 11ème régiment de cuirassiers.     


Après le semi-échec de la bataille du 16 avril, le régiment participe à une nouvelle attaque vers le plateau de Laffaux, les 5 et 6 mai 1917. Il s’agissait d’une opération d’ampleur et 4 armées y participaient. L'attaque prévue le 27 avril, fut reportée au 2 mai, suite aux hésitations du gouvernement, puis au 4 pour les attaques à l'est de Craonne et au 5 pour celles confiées aux VIème et Xème armées Chemin des Dames. Le 29 avril, les «cuirapieds» commencèrent leur montée en ligne entre la ferme Le Bessy exclue et la ligne Vauveny-Fruty exclue. Les régiments adoptèrent un dispositif avec leurs 3 bataillons les uns derrière les autres.

 

Face à cette situation les cuirassiers ne pouvaient plus progresser. À 11h30, ils durent renoncer devant un retour offensif de l'ennemi. À 16h, le bataillon de soutien envoya un de ses escadrons en 1ère ligne. La progression reprit contre le mont de Laffaux et les carrières de Fruty. Un escadron progressant de trou d'obus en trou d'obus, nettoya les entrées des carrières à coups de grenades et prit sous le feu les Allemands qui tentaient d'en sortir. La garnison finit par se rendre. En direction du mont de Laffaux, il atteignit la côte 170 mais y fut arrêté par le tir des mitrailleuses postées au sommet. L'attaque marqua un temps d'arrêt. La batterie "Lestringuez" de 4 chars s’engagea. Après avoir traversé le barrage sans perte, elle franchit la tranchée du Grappin grâce à l'aménagement qu'avaient réalisé les chasseurs avec des sacs de terre.

 

Elle rejoignit les cuirassiers à hauteur de la tranchée de la Môle où elle se déploya. Le premier après avoir engagé l'ennemi au canon et avoir fait une vingtaine de prisonniers, tomba dans un trou d'obus. Le chef de char fit terrasser les prisonniers pour dégager l'engin. Il arrêta également des cuirassiers qui avaient perdu leurs cadres et refluaient devant un retour offensif débouchant des carrières de Fruty. Il mit en batterie une mitrailleuse et soutenu par les chasseurs qui étaient postés dans la tranchée du Loup, arrêta cette contre-attaque. Une fois son char désembourbé, il continua sa progression. Un second s'embourba dans la tranchée de la Môle et fut dégagé par un groupe de 3 prisonniers. Après avoir franchi la tranchée du Loup, il longea la route de Maubeuge en nettoyant les tran-chées au nord de celle-ci et y fit des prisonniers. Parvenu à 200 m des carrières de Fruty avant l'arrivée des cuirassiers il ne constata aucune activité de l'en-nemi. Le 3ème char, après avoir nettoyé l’ouest de la tranchée du Loup et réduit un point d'appui bétonné à l'est de la route de Maubeuge, tomba dans une tran-chée entre la tranchée du Loup et celle de la Môle. Pris sous le feu ennemi, il fut abandonné et ramené en arrière dans la nuit du 6 au 7 par un char de dépannage. 

  

 

Raoul Charles Antoine BARTHELEMY de SAIZIEU, est l’un de ces deux officiers tués. Il n’avait pas encore 26 ans, lorsqu’il est tué à l’ennemi le 5 mai 1917 à 17h, d’un éclat d’obus à la colonne vertébrale, dans la Bataille du Moulin de Laffaux, au lieu dit « ravin des abattis » (Commune de Laffaux - Aisne). Pour lui, la guerre aura duré 34 mois, avec le sacrifice de sa vie au bout. Son frère Charles mourra 5 mois plus tard, à quelques kilomètres de là.

 

Il inhumé dans la nécropole nationale de «Bois Roger» sur la commune d’Amblény - Tombe individuelle - Carré G Rang n°250.

 

Son décès est noté le 5 octobre 1917 dans les registres de l’Etat-Civil de la commune de Belfort (90).

 

Son nom est gravé sur les monuments aux morts de Trèbes, Montpellier, Belfort et Merville. L’inscription à Trèbes s’explique par ses liens de parenté avec la famille de BEAUMONT

Raoul rejoint son régiment qui se trouve à quelques kilomètres depuis le mois de février dans le secteur de Gouy-en-Artois.

 

Le 11ème cuirassiers est transféré en Champagne au début de septembre dans l’espoir d’une percée due à la bataille engagée. Il y reste jusqu’au début 1916  (Tranchée des Tantes, secteur entre Prosnes et Prunay).

 

Avec la stabilisation du front, la cavalerie est con-damnée à l'inaction sur le front ouest. C'est pourquoi le commandement décida de transformer certains régiments de cavalerie en régiments d'infanterie tout en leur conservant leur appellation de tradition. Le 10 juin 1916, il devient le 11ème régiment de Cuirassiers à Pied et passe à la 5ème division de cavalerie. Raoul de SAIZIEU est alors sous-lieutenant au 1er escadron du 1er bataillon. Les missions changeant, il va à l’instruction au camp de Mailly. Le régiment est rattaché à la 1ère division de cavalerie à pied de décembre 1916 jusqu’à la fin de la guerre.

 

Raoul de SAIZIEU est promu sous-lieutenant à titre définitif le 13 février 1917.

 

En 1917, une division provisoire est formée avec l’artillerie et les régiments de cuirassiers à pied (4ème, 9ème et 11ème R.C.), 2 bataillons territoriaux et un groupe d’artillerie d’assaut (4 batteries de 4 chars). Elle fut placée sous les ordres du commandant la 5ème division de cavalerie, et fut envoyée dans l'Aisne pour être incorporée avec les 2ème et 3ème divisions d'infanterie coloniale (DIC) au 1er C.A. colonial (VIème armée).

 

Cette division est mise à la disposition de la 1ère armée coloniale, du 27 avril au 11 mai 1917. Ils montèrent aussitôt en ligne dans l'Aisne où ils furent regardés avec scepticisme par les fantassins aux côtés desquels ils allaient être engagés le 5 mai. L'objectif de la division était un point clef de la ligne de front dans l'Aisne, le plateau du moulin de Laffaux, charnière de la ligne Hindenburg. Avec elle, allaient être égale-ment engagés des chars dont l'emploi n'avait toujours pas convaincu suite à l’attaque du 16 avril.

 

Ils sont disposés au nord-est de Soissons du 27 avril au 10 mai: Carrières de Fruty, moulin de Laffaux, moulin de la Motte, ravin d’Allemant. 

 

 

 

 

<<<<<<<. A gauche, le chef d'escadron Bossut devant l'un des chars d'assaut Schneider

de son groupe d’artillerie d’assaut (AS), tué le 16 avril 1917  

 

L'attaque de la Vème armée, déclenchée le 4, échoua dans la matinée et fut arrêtée tout de suite. La Xème armée qui prit l'offensive au nord de Craonne le 5 mai, eut plus de succès et prolongea ses attaques jusqu'au 8 mai.

 

Dans le même temps, la VIème armée attaquait entre Hurtebise et Laffaux. Elle disposait de 5 corps d'armée dont le 1er C.A.C. et le 37ème C.A.

 

Les chars d'assaut prendraient part à l'action: les cuirassiers à pied étaient renforcés par le groupe Schneider d'artillerie spéciale 1 (A.S.1), composée de 4 batteries de 4 chars accompagnées de la 1ère compagnie du 17ème bataillon de chasseurs à pied (B.C.P). Elle furent réparties à raison d'une (4 chars) par régiment de cuirassiers.

 

Les troupes mises en place le 4 mai au soir attaquèrent le lendemain à 4h45 après une pré-paration d'artillerie de 6h avec notamment des obus toxiques. Au petit jour, les cuirassiers s'élancèrent, appuyés par les chars et précédés par un barrage roulant de 75. Le 4ème R.C. était au nord du moulin, le 9ème devant le moulin de Laffaux et le 11ème à droite devant les carrières de Fruty. Après une course de 300 m sous le feu, traversant le plateau, les cuirassiers enlevèrent dans un seul élan la 1ère ligne de tranchées.

 

Dans le secteur sud, le 3ème bataillon enleva rapi-dement la tranchée de la Môle, et, s'empara de la tranchée du Mousse. Les prisonniers commen-çaient à affluer, mais la résistance n'était pas pour autant brisée. Dans la tranchée de la Môle, les cuirassiers se heurtèrent à des mitrailleuses abritées dans des fortins bétonnés. Il atteignit la route de Maubeuge et la tranchée du Loup où il fit prisonnier une unité de réserve. Il se heurta alors, à hauteur des carrières de Fruty, à une forte résistance. L'escadron était d'autant plus gêné pour s'emparer de cette position qu’Il se retrouvait, de ce fait, sous le feu de mitrailleuses se situant sur son flanc droit.

 

carrières de Fruty, aujourd'hui

Le dernier, dès le déploiement de la batterie, partit vers l'ouest pour réduire un point d'appui dont les feux arrêtaient les cuirassiers à hauteur de la tranchée de la Môle. Il y fut rejoint par un autre avec lequel il détruisit l'abri bétonné forçant les survivants à se rendre. Puis, après être parti vers le nord, il voulut engager une mitrailleuse postée sur la pente du mont de Laffaux que des cuirassiers commençaient à atteindre. Mais un éboulement le précipita dans un trou. Malgré cela il réussit quand même à faire feu et à faire taire la mitrailleuse. Le char fut abandonné définitivement. En fin d'après-midi, menacée par ses flancs du fait de son isolement, la division dut s'arrêter pour organiser les positions conquises.

 

Les cuirassiers s'élancèrent vers le 3ème objectif intermédiaire: ceux du 9ème RC s'emparèrent de la route de la Motte au moulin de Laffaux et dépassèrent la tranchée du Loup. L'artillerie allemande alors se déchaîna notamment sur la tranchée du Rouge-gorge, la région de Laffaux et des Trous. Le mont de Laffaux fut pris par le 11ème RC mais aussitôt perdu sous la pression de mi-trailleuses bien dissimulées. Cette fois la division marquait le pas. À 20 h, après un tir de barrage, les Allemands lancèrent une contre-attaque contre la position du 4ème RC. Ils furent repoussés grâce à l'engagement du bataillon de soutien du 9ème RC. À ce moment-là, toutes les positions conquises étaient tenues et les liaisons latérales assurées tant bien que mal.     

 

La division avait fait plus de 500 prisonniers. Ses pertes étaient de 2 officiers tués et 14 blessés, de 100 sous-officiers et hommes du rang tués et de 500 blessés. Succédant à la chaleur torride de la journée, un violent orage éclata, transformant les tranchées en torrent de boue et empêchant les hommes de prendre le moindre repos. La nuit fut employée à la relève des troupes de 1ère ligne par les bataillons de 2ème échelon.    



Deux cousins de Raoul et de Charles, nés à Carcassonne, sont également décédés

 

Albert Michel Louis Marie BARTHÉLÉMY DE SAIZIEU

Né le 12/05/1879 à Carcassonne (Aude), fils d'Eugène et Marguerite du FESQUET.

Matricule au recrutement: 288 - Toulouse

Lieutenant au 10ème Régiment de Chasseurs à Cheval

détaché temporaire au 2ème Groupe Aérien

Pilote, volontaire venu de la cavalerie - Tué dans une mission aérienne


Tué à l'ennemi le 23/08/1914 à Tucquegnieux 54 - Meurthe-et-Moselle, fixé par jugement déclaratif du tribunal de Bar-le-Duc le 20/02/1918

 

transcrit à Sampigny (55)

 

Antoine Louis Marie BARTHÉLÉMY DE SAIZIEU

né le 20/01/1878 à Carcassonne (Aude), fils d'Eugène et Marguerite du FESQUET.

Entré dans la Marine en 1895, aspirant le 5/10/1898,

Embarquements :

*croiseur "Sfax", le 1/01/1899, enseigne de vaisseau le 5/10/1900,

*cuirassé "Charlemagne", le 1/01/1901

*croiseur "Pascal”, le 1/01/1903, lieutenant de vaisseau le 23/05/1908

*affecté à Toulon, le 1/01/1911 cuirassé "Masséna",

*mai 1916, affecté au Centre d'Aviation Maritime de Bizerte (Dirigeable T)

 

décédé le 12/05/1916 "En mer” fixé par jugement déclaratif du tribunal de Versailles le 24/08/1916, transcrit le 9/09/1916 à Saint-Cyr-l'École (78)

Informations transmises au maire de Marsillargues (34) le 17/04/1929 (domicile familial).