Marius Eugène GAGNOULET (1889/1914)

domaine de Millegrand

 

Fils de Pierre, cultivateur, né en 1855 à Escueillens (Aude) et d'Albine DEJEAN, née vers 1865, mariés  en septembre 1886 à Lauraguel (Aude), résidant à Lauraguel, Marius Eugène GAGNOULET est né le 2 août 1889 à Lauraguel (Aude). Il est le cadet d'ine fratrie de deux enfants

 

Après quelques années sur les bancs de l'école, il participe aux travaux des champs et devient cultivateur.

 

En 1909, il est orphelin de mère et habite avec son père à Montclar (Aude). Il est déclaré "bon pour le service" sous le matricule 189 / Narbonne, lors de son passage devant le conseil de révision à Montréal (Aude). Il est incorporé au 15ème régiment d'infanterie, dont le dépôt se trouve à Albi, le 3 octobre 1910.

 

Libéré des obligations militaires, le 25 septembre 1912, il reprend ses activités de cultivateur dans le domaine Costesec à Badens (Aude).

 

Marius Eugène GAGNOULET rencontre une jeune paysanne résidant avec ses parents dans un domaine voisin, Millegrand (commune de Trèbes - Aude), Noélie BONNEL née en 1895 à Joucou (Aude). Le mariage a lieu exceptionnellement pour raison médicale (?) dans les communs du château de Millegrand  le  14 février 1914.

 

Marius décèdera sept mois plus tard, le 13 septembre 1914 à Dijon (Cote d'Or)

 


un groupe de soldats du 15ème R.I. en 1912, peut-être Marius Gagnoulet se trouve dessus ?

 

 

Le 2 août 1914, lorsque Marius Eugène GAGNOULET est mobilisé, il vient de fêter ses 25 ans.  Il rejoint immédiatement Albi.

 

Le 8 août, le 15ème R.I. est dirigé vers Hymont et Mirecourt où il est débarqué le 9 août. Le 1er B/on à Hymont, vers 14 h, va cantonner à Velotte. Le 2ème B/on et l’état-major à Hymont, vers 16h30, vont cantonner à Mattaincourt. Le 3ème B/on à Mirecourt, vers 18 h, cantonne à Mirecourt.

 

Le 15ème R.I. appartient à la 64ème brigade (32ème division - 16ème corps d’armée)

 

Le décriptage du J.M.O. du 15ème RI nous permet de le suivre au jour le jour.
Malheureusement ne connaissant pas la compagnie à laquelle Marius est rattachée nous manquerons de précisions sur son propre parcours.

 

Le 11 août, la 32ème division se porte sur Bayon. Le 1er bataillon du 15ème reçoit l’ordre de marcher avec l’artillerie de corps et cantonne à Mirecourt. La marche est rendue très pénible par la très grosse chaleur. Un grand nombre d’hommes mettent le sac à la voiture. Deux voitures de réquisition sont requises à Battexey pour les porter. On entend durant la route le canon dans la direction de Nancy et Lunéville.

Le 12 août, la 32ème division se porte sur Lunéville. Le 15ème en queue de la Division sur Xermaménil et Lamath. Le 1er B/on continue son rôle de soutien près de l’artillerie de Corps. Il cantonne à Bainville aux miroirs . Ils arrivnt au cantonnement à 15h30, l'Etat-major et 2ème B/on à Xermamenil avec l’artillerie Divisionnaire et le 3ème B/on à Lamath.

 

 

18 août, le 15ème continue l’organisation de la position d’Igney. A 14h, il est constitué en flanc garde et reçoit l’% de gagner Diane Capelle par Gondrexange, et la cote 308. Le 2ème B/on rallie à Foulcrey. Le flanc garde arrive à Diane Capelle à 22h.

 

19 août, le 16ème Corps d’armée continue à couvrir l’armée vers l’Est sur le canal des Houillères jusqu’à Mittelsheim et poursuit son offensive en débouchant entre Loudrefing et la route Rorbach / Cutting avec comme direction générale Lessing / St-Avold Le flanc droit du C.A doit être couvert par le détachement de Diane Capelle qui a pour mission de se porter par le chemin de halage jusqu’à la route Bisping / St-Jean-de- Bassel, suivre la route jusqu’à 1 k du canal la tranchée partant de ce point, dans la direction du N.E., puis la route Berthelming / Mittelsheim. Elle doit relever en cours de route les détachements établis le long du canal à la garde des ponts et écluses.

 

Au moment du départ, à 4h du matin, un officier vient demander l’appui du détachement. Le  commandant la 64ème Brigade décide de répondre à cet appel et se porte sur Langatte par Kerprich-au-bois. Le 15ème y arrive vers 10h.  Un nouvel appel, plus pressant encore, lui fait donner l’% de marcher sur Gosselming par la ferme de Bromsenhof pour appuyer la 2ème Division de cavalerie qui ne peut déboucher dans cette direction. Le 15ème s’y porte quand les 11ème et 9ème C/ies, qui étaient en tête du Reg/t  et appuyaient, à la lisière du bois , l’artillerie à cheval de la 2ème D/on sont pris à partie par l’artillerie ennemie qui avait repéré l’emplacement de la ferme.

 

Le tir de cette artillerie tue 3 hommes et en blesse 10.

 

 

21 août, les deux fractions du Rég/nt se ressoudent à 1h à Maizières et  se dirigent vers Avricourt et Igney où ils arrivent à 7 h du matin. La 64ème Brigade gagne Thiebeaumenil, où le 15ème cantonne à 20h.

 

22 août, à 6 h 30 le Rég/nt est dirigé sur Fraimbois. Il y arrive à 11h. A 13h30 il est avisé d’avoir à prendre position sur les crêtes du signal de Fraimbois, l’ennemi attaquant Lunéville et son débouché de la forêt paraissant imminent. Le 2ème B/on prend position à la crête. Les 2 autres B/ons se tiennent prêts à l’appuyer maintenus dans le village.

 

A 16h, ayant reçu l'ordre de former l'arrière garde de la Division se met en marche vers Clayeures / Einvaux où il arrive à 22h30 .

 

23 août, il est alerté à 2h du matin et mis en route sur Froville. Le 15ème R.I. s’établit au bivouac à 1k ouest de Froville entre le moulin de la Brouette et la voie ferrée en réserve de la 32è D/on.

 

24 août, les 2ème et 3ème  B/ons du 15ème R.I. sont envoyés à la cote 287 (2 km sud d’Haigneville) où ils s’établissent au bivouac.

 

 

27 août, le Rég/nt reçoit l’% de mettre en état de défense la position de repli Moriviller – ferme de la Haquée. Cette organisation est terminée à midi. A 15 h, le Rég/nt reçoit l’% de garder le secteur Moriviller exclus à Ruisseau du grand Rupt. Le Rég/nt bivouaque sur place. La nuit une vive fusillade se fait entendre vers 1h du matin sur la gauche

 

28 août, le Rég/nt reçoit l’ordre de se porter dans la direction du bois de Broth, Hériménil, par la rive gauche du grand Rupt. Le 16ème Corps marchant en 3 colonnes, la 32ème D/on constituant la colonne de gauche. La 63è Brigade doit former tête de pont sur la Mortagne en avant du pont de Fiscal et le 15ème  devant former au delà de la Mortagne, l’avant-garde de la 32è Division. A 15h le 15è reçoit l’% de s’établir sur la lisière NE du bois de Broth et d'utiliser les tranchées déjà établies. A 17h30, il lui est prescrit de s’établir en réserve à la lisière du bois de Broth en vue de parer à une contre-attaque ennemie violente, contre-attaque sortant de Gerbeviller. Toute la journée le Rég/nt a été en butte à une canonnade d’artillerie lourde allemande qui a tué un homme et blessé des chevaux. Le 15è bivouaque dans le bois de Broth.

 

 

30 août, le 15ème R.I. reçoit l’% de passer le pont au gué de Fiscal et de gagner la lisière NE du bois de Goyard. Les 1er et 2ème B/ns se portent sur la lisière indiquée. Le 3ème B/on reste en réserve sur la route de Xermaménil à Gerbeviller, à hauteur de l’entrée du bois de Goyard. Le 15ème subit toute la journée une violente canonnade dans cette situation.

 

31 août, à 2h du matin on entend une violente fusillade qui semble provenir de la direction de Fraimbois, en même temps la canonnade reprend avec violence du côté de l’ennemi. Les deux B/ons de première ligne sont alertés alerte, mais les hommes ne tirent pas une cartouche. Cette alerte dure une heure environ. A 6 h, le 15è reçoit l’% de repasser le pont de Fiscal et de venir s’établir au bois de Broth. A 9 h il reçoit l’% d’aller occuper la position ferme de la Garenne à 2 km de Franconville et d’y relever le 342è qui se rend au bois de Goyard. Bivouac à la ferme de la Garenne.

 

1er septembre, le rég/nt reçoit à 7h du matin l’% de repasser la Mortagne et de relever à la lisière NE et O du bois de Bareth les éléments du XVè Corps qui s’y trouvent. Le 15ème s’établit sur leurs emplacements et renforce les tranchées déjà établies. Il est au contact à la lisière du bois avec les avant-postes de combat allemands qui occupent la ferme Fréhaut et des tranchées situées en avant. On tue 3 hommes d’une patrouille allemande. La canonnade ennemie nous coûte 4 tués et 12 blessés. Durant la nuit une violente fusillade à laquelle il n’est pas répondu part des tranchées allemandes. Le 15è R.I. ayant à se droite un B/on du 143ème bivouaque à la lisière NE et O du bois de Bareth.

 

 

4 septembre, même occupation dans les mêmes conditions que la veille. Des reconnaissances sont dirigées sur les mêmes points au petit jour, accueillies à coups de fusil. Dans le courant de la journée une tentative d’attaque est faite par un détachement de 80 à 100 allemands sur la 6ème Cie, face à la ferme des abouts. Cette attaque est repoussée par le poste de la lisière. Plusieurs patrouilles allemandes qui circulent sont accueillies à coups de fusil. La canonnade continue toujours sur la lisière et dans le bois. Le Rég/nt bivouaque dans les tranchées qu’il occupe.

 

A 21 h se produit une fusillade extrêmement nourrie sur tout le front allemand. Puis à 23 h 30 une canonnade extrêmement violente qui, se poursuit sans discontinuer jusqu’à 3 h sans causer de pertes, les hommes étant très bien abrités dans les tranchées profondes et recouvertes.

 

 

9 septembre, le Rég/nt quitte Clayeures à 3h pour aller relever le 63ème qui occupe le bois Broth. Les 2ème et 3ème B/ons sont placés en 1ère ligne depuis la laie qui débouche sur Xermaménil (cote 237) jusques et y compris la lisière est du bois de Broth. Le 1er B/on en réserve à l’intérieur du bois. A 15 h 30 le Rég/nt reçoit l’ordre d’occuper tout le front parallèle à la Mortagne et compris entre le grand Rupt exclus et la route incluse Xermaménil Méhoncourt . Le 143è qui occupait Lamath y est relevé par le Régiment. A 17 h 30 le 15ème est ainsi disposé: 2ème B/on, en première ligne dans le bois de Broth; 3ème B/on à Lamath et 1er B/on en réserve à la lisière est du bois de Rayeux. Bivouac sur place.

 

10 septembre, à 12h le 3ème B/on a son front restreint par suite de l’occupation de Lamath par la 74ème D.R. Bivouac sur place.

 

11 septembre, à  9h le régiment reçoit l’ordre d’aller relever le 80ème qui tient le bois de Bareth. Deux B/ons doivent immédiatement se mettre en route pendant que le 2ème B/on tient avec une Cie Lamath, et avec 3 Cies le bois de Broth, attendant d’être relevé La Mortagne est franchie sans incident et les 1er et 3ème B/ons sont réunis à 12h au pont du Fiscal sur la rive droite. La relève du 80ème est terminée à 19h15 , le 1er B/on: se trouvant à la lisière Est et le 2ème B/on à la lisière Est et N.E. Bivouac sur place

 

 

Blessé le 5 septembre 1914, Marius Eugène GAGNOULET qui a été jugé évacuable est transporté à Dijon (Côte d'Or) pour être soigné dans les locaux de l'hôpital auxiliaire n° 71.

 

Toutefois, son état se dégrade et il décède des suites de ses blessusres le 13 septembre à midi.

 

Il était âgé de 25 ans et il laissait une très jeune veuve. Il ne semble pas qu'ils aient eu d'enfant.

 

 

acte de décès contenu dans le registre d'État-civil de la commune de DIJON

 

Son corps sera inhumé dans le carré militaire du cimetière des Péjoces à Dijon (Côte d'Or) avec 1090 autres camarades de combat. La tombe se situe au rang D, tombe n°22.

 

La mention "Mort pour la France" sera ajoutée, sur son acte de décès, le 5 août 1916

 

Carré militaire du Cimetière des Péjoces - 239 rue d' Auxonne à DIJON

 

 

 

monuments mémoriels de la commune de Roullens (Aude)    >>>>>

 

 

 

Le nom de Marius Eugène GAGNOULET est gravé sur plusieurs monuments mémoriels :

- à Roullens (Aude) sur le monument aux morts (en haut ci-dessus) et sur une plaque dans l'Église Saint Jacques (à droite)

 

- à Badens (Aude) commune de sa dernière résidence, sur une plaque de l'Église Sainte-Eulalie (ci-dessus)

 

- à Trèbes, où il s'est marié, sur le monument aux Morts; sur une plaque posée le 11 novembre 2018 qui ajoutait 50 noms oubliés au monument originel (ci dessus)

 

 

14 août, le 15ème en tête de la 64è brigade, qui est elle-même en queue de la Division se dirige sur Luneville,  Manonviller, Domjevin. Il prend une position de rassemblement au sud de la cote 302 (sud de Veho). A 17 h le rég/nt reçoit l’% de s’installer au bivouac à Vého.

 

15 août, le Reg/:nt se porte sur Reillon, puis se porte par le Poirier, cote 290, en colonne et sur Amenoncourt derrière la 63è brigade qui se porte à l’attaque des hauteurs situées au sud d’Igney et prend une position de rassemblement sur les hauteurs d’Igney. A 18 h il reçoit l’% d’aller cantonner à Autrepierre où cantonne également l’AD 32. Le canton-nement est pris sous une pluie diluvienne dans la nuit.

 

16 août, le 15ème s’établit en formation de rassemblement à l’ouest de la cote 308, au nord de Leintrey. Le 1er B/n est détaché comme soutien de l’art. de corps. A 13h, le 15ème se porte sur Igney par Amenoncourt. Cantonnement à Igney pour la nuit.

 

17 août, le Rg/nt reçoit l’% d’organiser une position: Bois d’Igney - Igney, face à l’est et au nord-est. Le 2ème B/n est envoyé sur Foulcrey et St-Georges Le 15ème après l’organisation de la position ne fait pas mouvement. Il fournit un soutien à l’art. lourde sur la crête d’Igney et cantonne à Igney avec l’art. Le 2ème B/on cantonne à Gogney

 

 

 

20 août Le 15ème reçoit l’% d’exécuter l’% donné la veille : la marche vers le nord et le remplacement des postes du 81ème Rég/nt qui gardait le canal d’Abeschaux et au nord mais en suivant la rive droite du canal.

Tous les détachements du 81ème sont relevés, puis le 15ème s’engage en même temps par les bois le long du canal dans la direction de Mittelsheim qui lui a été donnée.

 

Le 3ème B/on qui marche en tête est bientôt pris à partie par l'ennemi qui caché dans les bois ouvre le feu et tire avec intensité. Une ou deux sections de mitrailleuses se révèlent à gauche de l’autre côté du canal et tirent de violentes rafales tout en restant absolument invisibles. Un combat de mousquèterie très vif s’engage sous bois à hauteur du chemin Bisping / Berthelming contre un adversaire invisible. Beaucoup d’hommes sont blessés. La 12ème Cie fortement engagée et la plus en avant exécute une violente attaque à la baïonnette et charge à trois reprises. Au cours de cette attaque trois officiers sont tués ou blessés et restent sur le terrain. On compte 164 blessés, 8 disparus, 8 tués presque tous de la 12ème Cie.

 

La 31ème Division battant en retraite, % est donné au 15ème de rompre le combat. Le mouvement de repli s’exécute dans de bonnes conditions. Ordre a été donné de se retirer sur Dessling par Brisping, mais cette route paraissant peu sure, le Comdt du Rég/nt décide de se retirer par Rhodes et Fribourg.

 

Au cours du combat à la baïonnette engagé par la 12è Cie, l’ennemi a subi des pertes sensibles malheureusement un grand nombre de nos blessés ont dû être laissés sur le terrain.

 

A Fribourg, des projectiles ennemis d’artillerie commencent à arriver et la région de Dessling paraissant très battue par le feu d’artillerie, le Rég/nt est orienté dans la direction d’Azonvange vers lequel refluent les éléments de la 31ème Division. Au moment où la tête du Rég/nt arrivait à la corne sud du bois situé à l’ouest de Fribourg de très violentes rafales d’artillerie sont tirées sur le 15ème et sur une batterie française placée sur la cote 264. Le 15ème est obligé de se réfugier à la lisière du bois qu’il contourne pour progresser. Le 2ème B/on se dirige vers la voie ferrée à l’ouest de la ferme Toupet à hauteur du passage à niveau. Il s’y établit aux avants postes de combat (18h). L’autre partie du Rég/nt obligée de s’arrêter en raison de violentes rafales est coupée du 2ème B/on. Elle se dirige vers Maizières où elle cantonne.

 

 

25 août, à 2h du matin le Rég/nt reçoit l’% de se diriger sur Borville. L’ennemi occupe le village de Rozelieures. Une première attaque prononcée vers 9 h sur Rozelieures échoue. A midi le 15ème reçoit l’% de se porter à l’attaque de Rozelieures partant de la croupe située au S.E. du village de Borville, croupe absolument dénudée formant un glacis très découvert de 3 km.  Le 1er B/on en tête, le 2ème en échelon à droite, le 3è me momentanément réservé.

 

L’attaque est en butte immédiatement à des rafales d‘artillerie d’une violence extrême qui occasionnent un nombre considérable de blessés, en même, temps une vive fusillade arrête l’élan de l’assaillant qui subit de grosses pertes. Pour s’y soustraire une partie des Compagnies obliquent vers le bois de Lalau. On ne voit aucun objectif d’Inf/ie. L’ennemi est dissimulé dans des tranchées, des avoines et utilise remarquablement le terrain. L’élan de l’attaque est d’autant plus retardé qu’un grand nombre d’officiers et de chefs de section sont tués ou blessés.

 

Vers 18h, le Rég/nt traverse l’Euron. L’adversaire a disparu, laissant de nombreux morts et blessés. On monte vers le village et les unités se reforment après le passage de l’Euron, quand précisément à ce moment deux ou trois rafales s’abattent sur le rassemblement tuant ou blessant un grand nombre d’hommes, et sement le désordre et même presque la panique. Il faut l’énergie de tous pour maintenir les hommes et les aiguiller sur le bois de Filière qui est indiqué comme objectif.

 

Le 15è RI traverse le bois de Filière dans l’obscurité la plus complète, et vient bivouaquer à la sortie du bois à 500 M sud de Moriviller. Beaucoup d’hommes n’ont pu ou voulu rallier.

 

26 août, le 15ème R.I. reste pendant la matinée en réserve au sud de la cote 337, 1 km sud de Moriviller. A 14h30 il reçoit l’% de se porter à hauteur du bois de l’Arouroy. A 16h il reçoit l’% d’aller cantonner à Moriviller et à la ferme Delcourt. Il entre tardivement au cantonnement par suite de l’encombrement.

 

 

 

 

29 août, le Rég/nt reçoit l’% de garder la lisière NE du bois de Broth et s’établit dans les tranchées précédemment installées par d’autres corps.

A 17h le 2ème B/on reçoit l’% de se porter dans le bois Goyard, de l’autre côté de la Mortagne, et de chercher à débusquer une batterie ennemie que l’on suppose installée à proximité de la fontaine du champ de la Chèvre. Il bivouaque dans le bois de Goyard sans l’avoir trouvée.

 

Le 3ème B/on reçoit l’% de former tête de pont en avant des passerelles établies par le génie au gué du Pont de Fiscal. Il bivouaque dans le bois de la Grande Trenoux. Tout le jour le Rég/nt est en butte à une violente canonnade qui tue au cours de la journée 5 hommes et en blesse 18.

 

Dans la matinée du 29 est arrivé, au bois de Broth, un détachement provenant du dépôt. Le détachement comprend 200 hommes, 8 S/officiers et quatre officiers. L’effectif du régiment à la date de ce jour et après incorporation des hommes provenant du dépôt est de 2352 h.

 

tranchée dans le bois de Bareth avec la tombe d'un soldat du 15ème R.I.

 

2 septembre, le 15è est maintenu sur les emplacements de la veille et s’y fortifie. Au cours de la journée de violentes canonnades faites dans la direction des tranchées occupées par le 3ème B/on tuent 7 hommes en blessent 85, dont 2 officiers, tous les chevaux de l’EM du Rég/nt et  des éclaireurs montés, sauf un.

3 septembre A 1h du matin, le 15ème reçoit l’% d’occuper toute la lisière du bois de Bareth et de Goyard. Il organise pendant toute la journée la lisière du bois et l’intérieur. Le 2ème B/on et le 1er sont en 1ère ligne. Dans la soirée sur l’% du 16è Corps d’armée deux reconnaissances sont envoyées, l’une vers Fraimbois, l’autre vers la ferme des Abouts pour voir si ces points sont toujours occupés. Elles confirment que les allemands les tiennent toujours solidement. La canonnade est fréquemment dirigée sur la lisière, des patrouilles allemandes circulent en bordure du bois. Accueillies à coups de fusil, elles se retirent.

 

 

5 septembre, à 5 h une attaque allemande se produit sur toute la lisière. Elle est accueillie vigoureusement par notre ligne qui résiste. A 7 h arrive le 143ème pour venir relever le 15ème sur ses positions. Il renforce immédiatement le Rég/nt en se portant sur les positions qu’il doit occuper à sa place. Un combat très vif s’engage dans le bois, la lisière ayant été forcée sur certains points par les allemands. Mais l’offensive est reprise partout. Le 3ème B/on qui formait réserve est engagé en entier, 3 Cies avec le 2ème B/on, 2 Cies avec le 1er. A 10 h toutes les lignes du bois de Bareth sont à nouveau occupées. La canonnade allemande reprend aussitôt. A 11 h 30 le 15ème se retire en laissant toutefois en réserve le 3ème B/on à la disposition du 143ème

 

Le Rég/nt a reçu l’% d’aller occuper le cantonnement bivouac Landecourt - bois du château. Le 1er et le 2è B/ons repassent la Mortagne et se dirigent sur Landecourt par le bois de Broth et le Grand Bois. Ils arrivent à Landécourt à 16h. Le 15ème y reçoit l’% de se rendre en réserve à Clayeures, pour couvrir éventuellement la route de Bayon. Le 3ème B/on rejoint le Rég/nt à Landécourt. Le Rég/nt au complet quitte Landécourt à 17 h 45 et arrive à Clayeures à 19 h. Il y cantonne. La 8ème Cie est détachée à Bayon à la garde du QG du 16ème CA.

 

A Landécourt un détachement de 300 h du dépôt avec 3 officiers rejoint le Rég/nt.

 

Au cours de l’engagement de la journée, il y a eu 1 officier tué, 2 officiers blessés, 4 hommes tués et 23 blessés. Sans état nominatif dans le J.M.O, il y a lieu de penser que c'est durant cette journée que le soldat Marius Eugène GAGNOULET  a été blessé. Evacué tout d'abord vers une infirmerie d'urgence pour les premiers soins et tranporté vers l'hôpital auxiliaire n°71 à Dijon.

 

6, 7 et 8 septembre sans changement.

 

 

12 septembre, à 13h 15 le régiment reçoit l’ordre d'exécuter une reconnaissance offensive sur le bois de Fréhaut. La 10ème cie part pour remplir cette mission, à 17 h elle passe par la maison forestière et les Abouts. Deux Cies du 3ème B/on prêtes à soutenir la 10ème Cie sont poussées jusqu’à la maison forestière. La reconnaissance progresse sans tirer un seul coup de fusil. La position Fréhaut - les Abouts est reconnue à 20 h inoccupée par l’ennemi.

 

Les allemands suite à la victoire de la Marne recule partout pour réoganiser leur front.

 

Ordre est alors donné au 2ème B/on de déboucher de la lisière dans la direction de Fraimbois qui est trouvé évacué (22h). A 22 h le 15ème Rég/nt reçoit l’ordre détenir et d’organiser défensivement le front compris entre le bois de Fréhaut exclus et la lisière S.E. du bois de la Haye excluse.

 

le lycée Carnot à Dijon, siège du 71ème hôpital auxiliaire

 

Marius Eugène GAGNOULET est honoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec une étoile de bronze dans le cadre d'un décret   publié au J.O. le 7 décembre 1920 (page 20030)

 

 

quelques hommes du 15ème R.I. (j'ignore si Marius se trouve sur la photo)