9  -   1918 : L'AMÈRE VICTOIRE

Début 1918, les Alliés perdent un front avec la sortie du conflit de la Russie. La Russie bolchevique signe le traité de Brest-Litovsk en mars 1918. L’Allemagne reçoit un "train d'or" (le contenu de celui-ci est confisqué à l’Allemagne par le traité de Versailles), occupe la Pologne, l’Ukraine, la Finlande, les Pays baltes et une partie de la Biélorussie. Les Allemands profitent aussi de cette défection pour envoyer d’importants renforts sur le front Ouest et tenter d’obtenir une victoire rapide avant l’arrivée effective des Américains. C’est le «retour de la guerre de mouvement».

Le haut commandement allemand (Hindenburg et Erich Ludendorff) sait qu’il dispose d’un délai de quelques mois (jusqu’à juin-juillet 1918) pour remporter une victoire décisive sur les troupes alliées. Renforcés par les troupes venant du front est, et souhaitant forcer la décision avant l’arrivée des troupes américaines, les Allemands mettent toutes leurs forces dans d’ultimes offensives à l’ouest et lancent une série de coups de boutoir contre les Anglais, particuliè-rement éprouvés depuis Passchendaele. L'effort porte sur la jonction des fronts anglais et français; l'État-Major allemand connait la mésentente entre Haig et Pétain et veut en jouer. Il s’en faut de peu que les lignes anglaises ne soient emportées lors de l’offensive du 21 mars, dans la région de Saint-Quentin. Pour résister, les Anglais prélèvent des troupes sur le front des Flandres, ce qui amène l'armée belge à étendre son front. Le 17 avril, le général Wilson propose, en conséquence, de reculer le front des Flandres sur une ligne plus courte, ce qui priverait l'armée belge d'une partie de territoire national qui lui reste. Le roi des Belges s'y oppose, de même que le général Foch. Les Belges parviendront d'ailleurs à repousser une offensive allemande à Merckem, tandis qu'il faut toute l'autorité de Clemenceau pour amener le général Fayolle à intervenir dans la zone de l'armée anglaise et sauver celle-ci. Par contre, une offensive enfonce les Français, le 27 mai, au Chemin des Dames et amène l’armée allemande à la hauteur de Reims et de Soissons, réalisant une avancée de 60 km.

Les divisions de l'armée du Kaiser écrasent celles des alliés. Deux bombardements nocturnes ont été effectués sur la capitale en mars 1915 et janvier 1916 par des Zeppelins. Depuis, les avions Gotha G, ancêtres des bombardiers, larguent des bombes de 300 kg beaucoup plus puissantes, appelées «torpilles». Paris est aussi touchée par des canons allemands à très longue portée, les Pariser Kanonen. Ces bombar-dements ont un fort impact psychologique sur la population parisienne bien que le nombre de victimes soient très inférieurs à celui du front.

Entre la fin mars et le début du mois d'avril 1918, 500 000 Parisiens sur une population de trois millions partent en exode de la capitale vers la province ou la banlieue lointaine. À Paris on commence à envisager une défaite et certains évoquent un repli du gouvernement vers la Loire.

Mais les Français tiennent bon et la rupture décisive du front allié n’étant pas atteinte, le haut commandement allemand envisage alors un ultime effort et souhaite le diriger à nouveau à l’encontre des troupes britan-niques, réputées plus affaiblies, afin de les rejeter à la mer en les coupant de l’armée française. 

 

 

Cette offensive doit être précédée par une autre offensive contre l’armée française afin d’immobiliser les réserves de celle-ci pour les empêcher de soutenir l’armée britannique. Lancée le  par les troupes allemandes en Champagne, cette offensive préliminaire de «diversion» permet, pour la première fois, de voir la mise en œuvre, à cette échelle, de la tactique française de la zone défensive formalisée par le général Pétain depuis près d’une année. Les troupes allemandes pénètrent les premières lignes françaises, dont les forces organisées en profondeur, avec des môles de résistance, leur opposent un feu meurtrier sans reculer.

 

La progression allemande est cependant importante au début et la Marne est franchie. C'est la seconde bataille de la Marne après celle de septembre 1914. Mais les troupes allemandes se sont aventurées très au sud et disposées en pointe, sans se prémunir contre des attaques de flanc lancées par les môles français. Elles sont bousculées par une contre-attaque française dans la région de Villers-Cotterêts commencée le . Les résultats de cette contre-attaque sont dévastateurs pour les allemands dont les défenses se désagrègent avec la désertion d'un million de soldats. Les troupes allemandes doivent refluer vers le nord, évitant de justesse l’encerclement.

À compter de cette date, l’armée allemande n’est plus jamais en mesure d’engager une action offensive, l’initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants des contre-attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918 puis des contre-offensives majeures. La grande offensive victorieuse a lieu le . Les soldats canadiens, soutenus par les Australiens, les Français et les Britanniques, lancent une attaque en Picardie et enfoncent les lignes allemandes. Plus au sud, les soldats américains et français se lancent aussi dans l'offensive Meuse-Argonne, victorieuse. Pour la première fois, des milliers de soldats allemands se rendent sans combat. Les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch. Le projet de création d'une Réplique de Paris commandé par l’état-major français, afin de leurrer les aviateurs allemands venus bombarder la capitale, entre en service en septembre 1918. En Flandre, l'offensive, comprenant des troupes françaises et anglaises, jointes aux troupes belges, démarre le 28 septembre à 5h30 du matin sous le commandement du roi des Belges. En France, le matériel et les soldats américains apportent le poids de leur intervention appuyée par les premiers chars Renault FT-17 et par une supériorité navale et aérienne.

L’armistice est demandé par les Bulgares le 29 septembre. L’armée turque est anéantie par les Anglais lors de la bataille de Megiddo. Les généraux allemands, conscients de la défaite de l’Allemagne à terme, ne songent plus qu’à hâter la conclusion de l’armistice. Ils voudraient le signer avant que l’adversaire ne mesure sa victoire avec exactitude, avant qu’il ait reconquis le territoire français.

Sur le front italien, au printemps 1918, l'armée austro-hongroise essaie de forcer les lignes italiennes, mais elle se heurte à une résistance acharnée lors de la bataille du Piave. Le 24 octobre 1918, l'armée italienne (51 divisions italiennes et 7 alliés dont 2 françaises) lance une vaste offensive contre les forces austro-hongroises (63 divisions). Les Italiens parviennent à couper en deux les lignes autrichiennes dans la bataille de Vittorio Veneto.

Les Autrichiens, menacés d'encerclement, reculent sur toute la ligne du front. Le 3 novembre, les Italiens prennent les villes de Trente et de Trieste. Une tête de pont de l'armée italienne pénètre en Slovénie jusqu'à la ville de Postojna. L’armée austro-hongroise, démoralisée par la désertion de nombreux contingents slaves, est vaincue. Elle perd 350 000 soldats et plus de 5 000 pièces d'artillerie. L'Autriche elle-même reste presque sans défense, et l'Empire austro-hongrois est contraint de signer l'armistice le 4 novembre, à Villa Giusti dans le nord de l'Italie (armistice de Villa Giusti). Charles Ierabandonne son trône. La défection de l'Autriche-Hongrie est un coup dur pour les Allemands qui perdent ainsi leur principal allié.

 

En Allemagne, l'empereur Guillaume II refuse d’abdiquer, ce qui entraîne des manifestations pacifistes. Le 3 novembre, des mutineries éclatent à Kiel: les marins refusent de livrer une bataille «pour l’honneur».

La vague révolutionnaire gagne toute l’Allemagne. Le 9 novembre, Guillaume II est contraint d’abdiquer. L'état-major demande que soit signé l'armistice. Le gouvernement de la nouvelle République allemande le signe alors dans la forêt de Compiègne à côté de Rethondes le  dans le train du maréchal Foch alors que les troupes canadiennes lancent la dernière offensive de la guerre en attaquant Mons, en Belgique. Ainsi, les Allemands n’ont pas connu la guerre sur leur territoire; ayant campé pendant quatre ans en terre ennemie, ils imaginent mal qu’ils sont vraiment vaincus.

Pour sauver les apparences, l'état-major allemand fait circuler la thèse du "Coup de poignard dans le dos", dont se servira Hitler quelques années plus tard. Les clauses de l’armistice paraissent d’autant plus dures à la population allemande: reddition de la flotte de guerre qui doit être livrée à l'Angleterre, évacuation de la rive gauche du Rhin, livraison de 5 000 canons, de 30 000 mitrailleuses, de camions, de locomotives et de wagons, etc.

Malgré cela, en comparaison des dévastations causées en territoire ennemi, la puissance allemande n'est pas affectée en profondeur car, en 1918, la puissance industrielle (élément majeur de la force d’une nation) de l'Allemagne est intacte, car jamais attaquée sur son sol, au contraire de la situation en France et en Belgique. Plus tard, les propagandistes nazis ont ainsi pu déclarer que l’armée allemande avait protégé le pays et ne s’était pas rendue, la défaite incombant uniquement aux civils.

 

La reconstruction des récits ultérieurs des civils et combattants, ainsi que les photos mettant en scène la liesse suivant la signature de l'armistice doit être tempérée car les rituels festifs d'accueil des vainqueurs et du retour des soldats laissent rapidement la place au travail de deuil dans un contexte de démobilisation morale et culturelle.

 

A Trèbes, comme dans beaucoup d'autres villages de France,  cette issue heureuse a un goût amer, car il aura encore fallu le sacrifice de 22 trébéens pour obtenir ce résultat !

 

Année 1918

 

       Date Naiss

                        Date Décès

             Lieu

 

 

PORTEILLA dit PORTELLE

François

 

09/03/1876

 

30/01/1918

Carcassonne 11

MARIGNAC

Alphonse

26/04/1892

28/03/1918

Trèbes 11

TAILLEFER

Emile Pierre

08/05/1894

23/04/1918

Bezonvaux 55

JORDY

Auguste Bernard

28/08/1894

24/04/1918

Hailles 80

GARNIER des GARETS

Alphonse Antoine

09/08/1872

02/06/1918

 La Ferté Milon 02

HUILLET

Louis François

01/06/1890

02/06/1918

Moulin /Touvent 60

GIBERT

Adrien

30/07/1877

15/07/1918

 

BENAUSSE

Louis Pierre

31/07/1893

16/07/1918

 

BEZ

Marceau Vincent

15/03/1997

18/07/1918

 Soissons 02

CASTEL

Jean Victorin

06/02/1887

16/08/1918

 

AMIEL

Augustin Célestin

25/11/1879

05/09/1918

 

BOYER

Jean Henri

05/07/1885

30/09/1918

 

COURRIERE

Jean Jacques

25/11/1892

02/10/1918

 

LACUVE

Émile Gabriel

04/07/1878

07/10/1918

Omelmont 54

PAUTOU

Georges jean

23/04/1882

18/10/1918

Salonique G

BOUSQUET

Pierre

23/11/1879

30/10/1918

Salonique  G

 

BAILLAT

Etienne Pierre

08/09/1886

15/11/1918

 

GALY

Jean Paul

1874

20/11/1918

 

AZEMA

Louis

22/12/1888

23/11/1918

 

ETCHEBERRY

Adrien Arthur

29/05/1881

27/11/1918

 

SOUNIÉ

Jacques

07/10/1898

11/12/1918

 

ESCOURROU

Pierre

10/05/1881

15/12/1918

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