Auguste Irénée Éloi JAMMES 1879/1917

Fils de Jean Philibert et de Louise SEGONNE, Auguste est né le 9 novembre 1879 à Trèbes.

 

La commune de Trèbes est voisine de Carcassonne au sud de la France à 6 km à l'est. Son emplacement stratégique sur la route entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique est connu depuis le néolithique. La ville se trouve dans un couloir entre la montagne Noire au nord et les Corbières à l'est, la plaine du Lauragais à l'ouest et la vallée de l'Aude au sud. Sa superficie est de 16 km² ce qui en fait l’une des grandes communes de l'Aude. Ses voisines sont Berriac, Bouilhonnac et Villedubert. Elle comptait 2000 hab. en 1914.

 

Lors du conseil de révision de sa classe, en 1899, à Capendu, il réside toujours à Trèbes et exerce le métier de cultivateur. Il est jugé apte. Son n° matricule au recrutement est le 861 Narbonne.

 

Il effectue son service militaire à partir du 15 novembre 1900, jusqu’au, 19 septembre 1903 au 15ème R.I. (cantonné à Carcassonne et Castelnaudary jusqu’en 1907).

 

Il réside à Bordeaux à partir de janvier 1907 et embarqué comme marin sur différents navires de commerce (Chili, Amazone, Magellan, Bretagne, Lutétia) assurant des lignes régulières vers l’Amérique du sud jusqu’en juillet 1914.

 

Il est probablement célibataire et réside à Bordeaux avec son père.     



Deux des bateaux sur lesquels Auguste JAMMES a été marin de 1907 à 1914

A la mobilisation, il a 35 ans, et il est appelé le 7 août 1914 au 125ème R.I., jusqu’au 27 septembre 1915. Stationné à Poitiers, le 125ème fait partie de la 34ème B.I., au sein de la 17ème D.I. (9ème C.A.).

 

En août 1914, le 125ème RI est en Lorraine (Toul, Pont-St-Vincent, Champigneulles, puis Bioncourt, Chambrey). Le 25 et 26 août, il participe à la bataille de Réméréville durant laquelle il subit de nombreuses pertes. Par la suite, on le retrouve engagé lors la bataille de la Marne à Herbisse, Gourgançon, Lenharrée, Connantray le 8 septembre, puis retrait jusqu’au plateau de Salon le 9, et la poursuite par Châlons s/Marne le 12, St-Soupplets, St-Hilaire-Le-Grand, Mont-Haut et Moronvillers de mi-sept. à fin octobre.

 

Après une période d’instruction, Augustin rejoint son régiment au front le  1er novembre 1914.

Quelques hommes du 125ème à Wailly

 

Après guérison, il rejoint le 366ème R.I., le 1er avril 1916. C’est le régiment de réserve du 166ème RI (Verdun). Il est affecté à la 132ème D.I. Quand, Augustin rejoint son régiment, celui-ci se trouve dans le secteur de Verdun (Seuzey- Lamorville: Bois des Chevaliers - Selouze) depuis le début février et qu’il quitte le 28 juin. Le 30 juin le régiment est transporté dans la région de Plainville et Broyes. Il est à l’instruction jusqu’au 10 juillet. Dans la nuit du 13, il monte en ligne dans le secteur Lihons-Bois Madame; puis la nuit du 16, un bataillon se rend aux carrières Parison (N.O. de Lihons) et les deux autres à Rosières en Santerre. Tout le régiment participe à des travaux de préparation d’une offensive qui finalement s’est déployée plus au nord. De violents combats d’artillerie du 20 au 28 juillet empêchent toute initiative de la brigade. Le JMO indique que les travaux de la nuit sont détruits dès le lendemain, que les abris sont insuffisants et que les hommes doivent s’abriter en se couchant au fond des boyaux. Les travaux préparatoires continuent (fin juillet). Le régiment est relevé entre le 2 et le 4 août par le 166ème R.I. Le régiment est cantonné à Caix et à Vauvillers, où il est mis à l’entrainement.

Le 125ème participe à la bataille des Flandres de la fin octobre à mars 1915 (Paschendaele 24 oct., Poëlkapelle le 26, Ypres le 15 nov., Zonnebecke, Hooge).

 

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En mai 1915, le 125ème participe à l’offensive d’Artois à Roclincourt puis, en juin-juillet à Neuville-St-Vaast, Chemin des Carrières, fosse Calonne. Dans la Somme en août (Rosières, Lihons).

 

Début septembre, le régiment gagne le sud d'Arras où il effectue une série de travaux dans les tranchées, au-devant de Wailly, en vue de préparer l'offensive d'automne. Le 15 septembre, le 125éme appuie le 114éme RI. Sa mission consiste à faciliter l'action de ce régiment en le libérant des contraintes de protections des flancs droits et gauche, et, continuer la poussée vers les routes de Bucquoy, la voie ferrée et la route de Mercatel. Elle sera exécutée par le 3ème et par le 2ème bataillon et 2 sections de mitrailleuses chacun. Le 1er bataillon est en soutien. Tout ce dispositif sera appuyé par la compagnie de mitrailleuse de brigade. Le 25 septembre, après une préparation d'artillerie, le 125ème relève le 114ème qui, décimé par les mitrailleuses ennemies, regagne les positions de 2ème ligne

 

Augustin est blessé au pied, par balle, lors de cette offensive d’Artois, le 27 septembre 1915 dans le «bois de la Folie», au nord–ouest de Neuville Saint-Vaast selon la fiche matricule (?). Le JMO du 125ème, pour sa part, indique que le régiment était plus au sud, à une vingtaine de kilomètres de là, au nord de Wailly (sud d’Arras) ? Où est l’erreur ? En tout cas, Augustin est évacué et hospitalisé, il restera éloigné du front pendant 6 mois.    

Il retourne en 1ère ligne dans la nuit du 10 août. Il est relevé la nuit du 17, ayant subi des bombardements continuels. Jusqu’au 26 instruction. Le 28, l’offensive se précise, le régiment reçoit des consignes.

Du 29 août au 3 sept. Les journées sont consacrées une fois de plus aux travaux préparatoires à l’offensive. 



Elle a lieu à partir du 4 septembre à 14h et avec bien des fluctuations le village de Vermandovillers est pris, mais les pertes sont énormes et notamment les disparus. Le 10, le régiment est relevé. Augustin est sauf cette fois-ci. Le 27 septembre, après avoir reçu un renfort de près de 1 000 hommes, le régiment remonte en ligne dans la région de Quesnoy-en-santerre, plus au sud. Le secteur est calme, malgré les bombardements. Les alternances front / repos continuent ainsi jusqu’au 8 novembre.

 

La 132ème division (166ème RI; 366ème; 330ème RI) change de secteur et cantonne à Fains le 23 février 1917, à Erize le 24, à Issoncourt le 25, à Osches et à Ippécourt le 26. Il y reste jusqu’au 9 mars où le régiment est à l’instruction et au repos.

 

 

Le 10 mars, le 4ème bataillon va aux abris au Bois de Bethlainville (camp A). Le 11 et le 12, il relève un bataillon du 15ème R.I. au quartier Huguenot. L’Etat–major s’installe aux «Clairs Chênes», pendant que le 5ème bataillon se rend au camp A et le 6ème à Jouy.

 

Dans la nuit du 13, le 5ème bataillon monte en 1ère ligne au secteur Borocart. Le 14, Il fait très mauvais temps. La journée est calme malgré les tirs sur les observatoires de l’artillerie allemande. Le 15 même activité mutuelle d’artillerie.

 

Le 16, le journal du régiment indique: «Journée assez calme, tir de harcèlement ennemi par 108, 150 et A.T. (Artillerie de tranchée) sur le Peigne, Lavignac et Canebière, et tirs sur nos observatoires. Riposte par rafales de 75…

 

Pertes de la journée : 5 tués dont un sous-lieutenant et 1 blessé. Parmi les 5, il y a Auguste JAMMES.


Auguste Irénée Éloi JAMMES est tué à l’ennemi, par éclat d’obus, suite au bombardement de son poste à la côte 304, sur la commune d’Avocourt (55023), le 16 mars 1917, il a 37 ans.

 

Son décès, est retranscrit dans le registre d’état-civil de la commune de Bordeaux, à la date du 12 juillet 1917.

 

Son nom gravé sur le monument aux morts de Bordeaux.

 

Il est d’abord inhumé dans le cimetière militaire de Bethelainville                                                     

 

Puis son corps est transféré vers 1922 dans la nécropole nationale «Le Bois de Bethelainville», commune de Dombasle en Argonne – tombe individuelle n° 384       VVVVV