Jean Henri François BOYER  1885/1918

fantassin en 1915

tirailleur en 1917

Fils d’Antoine, domicilié à Trèbes en 1905 et de Marie RODIERE, Jean Henri François BOYER est né le 5 juillet 1885 à Belvèze-du-Razès (11885). Il est le cadet d’une famille de 4 enfants.

 

Belvèze-du-Razès est commune du département de l' Aude, d’une superficie totale de 5 km2 et une moyenne d’altitude de 234 m qui se situe à 23 km au sud ouest de Carcassonne. Elle appartient au canton d’Alaigne. En 1885 elle compte 625 habitants.

 

A l’époque de son conseil de révision qu’il passe vers septembre 1905 à Capendu, il exerce le métier de cultivateur et réside avec son père à Trèbes. Son n° matricule au recrutement est le 28/Narbonne.

 

Jean BOYER effectue son service militaire à partir du 7 octobre 1906, jusqu’au 22 septembre 1908, au 22ème bataillon alpin de Chasseurs à pied, stationné à Albertville (Savoie). Il est nommé caporal en septembre 1907.

 

Jean se marie le 16 janvier 1912, à Fontcouverte (Aude), avec Joséphine Léontine FRAÎSSÉ. Ils n’ont apparemment pas eu d’enfant.

 

Décédé le 30 septembre 1918 dans le secteur de Romain (Marne) à l'ouest de Reims.

 


A la mobilisation,Jean BOYER est affecté au 280ème R.I. (réserve du 80ème) à compter du 4 août 1914 jusqu’au 19 octobre 1915. En 1914, le régiment est constitué à Narbonne (132ème Brigade d’Infanterie; 66ème Division d'Infanterie jusqu’à octobre 14, puis à la 58ème DI, 1er Groupe de Réserve). Il est constitué de 2 bataillons.

 

En aout 1914, il est dirigé en Alsace et participe aux combats de Zillisheim le 19 et de Flaxlanden, Froëningen, Flaschlanden le 22, Brulach, secteur de Montbéliard, Montreux-Château, Bart le 28, Etapes, Fêche-l’Eglise, Grandvilliers, Thiaucourt, La Vacherie puis Giromagny début septembre, secteur du col du Bonhomme à la fin septembre

 

Il est déplacé sans la Somme en octobre et participe aux combats de Monchel et Sailly-le-Secpuis se rend en Artois à la mi-octobre pour participer entre le 14 et le 22 à l’attaque de Vermelles et de la  fosse 10, durant lesquelles le 280ème subit de grosses pertes. Jean Henri BOYER est nommé sergent de la 20ème compagnie du 5ème bataillon le 30 octobre 1914. Est-ce suite à une conduite remarquable dans les événements précédents ? (Pas d’indications dans le JMO). 

 

 

 

 

Des fraternisations avec les Allemands furent observées dans le secteur de Neuville-Saint-Vaast à la mi-décembre 1915. Des soldats sortirent des tranchées pleines d’eau et de boue et échangèrent quelques objets (récit de Léopold NOE, soldat au 280ème)

 

 

Le 280ème RI est disloqué en décembre 1915 (suite aux trop grandes pertes ? aux fraternisations ?).

    

Il reste dans le secteur de Vermelles en novembre et décembre. Certains soldats des 280ème et 296ème RI, en seconde ligne durant la nuit de noël, entendirent provenant du secteur anglais des chants, des clameurs, de nombreuses fusées furent lancées de part et d’autres, mais pas de fusillade (carnet du caporal Louis BARTHAS, mais aucune indication dans le JMO)

 

Le 280ème reste en Artois toute l’année 1915. Il participe aux combats de fort Hohenzollern, Annequin, Vermelles, à ceux de la fosse Calonne à la fin mai, puis ceux de Bully, Grenay, Aix-Noulette notamment le 5ème bataillon.

 

Puis en juin et juillet à ceux de la pente nord de N-D de Lorette, ceux des tranchées des Saules et des Parados au début juin. Le 6 juin, il est impliqué  dans le combat du Fond de Buval. Il est encore là à Angres en juillet, jusqu’à la mi-août et à Aix-Noulette fin août. De septembre à la fin décembre, le 280ème participe aux actions de Roclincourt, de Neuville-St-Vaast, des ouvrages du Moulin et du Losange, due Chemin Creux, de la tranchée de la Vistule, du Blanc-Fossé et du Vert-Hélo.

 

Jean Henri BOYER est blessé, d’un éclat d’obus à la jambe gauche, le 19 octobre 1915 à Neuville Saint Vaast (Pas de Calais). Il est évacué à l’arrière.


Tirailleurs à l'assaut

 

 

 

 

Le RMTM est transféré en Lorraine le 12 juin, où il est mis au repos et à l’instruction.

 

Le 29 juin il occupe le front d’un secteur autour de Limey (Meurthe et Moselle).

 

Le 4 novembre, il est retiré du front, mis au repos et à l’instruction au camp de Bois-l’Évêque (ouest de Nancy), puis, à partir du 27 novembre, vers Gondreville.

 

Le 27 décembre 1917, transporté par V.F. de Toul au secteur de Vanault-les-Dames (N.E. de Vitry-le-François). À partir du 4 janvier 1918, les éléments de la 153ème DI sont employés à des travaux de 2ème position dans la région de Verdun

 

Le 22 janvier, il monte au front et occupe un secteur vers le bois de Chaume et Bezonvaux. Il participe à fréquentes actions locales, jusqu’au 25 mars.

 

Le 5 février 1918, il est devenu le 1er RMTM, suite à la création d’un second.


 

 

 

Le 27 juin, il reçoit l'ordre de s'emparer du plateau qui surplombe à l'Est le ru de Retz position dominante, dont la possession est nécessaire au développement des opérations que le commandement a décidé d'entre-prendre dans cette région.

 

Le 28, à l'aube, les 3ème et 8ème bataillons, qui attaquent au premier rang, surprennent l'ennemi par la soudaineté d'une attaque préparée dans le plus grand secret. Le 3ème  bataillon à droite atteint rapidement ses objectifs. A gauche, dans la zone d'action du 8ème bataillon, les difficultés sont plus grandes, difficultés de terrain, d'une part, et résistance tenace de l'ennemi, d'autre part. Sans attendre que les passerelles soient construites, les tirailleurs du 8ème  franchissent le ru et escaladent les pentes abruptes du plateau. Pouce par pouce, le terrain est déblayé et conquis après une lutte acharnée et meurtrière. Dans la nuit du 30, une attaque brillamment menée par deux compagnies complète le succès. Tous les objectifs assignés sont atteints.

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A la suite de ce brillant fait d'armes, le régiment obtenait la citation suivante :"
 Sous le commandement du Lieutenant-Colonel, a mené, le 28 juin 1918, malgré les plus grandes difficultés, une attaque extrêmement brillante, couronnée de succès. A eu successivement à réduire la résistance de nombreux ennemis, dans une région tourmentée et boisée, à manoeuvrer pour encercler un village organisé et pourvu d'une garnison nombreuse et à réduire cette dernière. N'a pu remplir cette tâche multiple que grâce à un entraînement, une vigueur et un esprit de discipline incomparables. A fait plus de 500 prisonniers, capturé 18 mitrailleuses et un nombreux matériel. »

 

Cette victoire coûte cher: 2 officiers tués et 4 blessés, 33 hommes tués, 167 blessés et 22 disparus     

Réorganisé, renforcé d'un bataillon tout neuf, justement le 9ème, qui a pris la place du 7ème renvoyé au Maroc, le 1er RTM passe en août des bords de la Crise à ceux de l'aire. Sa réputation de troupe de choc incomparable, fortifiée par les retentissants succès du mois précédent, l'a déjà précédé à la 1ère armée. Aussi bien, est-ce sur lui et les autres régiments de la 153ème Division que le Général va compter pour l'exploitation de sa manoeuvre du 8 août.


Le 8 août, au matin, après la conquête du premier objectif constitué par le rebord occidental du plateau de Moreuil, la 153ème DI s'enfonce, comme un coin, entre les 42ème et 37ème DI. Le Régiment marocain, toujours en tête, progresse par bataillons échelonnés, en direction de Villers-aux-Erables. Par une attaque combinée des 3ème et 9ème bataillons, Villers-aux-Erables est enlevé de haute lutte. Un temps d'arrêt et le 3ème bataillon reprend sa marche jusqu'aux abords de Fresnoy-en-Chaussée qui est âprement défendu. Une attaque, montée avec le concours de chars d'assaut, en permet la prise de possession de ce point d'appui, mais la progression doit s'arrêter à la nuit devant Hangest-en-Santerre solidement tenu par l'ennemi.


Le 9, à 8 h, le 1er Marocain se lance à l'assaut d'Hangest qui tombe après une lutte acharnée de plusieurs heures. Comme le 19 juillet au soir, les vides faits dans les rangs du régiment imposent une réorganisation. Tous les éléments valides sont fusionnés en un seul bataillon qui, le 10, enlève successivement Erches et Andechy.


A son retour de convalescence, le 16 janvier 1917, Jean Henri est affecté au 1er régiment de tirailleurs marocains. Le 1er R.T.M (ou plus exactement R.M.T.M., puis 1er R.T.M.) est un régiment d'élite, créé en septembre 1914, il se distingue particulièrement et il est cité 5 fois à l'ordre de l'Armée et reçoit la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de la Médaille militaire

 

Jean BOYER rejoint son nouveau régiment au moment où celui-ci s’installe dans l’Aisne, rattaché à la 153ème division d’infanterie du 20ème C.A. Il vient de passer 8 mois dans des secteurs réputés calmes et dans les camps d'instruction qui en ont fait des poilus instruits. Ils savent, depuis février, que leur place est marquée au premier rang de l'offensive projetée. Confiants dans le succès, c'est avec un entrain et un zèle dignes d'admiration, qu'ils se préparent pour cette attaque.

 

Dans la nuit du 15 au 16 avril, le Lieutenant-Colonel dispose ses bataillons dans les tranchées de départ situées au Nord de Vendresse. Les 5ème et 6ème bataillons sont en tête ; le 7ème est en réserve. Au petit jour, dans un élan magnifique, les tirailleurs franchissent les parapets et dévalent les pentes du ravin de Chivy. En flèche dès le début de l'action, fauchés de flanc par les mitrailleuses de Chivy et de la sucrerie de Cerny qui tiennent désespérément, les Marocains collent au barrage, s'enfoncent dans le bois de Paradis, dont ils massacrent tous les défenseurs et mordent sur le Chemin des Dames. A midi, le 5ème bataillon qui a poussé hardiment jusqu'au rebord Nord du plateau au-dessus de Courtecon, doit stopper et s'organiser sur place.


Dans cette journée, infructueuse dans l'ensemble, le régiment marocain avait marché selon le plan fixé, en dépit des mitrailleuses et des obstacles accumulés sur son chemin. Ses jeunes bataillons pouvaient, à juste titre, être fiers de leur premier combat. Le soir du 16 avril ils jalonnaient la pointe la plus avancée de l'armée. A la suite, le régiment obtenait une citation parue à l'ordre du jour du 4 mai: «
Sous l'énergique impulsion de son chef, a emporté d'un élan les 3 lignes de tranchées de la première position allemande, puis a franchi successivement 2 ravins profonds, le premier battu par un feu de mitrailleuses, le second abrupt, boisé et énergiquement défendu par un ennemi disposant d'abris profonds, auquel il a fait plus de 500 prisonniers. Malgré les pertes subies, a abordé sans désemparer la deuxième position allemande, enlevant plusieurs lignes de tranchées et ne s'arrêtant que par ordre, pour permettre l'arrivée à sa hauteur de troupes voisines qu'il avait dépassées dans son élan Cette 2ème  citation à l'ordre de l'armée comportait l'attribution, au régiment, de la fourragère, couleurs de la Croix de Guerre.

 

Dans les jours qui suivent, c'est sans se plaindre qu'il accepte les missions pénibles que d'autres ont refusées ou hésitent à remplir. Pendant 25 jours, il monte la garde sur les positions conquises de haute lutte le 16 avril. Dans ce secteur bouleversé, pilonné jour et nuit par une artillerie formidable, il tient sans défaillance et repousse toutes les tentatives de l'ennemi.


Dans la nuit du 4 au 5 juin, au moment où il va être relevé, on fait appel à lui pour rétablir la situation compromise dans un secteur voisin. La citation à l'ordre de l'armée décernée au 7ème bataillon à la suite de cette affaire meurtrière, dit assez éloquemment les difficultés de la tâche et la bravoure dont firent preuve les compagnies du 7ème bataillon: " Amené dans la nuit du 4 au 5 juin sur un terrain inconnu, violemment battu par l'artillerie et les mitrailleuses ennemies, s'est porté en avant, d'un élan magnifique et irrésistible. Grâce aux ordres et à l'énergique impulsion de son chef, et malgré ses pertes cruelles..., a reconquis presque intégralement,…, le terrain pris la veille ... et défendu par de nombreuses mitrailleuses." 

  

 

Las d'une lutte jusqu'ici stérile, impatients d'en finir, les adversaires, Allemands d'abord, Alliés ensuite, vont rechercher, à découvert, une décision foudroyante et se porter de formidables coups. La guerre de mouvement reprend. Jusqu'en juillet 1918, l'attitude des Alliés est nettement passive. Ils se bornent simplement à disputer, pied à pied, le terrain choisi par l'ennemi pour ses attaques, et à colmater sur les monts des Flandres, l'Avre et la Marne, notre front sérieusement entamé. A partir du 15 juillet, le GQG prend, à son tour, l'initiative des opérations. Ses attaques combinées et coordonnées, obtiennent un certain succès. C'est une série ininterrompue de coups de bélier, assénés aux points et aux moments voulus, avec une puissance et une rapidité qui déconcertent l'ennemi, le disloquent et l'obligent à un recul tout près de se changer en un désastre sans précédent.

 

Retiré du front de Verdun, en fin mars, c'est-à-dire au moment où l'ennemi fait peser, sur le front britannique, sa menace de rupture, le 1er régiment des tirailleurs marocains est maintenu à l'arrière sans jamais être engagé dans la gigantesque bataille défensive. Le Haut Commandement a reconnu en lui un merveilleux outil d'offensive qu'il entend conserver intact et n'employer qu'à bon escient. Alors que toutes les unités sont jetées, tour à tour, dans la fournaise, le 1er marocain se déplace, par étapes, en arrière du front menacé, en situation d'intervenir au premier signal sur les points sensibles de l'ennemi. On le voit à Compiègne, en soutien de la 3ème armée, à Amiens, en soutien de la 1ère, puis en Artois derrière les Britanniques.  

 

 

 

Mi-juillet, le 1er RTM est engagé dans la bataille du Soissonnais et de l’Ourcq (2ème bataille de la Marne) au nord de Cutry. Les résultats de l'attaque du 28 juin vont grandement faciliter la riposte de la 10ème Armée, le 18 juillet.

 

Dans la nuit du 15 au 16, le régiment reprend dans le secteur d'Ambleny les positions qu'il a déblayées et conquises. Le 17, il reçoit l'ordre de faire brèche sur le plateau, à l'Est du ru de Retz et d'atteindre la Crise, si possible. Le 18, avant les lueurs de l'aube, le régiment s'ébranle par bataillons échelonnés. Le 8ème bataillon, qui .a encore «l’honneur» d'attaquer en tète, enlève d'un seul élan la ligne des ouvrages qui constituent son premier objectif et poursuit sa marche irrésistible sur son second objectif, jalonné par le village de Breuil.


Malgré la résistance de l'ennemi qui se cramponne ferme au terrain, et les difficultés rencontrées au passage du ravin de Saconin-Breuil, Breuil est enlevé à son tour.

 

Le 19 juillet, à 4 h 45, l'attaque est reprise par le 3ème bataillon qui parvient, au prix de pertes cruelles, à atteindre, dans la journée, la route de Soissons à Paris et la ferme du Mont de Courmelle. Des trois magnifiques bataillons lancés la veille à l'assaut, il ne reste plus que des débris. Dans la nuit du 19 au 20, ils sont groupés en un seul bataillon.

 

Le 20 et le 21, ce bataillon de manoeuvres composé de gens qui, depuis deux jours, combattent sans répit, et ont vu tomber les meilleurs de leurs chefs, attaque obstinément en liaison avec les Américains et un groupe du 2ème  bataillon de Chasseurs à pied. Le soir du 21, la Crise est atteinte et les tirailleurs se montrent aux abords de la Roche et de la voie ferrée, bien au delà de l'objectif assigné.


La moisson de lauriers de ces journées dépassait toutes les prévisions. Le régiment avait, on peut le dire, combattu jusqu'à la limite de sa capacité offensive. Il devait trouver sa récompense dans une 4ème citation parue à l'ordre du 23 septembre:
" Régiment d'élite, qui, sous les ordres de son chef, le Lieutenant Colonel, s'est élancé, le 18 juillet 1918, dans la bataille, avec sa fougue et sa vigueur coutumières, a réalisé une progression de plus de 9 kilomètres pour atteindre, au delà du ravin de Saconin-Breuil et des hauteurs de Berzy-le-Sec, l'objectif assigné du ravin de la Crise, obtenant, pour parfaire son oeuvre, un jour de combat supplémentaire avant le repos que les ordres lui imposaient. A capturé plusieurs centaines de prisonniers, de nombreux canons et mitrailleuses et infligé à l'ennemi des pertes considérables. "

 

Là encore la victoire coûte très chère 8 officiers tués et 18 blessés et plus de 1000 tirailleurs mis hors de combat

 

 

 


Ce dernier village devait marquer l'arrêt de l'avance réalisée par le régiment marocain après 3 journées de bataille aussi fructueuses que les journées de juillet.Encore une fois, les Marocains avaient fait la preuve de leurs qualités d'audace et de manœuvre.

 

Le Commandant en Chef tint à le reconnaître hautement, en leur conférant la fourragère aux couleurs de la médaille militaire et en leur décernant une 5ème citation ainsi conçue :" Après une série de succès incomparables et malgré les difficultés résultant de son organisation spéciale, se reconstitue en quelques jours pour prendre une part glorieuse à la nouvelle bataille,… s'y lance avec son ardeur coutumière, progresse, en trois jours, de 20 kilomètres, jalonnant de ses morts les lignes de résistance de l'ennemi qui ne peut arrêter son élan, s'empare de 2 villages, de 400 prisonniers et d'un nombreux matériel, contribuant ainsi, dans la plus large mesure, à une grande victoire.

 

Cette bataille comme les précédentes coûte fort chère au régiment: 5 officiers tués et 12 blessés, 107 tirailleurs tués, 480 blessés et 102 disparus.

 

 

Les trois bataillons sont reconstitués le 14 août. Après un mois de repos, le régiment est transporté dans la région de Provins, puis le 23 septembre dans le secteur de Baslieux, Chatillon sur marne…    

la zone traitée par le 1er RTM


 

 

 

 

Jean Henri François BOYER est tué à l’ennemi dans les environs de Romain (front de la Vesle), il avait 33 ans.

 

Aucune sépulture n’est connue. Les autorités militaires ne semblent pas connaître son lieu de sépulture. A-t-il été enseveli dans un bombardement ?  Son corps n'a-t-il pas pu être identifié ?  Plus tard, s'il a été retrouvé, il n'a pu être identifié et anonyme placé dans une fosse commune, un ossuaire, peut-être dans le cimetière de guerre dans les environs du champ de bataille.

 

Son décès est porté dans le registre d’Etat-civil de la commune de Trèbes, le 11 janvier 1922, suite à un jugement du tribunal de Carcassonne (à la même date ?) confirmant sa mort.

 

Son nom, avec le prénom de François, est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes. 

Le régiment, qui n'a pu être que médiocrement renforcé, est appelé sur la Vesle pour prendre part aux opérations visant la reprise des plateaux qui séparent cette rivière de l'Aisne. C'est avec deux bataillons seulement, qu'il va s'engager: le 9ème  et le 3ème (renforcé des débris du 8ème)

 

Le 26 septembre les hommes bivouaquent dans le bois à 1800m au sud de Crugny. Du 27 au 29 septembre ils occupent des secteurs au NE de Crugny et au SE d’Unchair.

 

Avant l’attaque, le rédacteur du JMO note, prudent et supputant les résultats : "effectifs très réduits suites aux pertes consécutives aux attaques du 28 juin, 18 juillet, 8 août. Renforts insuffisants, de médiocre qualité, peu instruits.   Le déficit de 1200 hommes impose une organisation à 2 bataillons"


Le 30 septembre, à 5 h 30, le régiment, débouchant du bois Vigne, se porte à l'attaque par bataillons successifs, le 9ème en tête. Assailli dès le départ par de violents feux de mitrailleuses qui le battent de front et d'écharpe, le 9ème bataillon atteint néanmoins les deux premiers objectifs. Mais les pertes sont considérables et le flanc gauche est totalement découvert par suite de l'arrêt du régiment de gauche qui n'a pu progresser. Les Marocains, en butte aux puissantes contre-attaques d'un ennemi manoeuvrier et mordant, sont, dans la soirée, obligés de se replier sur Huit-Voisins et le mont Ferré. Ils en repartent le lendemain sur les talons de l'ennemi qui se dérobe et est poursuivi vigoureusement jusqu'à l'Aisne: 578 hommes sur 1.132 sont hors de combat dont environ 200 tués et 22 officiers sont tombés dont 4 tués dans cette journée du 30 septembre.

 

Jean Henri François BOYER qui était passé au travers des tueries précédentes, cette fois n’a pas eu la même chance.

 

Le 1er octobre, la 5ème Armée poursuit son avance et refoule l'ennemi sur une profondeur moyenne de 4 km, enlevant Maizy et Concevreux. Elle a capturé, en 2 jours, plus de 2000 prisonniers allemands.