Elie Antoine, fils de Pierre et de Marie BOUSQUET, est né le 29 juillet 1892 à Trèbes, commune située à 6 km à l'est de Carcassonne. Son emplacement stratégi-que sur la route entre la Méditerranée et l'océan Atlantique est connu depuis le néolithique. La ville se trouve dans un couloir entre Montagne Noire au nord, Corbières au sud-est, et la vallée de l'Aude au sud. Sa superficie est de 16 km² ce qui en fait une grande commune pour le département de l'Aude. Ses voisines sont Berriac, Bouilhonnac et Villedubert. Elle est peuplée de 1100 hab. en 1793, 1850 en 1893 et près de 2000 trébéens en 1914. Traversée par le canal du midi, au cœur d’une région viticole, son port a été très actif. Ses parents s’y sont mariés en 1876. Son père est cultivateur, jour-nalier. Petit dernier d’une famille de 5 enfants, il passe sa petite enfance au pied du clocher de l’église St-Etienne. Puis ses parents émigrent vers Puichéric, et Lézignan-Corbières. En 1912, il vit chez ses parents à Lézignan-Corbières, où il exerce le métier de cultivateur.
Lors de ce conseil de révision, en 1912, à Lézignan-Corbières, son n° matricule au recrutement est le 299 / Narbonne. En 1913, il est ajourné pour faiblesse et bronchite. Repassant devant le conseil de révision en 1914, il est alors déclaré bon. Il est alors incorporé, le 4 septem-bre, au 55ème R..I
Il est probablement célibataire à son in-corporation en août. Il décède le 6 août 1915 à Clermont-en-Argonne.
Après 5 jours, le 13, à la nuit tombante, il va relever le 31ème qui occupe les tranchées du secteur Véthincourt - Forges. Le 1er bataillon a la garde du secteur de Forges, s'étendant de Forges à Régnéville. Le 2ème a la garde du secteur de Béthincourt, le 3ème celui du moulin de Raf-fécourt. Deux compagnies du 3ème sont installées dans le bois de Cumières et des Corbeaux. Les tranchées de ce secteur sont à peine ébauchées. L'ennemi est très près, aussi doit-on aménager les tranchées la nuit. Les débuts sont très durs pour Elie. Le froid et la pluie éprouvent les soldats. On constate environ 40 cas de gelure de pieds. Dans la soirée du 17 novembre, le régiment est relevé.
Le 21 novembre, le 55ème remonte au front. Le 23, à partir de 15 h, toutes les tranchées sont violemment battues par l'artillerie ennemie; énergiquement contre-battues par nos tirs du Mort-Homme et de la côte 304. Vers 18 h, le chef de la fraction occupant la droite de la tranchée 7, de la 5ème compagnie, perçoit des bruits en avant du front. Une troupe importante se trouve à une très petite distance. Un feu nourri de mousqueterie est immédiatement ouvert. Surpris par cette fusillade, les ennemis se dispersent, mais quelques hommes se précipitent sur la tranchée 7, et que d'autres essayent de la tourner par la droite. Un officier s'écrit alors «5 ème compagnie, prisonniers ! désarmez !» Le lieutenant répond à ces sommations par 6 coups de révolver: l'officier allemand tombe dans la tranchée; les quelques hommes qui l'avaient suivi restèrent empêtrés dans les fils de fer. Ceux qui tentèrent de tourner la tranchée par la droite purent arriver jusque devant les réseaux de fils de fer protégeant les tranchées 5 et 6, mais furent reçus par des feux de salve. A ce moment, des roulements de tam-bours et des cris sont entendus vers les tranchées 7 et 8: des hommes en rangs serrés, munis de pelles, de pioches, de ha-ches, de pétards, s'avancent à nouveau sur nos positions, mais ils sont reçus à coups de fusils. Le combat dure plus de 20 mn, mais l'élan de l'ennemi est brisé. Au même moment les vagues successives de tirailleurs allemands s'élancent sur le centre de la tranchée 7, elles sont toutes fauchées. L'ennemi bat en retraite à 19 h.
Le 25 novembre, le régiment est relevé et va au repos. Le 28, il remonte dans le secteur Béthincourt‑Forges. A partir du 30, ce secteur est gardé par les 2 régiments de la brigade. Le régiment tient Forges, les bois des Corbeaux et Cumières, le haut de la côte d'Oie, la côte 265 et Regnéville. Aucun fait saillant jusqu'au 18 décembre, date à laquelle le 55ème est remplacé.
A la tombée de la nuit, la position conquise est organisée très fortement à l'aide de tranchée et de fils de fer. Les 2 bataillons du 55ème, retranchés dans leurs nouvelles posi-tions, subissent pendant toute la journée du 21 décembre un feu meurtrier de l'artillerie lourde allemande. Dans la nuit du 21 au 22 décembre, ils sont relevés.
Le 29 décembre, le 55ème remonte en ligne et va occuper le secteur de Raffécourt, qui comprend le secteur C (tranchées face à la lisière S.O. du bois des Forges) et le secteur A (tranchées face à W du bois Triangulaire). Les bataillons sont à peine installés que l'ennemi attaque. Les troupes allemandes sont arrêtées et se débandent.
Jusqu'au 12 janvier 1915, le 55ème alterne en restant dans le secteur de Raffécourt. Le 13 janvier, il relève le 61ème R.I. dans vers Béthincourt (à cheval, route de Gercourt).
Le 55ème R.I. (Pont St Esprit, Aix en Provence) appartient à la 60èmeBrigade (30èmeDivision d’Infanterie; 15èmeCA jusqu’au 14 juin 1915, puis à la 251èmeB.I. / 126ème D.I.)
Au début de la guerre, en 1914, ce régiment participe à la bataille de Lorraine. Lors de la bataille de la Marne (7 au 13 sept.) il est engagé à Trémont, forêt des Trois Fontaines, puis Sermaize, Julvécourt, Dombasle. Le régiment, le 18 septembre à 5 h, se met en marche à travers bois sur Avocourt. Les 1er et 2ème bataillons, après avoir relevé des unités du 46ème R.I., organisent la lisière du bois de Montfaucon. Le 3ème bataillon est en réserve à Avocourt. Le 21, le bataillon quitte le village et va renforcer dans le bois de Montfaucon les 2 autres bataillons. Le 22 septembre, à 11 h, les allemands sortent de leurs tranchées et attaquent nos troupes, la défense est héroïque; pas un pouce de terrain n'est abandonné. Le lendemain, le 55ème est relevé du secteur et va cantonner à Montzéville. Il relève le 1er octobre, le 112ème R.I., dans le bois de Malancourt. Du 3 au 19 octobre, il alterne avec la 112ème R.I. dans la défense du bois de Malancourt.
Le 20 octobre, la 11ème Cie attaque à 5h. une tranchée for tement organisée, y prend pied et lui permet de s'instal-ler entre la lisière du bois de Malancourt et la croupe de l'H de Haucourt. Cette occupation rend possible les mou-vements de troupe sur la route de Malancourt ‑Avocourt, jusqu’à là très difficiles. Le 29, 2 bataillons de chasseurs attaquent le bois des forges, mais sans résultat.
Elie rejoint son régiment au front après quelques semai-nes de formation alors qu’il se trouve dans à Forges /Meuse. Le régiment reste dans les tranchées jusqu'au 8 novembre.
Le 20 décembre, le 2ème bataillon est mis à la disposition de la 59ème brigade pour servir de soutien à l'artillerie de la cô-te d'Oie et du Mort‑Homme. Le même jour les 1er et 3ème bataillons doivent attaquer la corne nord‑ouest du bois des Forges, à partir du bois du Moulin‑de‑Raffécourt. A 6 h, 3 compagnies de chaque bataillon, placées face à leur objectif, attendent l'ordre de ce porter en avant. A midi, l'attaque est déclenchée par l'ouverture du feu des batteries. Le 1er bataillon prend pour objectif la corne nord‑ouest du bois des Forges, à 400 m à l'est et le 3ème bataillon à 400 m à l'ouest. L'attaque des positions allemandes a lieu par vagues successives; les compagnies se portent brillamment en avant. Elles subissent un feu de l'artillerie et des mitrail-leuses adverses. A 15 h, le 1er bataillon a franchi environ 1 500 m et se trouve à 150 m des tranchées allemandes situées à la lisière S.O. du bois des Forges. Le 3ème bataillon n'est plus qu'à 100 m du bois triangulaire. A 17 h, un bataillon du 40ème R.I. vient renforcer les 2 bataillons.
Du 20 janvier au 6 mai, le 55ème R.I., assure en alternance avec le 61ème, la garde du secteur Béthincourt/moulin d'Haucourt/moulin de Raffécourt/bois Carré/tranchée nord de Malancourt. Les 2 régiments alternent des périodes d'abord de 4 jours puis de 8 jours. Aucune action impor-tante à signaler; les troupes se font à la vie de tranchées, creusent la terre, construisent des abris, assistent aux réglages par avion, organisent des batteries de fusils, et apprennent à «tenir» sous de violents bombardements.
14 mars, vers 14 h, un sous‑officier allemand s'avance vers un poste d'écoute de la tranchée 7, en agitant un mouchoir blanc, et demande l'autorisation de relever un officier blessé se trou-vant, d'après ses dires, entre les lignes françaises et allemandes. Or, on n'aperçoit aucun corps dans le ravin. On veut lui bander les yeux: il refuse. On lui donne l'ordre de faire demi‑tour et de rester immobile: il refuse et, tout en faisant face à nos tran-chées, il recule lentement vers les siennes. Par 3 fois, l'ordre lui est donné de s'arrêter: il n'en tient pas compte; une sentinelle fait feu. L'Allemand s'affaisse. Ce sous‑officier, qui n'avait sur lui aucun papier, sous un fallacieux prétexte, avait, sans doute, l'intention de reconnaître nos travaux de sape et de la puissance de nos défenses.
Le 7 mai 1915, le régiment est relevé des positions qu'il occupait dans le secteur du bois Carré, au nord de Béthincourt et se rend par étapes aux Islettes, où il reste 3 jours. Le 15 mai, il repart pour aller cantonner à Vadelaincourt et Lemmes. Après quelques jours de repos et d'instruction, le 55ème va remplacer dans le secteur de Ville /Tourbe‑bois d'Hauzy, une partie des troupes de la division coloniale; d'abord en 2èmeligne, il relève, le 1er juin, en première ligne le 61èmeR.I. Le secteur de Ville / Tourbe, dévolu au régiment, se divise en 3. Le sous secteur Est subit en général peu de pertes: les tranchées ennemies y sont éloignées de 300 à 400 m. Le sous - secteur Nord, dit «du calvaire», subit de nombreux bombardements, peu meurtriers. Le sous‑secteur Ouest comprend l'ouvrage Pruneau. C'est le plus exposé. Les pertes y sont beaucoup plus élevées. Le 15 mai, alors que le secteur de Ville/Tourbe était occupé par un R.I. coloniale, l'ennemi fit exploser 3 grosses mines; les explosions ouvrirent largement la terre et formèrent 3 cratères dénommés par la suite: cratère Est, du Centre, Ouest. L'ennemi et nous, occupons chacun les lèvres opposées des cratères, et c'est ainsi qu'en certains endroits les allemands ne sont pas à plus de 15 à 20 m. II en résulte des combats fréquents, et ce sont surtout les obus, les bombes et les grenades qui sont employées dans les actions.
De nombreux cadavres ennemis n'ont pu être ensevelis; il commence à faire chaud; l'odeur qui se dégage est pénible à supporter. Chaque soir, à la tombée de la nuit l'ouvrage Pruneau devient un véritable enfer; mais chacun, malgré les pertes, animé de cet esprit d'endurance, maîtrise ses nerfs, se dépense sans compter et fait preuve d'un irrésistible mordant.
Le 61ème R.I. vient occuper le secteur de Ville s/Tourbe dans la nuit du 5 au 6 juin et libère le 55ème qui prend alors 3 jours de demi‑repos. Dans la soirée du 9 juin, le régiment relève le 150ème R.I. dans le secteur de St Thomas, divisé en 3 qui portent les dénominations de X, Y et Z. Les sous‑secteurs X et Y n'ont pas, en général, trop à souffrir: l'infanterie ennemie tire peu et l'artillerie n'a pas un tir très efficace. Les tranchées sont bien faites et pro-tègent les hommes; les abris sont nombreux et forts. Le sous‑secteur Z est, au contraire, plus difficile: les posi-tions ennemies y sont à 30 ou 40 m, et fréquemment le secteur est arrosé de minens et d'obus de tous calibres; il n'y a pas d'abris; les hommes qui ne sont pas de garde sont obligés de se coucher dans le tranchée même, et, par suite, bien souvent dans la boue. Les journées sont longues et dures...
Le 14 juin, le 55ème R.I. est remplacé et se porte en réserve, d'abord à Vienne‑la‑Ville et dans les abris côte 163, St‑Thomas, St‑Didier, puis à Vienne‑le‑Château, ouvrage Martin, abris coloniaux et abris blindés de la côte 188.
Le 20 juin, à 3 h, le 55ème remplace, dans le sous-secteur de Vienne‑le‑Château, le 112ème R.I. Pendant le mouvement et avant la fin de la relève, les Allemands déclenchent une très violente attaque avec bombardements intenses; et pour la première fois, le régiment est arrosé de gaz asphyxiants: les yeux pleurent, on respire mal; l'instant est tragique, car les troupes du Kronprinz ont reçu l'ordre de coucher le soir à Sainte‑Ménéhould, et font un effort vigoureux. Le secteur comprend 3 sous‑secteurs (A, B et C); seuls A et B sont attaqués au début.
Dès le commencement de l'action, la 4ème Cie supporte le choc de l'attaque. Les tranchées qu'elle occupe sont bouleversées par un tir très précis de minen qui enterre une partie de la garnison; l'infanterie ennemie prend pied dans la 1ère ligne; les pertes sont sévères. Deux contre‑attaques sont lancées pour repousser l'ennemi; la seconde aboutit à un résultat ap-préciable. L'artillerie tire peu; les fantassins seuls se battent, de part et d'autre, à coup de «pétards», avec une énergie féroce. Pendant 9 jours consécutifs, les troupes contre attaquent énergiquement et usent l'ennemi. Les combats à la grenade se multiplient, le vacarme est indescriptible. Le ravitaillement en munitions et en vivres est très difficile, mais les hommes tiennent, harassés de fatigue, opposant leurs corps qui souffrent de la faim, mais qui sont animés par une volonté inébranlable de résistance opiniâtre.
Le 30 juin, à 4h30, le feu de l'artillerie redouble d'intensité; il n'est pas difficile de voir en ce bombardement effroyable le prélude à une nouvelle attaque. Les Allemands la prononcent peu après, dans un mouvement très net entre Vienne le Château et Bagatelle. Les 1ère et 2ème compagnies vont ren-forcer le secteur C au «réduit‑central». Un peu plus tard, 3 compagnies du 2ème bataillon reçoivent l'ordre d'établir la liaison entre le secteur C et le secteur de Bagatelle. L'ennemi ayant étendu son attaque sur le secteur B, la 3ème Cie est envoyée en renfort en ce point. Le capitaine bien qu'ayant perdu plus d'un tiers de son effectif fit preuve, au cours de cette action, d'une rare énergie et d'un courage admirable. Les Allemands attaquent encore à plusieurs reprises, mais n'obtiennent aucun gain sérieux; leurs bataillons d'assaut sont clairsemés; on commence à sentir chez eux l'épuisement.
Pendant 10 jours, ils ont tenté, dans un combat furieux, d'enfoncer la porte de Paris ils l'ont ébranlée quelque peu..., mais la porte ne s'est pas ouverte. Le JMO se fait lyrique: «Gloire aux morts de la Gruerie ! et vous les survivants, vous qui n'avez pas oublié l'enfer de juin 1915, le déluge des minens, le bruit sourd et ininterrompu des pétards; vous qui avez gardé le souvenir des arbres déchiquetés de «rondinage» élevant vers le ciel, comme pour implorer, leurs moignons noircis par la poudre; vous qui vous rappelez l'odeur des gaz qui vous ont brûlé les poumons, vibrez à l'appel du nom à jamais immortel de la sanglante Argonne et que vos coeurs se gonflent d'orgueil patriotique!»
Les jours suivants sont employés à la réorganisation du secteur. Le 4 juillet, les débris du 55ème sont retirés de la bataille et vont cantonner à Vienne‑le‑Ville, et les 1er et 2ème bataillons aux «Hauts‑Bâtis».
Le 28 juillet, à 11 h 45, les Allemands font exploser une nouvelle mine dans le secteur de droite du bataillon de droite. Cette mine crée un entonnoir de 8 m environ de diamètre; il ne peut pas être occupé. Nouvelle explosion, formidable, le 1er août à 10h 40; cette fois, une section de la 8ème Cie y saute, avec mordant pour s'en emparer. Cette section est accueillie par l'ennemi à coup de pétards et de fusils, car la lèvre nord de l'entonnoir est tangente aux tranchées allemandes, ce qui lui permet de braquer des fusils. La section est sérieusement éprouvée. Les quelques soldats qui restent se replient dans un boyau donnant accès à l'entonnoir. Pendant les jours qui suivent, les travaux de sape sont, de part et d'autre, poussés activement, les troupes occupent des tranchées minées et vivent des heures angoissantes: le pic allemand s'enfonce avec un bruit sourd sous les posi-tions qu'elles occupent .
Maintenu en réserve, le 55ème R.I. se rend en plusieurs étapes en camions dans la région des Islettes, mais ne monte pas en secteur. C'est que dans la nuit du 18 juillet qu'il monte en 1ère ligne, dans le secteur de la Haute‑Chevauchée. Au début, les 2ème et 3ème bataillons sont en 1ère ligne sur la croupe de la Fille‑Morte; le 3ème bataillon, à l'est, est en réserve aux abris Monhoven. Le régiment est en liaison sur sa droite avec le 112ème R.I., qui occupe la côte 285, et, sur sa gauche, avec le 131ème R.I. La nouvelle ligne de défense dévolue au 55ème R.I. est à créer, car, au cours de combats récents, les occupants ont dû abandonner du terrain sur une profondeur de 400 m. Les travaux de terrassement occupent la garnison jour et nuit; les défenses accessoires sont organisées rapidement et le travail en sape entrepris sans retard. Une grande activité règne de part et d'autre; les troupes sont énervées; les fusillades, surtout la nuit, sont extrêmement violentes. Le 24 juillet, à droite du secteur du régiment, l'ennemi fait sauter une mine qui crée un immense entonnoir; il en est pris possession et organisé.
Quand et où va sauter la prochaine mine ? La question est dans toutes les têtes avec une anxiété bien naturelle. Le 5 août, à 9 h 20, l'ennemi fait exploser successivement 3 mines, et de grands nuages de poussière s'élèvent dans le ciel: la mine la plus importante dans la tranchée occupée par la compagnie de droite; l’entonnoir est occupé immédiatement. Les deux autres mines ne causent que peu de pertes. L'explosion des mines amène un duel d'artillerie d'une violence extrême. Les minens tombent dans nos tranchées; les canons français de 58 répondent abondamment. Elie SARDA a probablement été blessé dans ces explosions, ou dans les bombardements qui ont suivis.
Le 8 août, l'ennemi fait encore exploser 2 mines.
Elie Antoine SARDA est décédé le 6 août 1915, des suites de ses blessures, alors qu’il est soigné dans une ambulance un peu à l’arrière, dans les bois de la Haute Chevauchée (secteur de la Fille morte où est installé le poste de secours, commune de Clermont en Argonne (Meuse), il vient de « fêter » ses 23 ans.
Son corps est inhumé dans la Nécropole nationale «La Forestière» à La Chalade (Meuse), dans la tombe individuelle n° 164 .
nécropole nationale « La Forestière » à La Chalade (Meuse)
Son décès, qui est porté dans le registre d’état-civil de la commune de Lézignan–Corbières en date du 3 novembre 1915.
Son nom est gravé sur le monument aux morts de Lézignan-Corbières et ne l’est pas sur le Monument aux morts de Trèbes.