Théophile PARRAL 1873/1915

Théophile, fils d’Athanaze et de Anne Célina FLAMAN, est né le 1er janvier 1873 à Badens (Aude), village situé à une quinzaine de kilomètres à l’est de Carcassonne. Ses parents s’y sont mariés en 1871. C’est une famille de petits cultivateurs. Le père apprendra ultérieurement le métier de boulanger. Il est l’aîné d’une famille de 2 enfants. Après avoir passé son enfance et sa jeunesse dans cette commune, il fait son apprentissage de boulanger auprès de son père, puis travaille à la boulangerie PY de Trèbes à partir de 1891.

 

C’est le métier qu’il déclare et qu’il exerce à Trèbes lors du conseil de révision qu’il passe à Capendu en septembre 1893. Son n° matricule au recrutement est le 36 / Narbonne, et il a été déclaré apte.

 

Il accomplit son service militaire à partir du 20 novembre 1894 au 1er régiment de zouaves à Alger. Il est rendu à sa famille le 18 septembre 1897.

 

A son retour, il se marie à Trèbes en 1899 avec Louise MOLINIER. Union qui donnera naissance à 4 enfants: Lucien, Cécile, René et Théodore, tous nés à Trèbes.

 

La famille ira s’installer à Azille, à partir de mai 1910, Théophile travaillant dans une boulangerie intitulée «Paris-Carcassonne»

 

Il décède 1er décembre 1915 dans le bois de Lihons sur la commune d’Herleville (Somme).     


                   fantassin territorial en décembre 1915    

A la mobilisation, Théophile est âgé de 42 ans, il est rappelé le 14 août au 125ème R.I.T., compte tenu de son âge dont le dépôt est situé à Narbonne. Les régiments d’infanterie territoriale composés d’hommes entre 34 et 39 ans ou de réserve territoriale de 40 à 45 ans ne devaient (en principe) pas participer aux combats; le plan de mobilisation ne le prévoyait pas, et ces régiments n’étaient pas outillés pour prêter leur appui aux régiments actifs. Dès la fin août 1914, les plus jeunes classes furent intégrées dans des régiments d'infanterie d’active et de réserve pour compenser les pertes. Au fil des mois, la distinction dans l’emploi des régiments s’estompe, la spécificité de la territoriale cède la place à une utilisation commune. De fait, les territoriaux sont engagés tout d’abord, pour la garde de tranchées de 1ère ligne dans des secteurs dits «calmes», puis dans l’occupation des tranchées de départ, en soutien des divisions d’attaque. Puis ils sont engagés en 1ère ligne où ils s’illustrent lors des offensives de 1918.    

Le 322ème régiment territorial d'infanterie (R.I.T.) a été formé dans la XVIème Région à partir du 12 février 1915. Il a été constitué à 3 bataillons et la C.H.R. au moyen d'hom-mes de la réserve de l'armée territoriale appartenant à la classe 1892 et à la classe 1893. Tous les dépôts territoriaux de la Région ont participé à la formation de ce régiment. Le 1er bataillon à Montpellier, le 2ème à Narbonne, le 3ème à Carcassonne. Théophile PARRAL fait partie de cette nouvelle aventure. Le 15 février 1915, le 322ème R.I.T. est dirigé sur Fontenay-Trésigny (Seine-et-Marne). Le débarquement s'effectue le 17 février, et le régiment est cantonné aux environs de Fontenay-Trésigny. Le 322ème R.I.T. fait partie de la 197ème brigade territoriale d'infanterie et de la 99ème division territoriale d'infanterie du camp retranché de Paris (Est).

 

Du 18 février au 31 mars 1915, le régiment va s'occuper uniquement de son organisation et de son instruction. Le 5ème R.I.T. est rattaché le 31 mars au 322ème. A partir de cette date et jusqu'au 4 juillet, les hommes prendront souvent la pelle et la pioche et creuseront des tranchées.

 

Le 4 juillet, le régiment est mis en route pour rejoindre ses nouveaux cantonnements à Moussy-le-Vieux; il y arrive le 7 juillet  et va y rester jusqu'au 1er septembre 1915. Cette période sera employée à l'instruction et au terrassement; les hommes, toutefois, seront beaucoup plus employés aux travaux de fortification qu’à l'exercice; ce rôle, parfois si pénible, ils l'accompliront dans l'ombre et la satisfaction du devoir accompli.    

 

 

Le régiment est relevé en entier le 25 octobre et va s'embarquer en autos-camions vers ses nouveaux cantonne-ments à Mézières-en-Santerre (Somme). La compagnie de mitrailleuses du 322° territorial est formée à la date du 27 octobre 1915. Théophile PARRAL y est affecté. En revanche la musique est dissoute le 9 novembre 1915.    

La 90ème division d’infanterie territoriale est mobilisée dans la 16ème région. Elle est composée des :

-179ème brigade: 125ème(Narbonne) et 126ème(Perpignan) régiment d’infanterie territoriale.

-180ème brigade: 127ème (Carcassonne) et 128ème (Albi) régiment d’infanterie territoriale.

 

Les JMO du 125ème RIT et de la 90ème division territoriale semblent avoir disparus. En parcourant l’historique du 126ème, on peut lire que le 125ème fut dirigé sur Alger. Théophile partit-il dans cette expédition ou resta-t-il au dépôt ?    

Le 1er septembre, le régiment s'embarque à la gare de Survilliers, à destination de Corbie (Somme) et prend, le même jour, ses emplacements définitifs; l'état-major et la C.H.R. sont cantonnés à Hérissart. Le régiment fait alors partie de la VIème Armée. Il va, comme dans les périodes précédentes, se livrer au métier de terrassier et creuser des  tranchées jusqu'au 25 septembre. Toutefois, le 12, le 322ème R.I.T reçoit le baptême du feu. Au cours d'un bombardement par un Taube, sur la gare de Compiègne, le personnel de ce convoi a fait preuve de sang-froid en se portant au secours des militaires tués et blessés des autres régiments

 

Le 25 septembre, le régiment part pour Longueau où il s'embarque en chemin de fer et débarque le même jour à Ressons-sur-Matz. L'état-major et la C. H. R. sont alors can-tonnés à Vaudelicourt (Oise). Mais il ne va y rester que peu de temps; le 29 septembre, le régiment se porte à Chevincourt (Oise). Le 30 septembre, la 4ème Cie cantonnée là est bombardée à 2 reprises, mais sans conséquence.

 

Le 5 octobre, le régiment, par voie de terre, se porte à Mélicocq. Le 1er bataillon prend le soir même les tranchées dans le secteur de Ribécourt; il les tiendra jusqu'au 14 octobre, date à laquelle il sera relevé par le 3ème bataillon. Pendant ce temps, les 2 autres bataillons font des travaux et de l'instruction. Il les tiendra jusqu’au 23 date à laquelle il sera relevé par le 2ème bataillon.    


Théophile PARRAL décède le 1er décembre 1915, tué à l’ennemi des suites d’un bombardement du poste du Pommier (ferme de Lihu – Lihons-en-santerre –Herleville  Somme) dont il avait la garde. Il allait avoir 43 ans. C’est l’un des plus âgés des trébéens morts durant le conflit.

 

Son corps est inhumé dans la Nécropole nationale de Lihons (Somme) dans la tombe individuelle n°500.     

 

Son acte de décès est transcrit dans les registres de l’état-civil de la commune d’Azille à la date du 25 avril 1916.

    

Son nom est gravé sur le monument aux morts d’Azille.    




Titulaire de la médaille militaire et de la Croix de guerre >>>>>

Du 25 octobre au 12 novembre, le régiment s'occupera de travaux de tranchées effectués la nuit; l'instruction jouera un rôle peu important.

Le 12 novembre, le régiment est mis en route vers de nouveaux cantonnements à Harbonnières. Il va continuer son rôle obscur de terrassier, sans murmure, et avec ardeur. Un incendie éclate le 19 novembre à Guillaucourt, cantonnement du 3ème bataillon, à 21 h, le feu est maîtrisé. Le 20 novembre, un homme est blessé au travail de tranchées par une balle ennemie; celà prouve que le régiment travaillait à la barbe des ennemis.

Le 29 novembre, le régiment se porte à Herbeville et le soir même les 1er et 2ème bataillons prennent les tranchées et sont en réserve; quand au 3ème bataillon, il est à Framerville.

Le 1er décembre, le régiment doit déplorer ses premiers tués: 2 soldats de la compagnie de mitrailleuses (dont Théophile PARRAL) sont mortellement atteints pendant le bombardement de nuit des tranchées, à l’ouest de la ferme de Lihu, poste du Pommier.

Le 322ème R.I.T. continue de travailler avec une inlassable ardeur, au milieu des périls.