C'est le fils de Jean Hippolyte et d'Hermine DOUSSE .
Il est né le 16 juillet 1892 à Badens (Aude).
Badens est une commune située à 13 km au nord-est de Carcassonne (4/5km de Trèbes). C’est aujourd'hui un village de 750 habitants (600 en 1911), sur une superficie de 9,6 km² (78 hab./km²). Situé à 80 mètres d'altitude, le ruisseau Neuf, le ruisseau de Canet, le ruisseau de Mayral sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune et se jettent dans l’Aude. La commune est entourée par les communes de Rustiques, Aigues-Vives et Marseillette
Dès son plus jeune âge (vers 1900) ses parents s'installent à Trèbes où ils sont journaliers. Ils habitent, avec un soeur et un frère, le quartier du Plô. Avant d'effectuer son service militaire, il exerce le métier d'ouvrier tuilier.
A la suite du conseil de révision en septembre 1892 à Capendu, il effectue son service militaire à partir de novembre 1913, au 53ème régiment d'infanterie, basé à Perpignan.
Il est célibataire.
Il décèdera, tué à l'ennemi, le 20 août 1914 à Rorbach les Dieuze (Meurthe et Moselle).
A la mobilisation en août 1914, le soldat de 2ème classe, Alcide CASTEL est toujours dans son régiment, le 53ème régiment d’infanterie, de la 32ème Division (D.I.) et son régiment frère le 80ème R.I. de Narbonne. Ils appartiennent tous les deux au 16ème corps d'armée (CA). Le régiment quitte Perpignan dans la soirée du 7 août 1914 en 3 convois. Il est commandé par le Colonel Arbanère. Joseph appartient au 1er bataillon, 2ème compagnie. Il y a aussi dans les mêmes trains: Joseph Germain Léon GUILHEM, né en 1893 à Palaja, Pierre François GUILLAUD, né en 1893, à Trèbes, Joseph Marius FAGES, né en 1891 à Verzeille, Jean Marie MONS, né en 1893 à Pennautier, et Adolphe Paul FRANQUES, né en 1893, né à Trèbes et beaucoup d’autres trébéens natifs, ou résidants. Mais, pour ces 6 là, leur destin est scellé, ils seront tous morts avant la fin du mois de novembre 1914. Ils étaient encore, le vendredi 31 juillet, tous bien vivants à leurs activités routinières dans la caserne de Perpignan. Le 9 août, en milieu de journée, le régiment est débarqué à Mirecourt et à Hymont, dans les Vosges, au nord-ouest d’Epinal. Le 1er bataillon se rend à Villers et Vroville, à l’est de Mirecourt, le 2ème se rend à Poussay, au nord, tandis que le 3ème et l’état-major reste à Mirecourt. Ils y stationnent le 10. Mais dès cette date, d’autres unités, du 16ème Corps d'Armée commandé par le Général TAVERNA, franchissent la frontière prussienne de 1871 et attaque en direction de Morhange.
Le 11, le 53ème suit et se rend à Mangonville (Meurthe et Moselle) et Ménil Mitry, à 25 km au nord, sous un soleil harassant, le dos brisé par le «barda», les pieds en feu dans les godillots. La matinée du 12 conduit le régiment, vers le nord-est, à Mont-sur-Meurthe, (sud-ouest de Lunéville) qu’il occupe à midi. Il y reste la fin de la journée et le 13, au repos. Le 14, le régiment traverse Lunéville et continue vers l’est, il occupe la forêt de Le Rémabois entre Emberménil et Leintrey. Le 15, le régiment continue vers l’est jusqu’à Igney, où il cantonne, avec un avant-poste près de la gare d’Avricourt.
Le 16 août, les allemands semblant reculer, l’ordre est donné d’attaquer Réchicourt-le-château au nord-est, puis, si Réchicourt est pris, continuer vers Hellocourt (au nord) et de Gondrexange (à l’est). Le 53ème R.I. est posté à Moussey. Le 17 et le 18, il avance vers Maizières-les-vic, Assénoncourt, puis marche en direction de Rorbach. Ils ont parcouru plus de 100 km depuis le 9.Le matin du 18, l’avant-garde du 16ème CA rencontre une forte résistance allemande dans les forêts de Mittersheim, Loudrefing et Cutting.
Le corps de cavalerie, qui progresse à sa droite, est aussi arrêté sur une ligne Dolving–Gosselming, au nord de Sarrebourg. Le 15ème CA, à sa gauche, est stoppé sur la ligne Zommange-Marsal. Le 16ème CA se trouve donc en saillie et se replie vers Angviller. La 31ème division (81°, 96°, 122°, et 142° R.I.) reçoit l'ordre de forcer le canal des Salines, à partir des bois de Colmery et du Mühlwald. Malgré une attaque violente, les Allemands, soigneusement retranchés sur des positions bien préparées et béné-ficiant d'un appui d'artillerie très efficace, tiennent. Le 142ème RI perd son commandant, 35 officiers et 1.200 hommes… La 31ème division, pratiquement anéantie, est relevée par la 32ème Division (15°, 53°, 80° et 143° RI).
Le 16ème CA reste entre Angviller et Bisping toute la journée du 19 août, attendant que le 15ème CA soit en mesure de l'appuyer. Le 53ème reçoit l’ordre, ce même jour, à 8h30, de se porter à Rorbach, puis à Cutting. Le régiment atteint le bois de Vulcain (N.E. de Rorbach), vers 11h et s’y installe en 3 lignes face à Cutting. Le régiment attend l’ordre d’attaquer.
Cet ordre est finalement remis au lendemain. Il faut se fortifier en attendant. Suite à nombreux renseignements fournis par des reconnaissances d'avions et les confidences d'habitants du pays, le Général de Castelnau sait que ses troupes se heurteront à une position ennemie organisée sur la ligne approximative «Frémery Marthil - Baronville – Morhange – Benestroff voie ferrée jusqu’à Mittersheim», mais il semble que cette ligne soit seulement une position avancée sur laquelle les troupes de couverture allemande vont chercher, encore une fois, à retarder notre progression). A 17 h. il transmet l'ordre, aux 15ème et 16ème CA d'attaquer conjointement, le 20 au matin, la ligne Cutting, Domnon, Bassing (un front de moins de 5 km pour 2 Corps d'Armée !) et de repousser les allemands au-delà de la ligne de chemin de fer Sarrebourg – Bénestroff – Metz. Les ordres donnés, organisent méthodiquement l'attaque de la ligne Marthil-Mittersheim. A droite, le 16ème (dont le 53ème R.I.) et le 15ème C.A. relieront étroitement leur action, en vue d'atteindre la voie ferrée Mittersheim – Bensdorf. Quelques fusillades ont lieu vers 22h sur des patrouilles ennemies de reconnaissance.
Le 53ème reçoit l’ordre, le 20 à 4h, d’attaquer le nord-est de Cutting. L’attaque commence à 6h15, puis le régiment doit aller soutenir le 143ème à Loudrefing. Le bataillon d’Arblade reste dans le bois de Vulcain. Les 53ème et 80ème régiments d'Infanterie sont cueillis à froid par une contre-attaque allemande et reçoivent le premier choc sous d'imposantes forces ennemies, bien appuyées par l'artillerie lourde. Nos batteries de campagne ont été assez vite réduites au silence. Sur ce front, l'ennemi progresse entre Rohrbach et Mittersheim. A Rorbach, le 53ème RI est décimé par des troupes allemandes infiltrées dans la nuit à travers les bois, de part et d'autre du village. L'artillerie allemande matraque les positions du 16ème CA. A 8h30, le colonel, commandant le 53ème est mortellement touché.
Les 31ème et 32ème divisions défendent âprement leurs positions, menant des contre-attaques à la baïonnette pour tenter de contenir les fantassins bavarois. Mais le 16ème Corps est contraint de reculer.
Le 53ème se replie en direction du sud-ouest, vers Maizières; il abandonne donc toute la région des étangs, et s'efforce de retrouver la liaison avec le 15ème Corps. Ces deux Corps d'Armée ont subi de grosses pertes, accrues par l'abandon des blessés sur le terrain de l'action. Le soir va tomber. Le général de Castelnau se résigne à ordonner la retraite. Le 16ème Corps se retire en direction générale de Lunéville, le 15ème Corps en direction de Dombasle. Nos soldats ont subi dans la région de Morhange un grave échec. L’envie de porter la guerre en territoire ennemi, le dogme de l'offensive à tout prix vient de coûter très cher.
Alcide CASTEL en a payé le prix, dans le bois de Vulcain (dieu du feu, de la forge, des volcans) lieu prémonitoire sans doute. Mais beaucoup d’autres, avec lui, dont le trébéen Joseph GUILHEM et leur chef, le colonel Arbanère, commandant le régiment, depuis juin 1913, né à Antibes en 1857, qui décède le même jour, subiront le même sort. Ce 20 août, ils auront fait la guerre 15 jours seulement, dont 14 de marche et de contre-marches. Ils sont tombés le 1er jour d’affrontement de ce régiment. Les pertes du 53ème sont pour cette seule journée de 54 tués, 370 blessés et 89 disparus.
Alcide CASTEL est tué à l’ennemi, "mort pour la France", dans le combat du bois de Vulcain, commune de Rorbach les Dieuze, en Moselle, le 20 août 1914, il venait d'avoir 22 ans.
Aucune sépulture n’est connue. Les autorités militaires ne semblent pas connaître son lieu de sépulture. A-t-il été abadonné sur le terrain, et enterré à la
va-vite par les troupes allemandes, a-t-il été enseveli dans un bombardement ?
Son acte de décès est transcrit dans le registre d’Etat-civil de la commune de Trèbes à la date du 26 janvier 1920.
Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.