Fils d’Antoine, cultivateur, et d’ Elisabeth JORDY (mariés à Trèbes en 1876), qui résident dans le bourg à la naissance de Paul François, le 15 novembre 1887, après avoir eu 2 filles. Paul passe sa jeunesse dans la commune de Trèbes, située à 6 km à l'est de Carcassonne, au sud de la France. Son emplacement stratégique, sur la route entre la Méditerranée et l'océan Atlantique, est connu depuis le néolithique. Le bourg, riverain de l'Aude et du canal du midi se trouve dans un couloir entre la montagne Noire au nord et les Corbières au sud-est, la plaine du Lauragais à l'ouest. Sa superficie est de 16,36 km² ce qui en fait une grande commune pour le département de l'Aude. Ses voisines sont Berriac, Bouilhonnac et Villedubert. Elle compte 2000 hab. en 1914.
Il y réside toujours en 1907, et y exerce le métier de tonnelier lorsqu’il passe le conseil de révision, au chef-lieu de canton (Capendu). Reconnu apte, son n° matricule au recrutement est le 388/Narbonne.
Il effectue son service militaire à partir du 6 octobre 1908, jusqu’au 29 octobre 1909, au 9ème régiment d’artillerie de Castres, puis il passe au 3ème Régiment d’artillerie, toujours à Castres, jusqu’au 25 septembre 1910.
Il se marie le 3 février 1913, avec Marie BELMAS, née en 1893 à Carcassonne. Ils auront un fille posthume, Jeanne Antoinette, née à Trèbes le 2 octobre 1914.
Mobilisé en août 1914, il décède le 14 septembre 1914 à Lunéville.
A la mobilisation, il est affecté à son ancien régiment, le 3ème Régiment d’artillerie de campagne (RAC) qu’il rejoint le 6 août 1914. Il a le grade de 2ème canonnier, conducteur.
Ce régiment basé à Castres, il appartient à la 16 brigade d’artillerie, et est affecté à la 32ème division d’infanterie (15ème, 53ème, 80ème et 143ème RI). Il est composé de 3 groupes. Un groupe, c’est 3 batteries de 4 canons de 75, soit 12 canons, servies par 19 officiers, 513 hommes et 521 chevaux.
Il participe à la bataille des frontières en Lorraine.
La 32ème division est transportée par voie ferrée entre le 7 et le 11 août. Elle est débarquée dans la région de Mattaincourt, Hymont, Mirecourt, sur le plateau lorrain entre Nancy et Epinal. Le 3ème RAC voyage les 7 et 8 août. Il est regroupé à Is-sur-Till, puis cantonne le 9 et 10 août à Mattaincourt pour le premier groupe, à Mirecourt, pour le 2ème groupe et à Velotte pour le 3ème groupe.
Le 11, le 1er et le 2ème sont à Bainville-aux-miroirs et le 3ème à Roville devant Barjon. Les 12 et 13 août, ils stationnent pour le 1er et le 2ème à Xermaménil et le 3ème à Mont Mortagne.
Le 14, la 32ème D.I. passe à l’offensive en direction d’Avricourt, par Gerbeviller, Manonviller, Igney. Le 3ème RAC, suit. L’ennemi se replie. Le soir du 14, la 32ème D.I. se rassemble vers Veho (sud d’ Embermenil). Le 15 l’offensive continue. Le 16, la 32ème D.I. occupe une zone comprise entre Avricourt et Réchicourt. Le 16, la 32ème D.I. franchit la frontière à Igney et Avricourt, villages abandonnés la veille par les allemands. Le 3ème RAC cantonne, le soir du 16, à Avricourt.
Soudain à la page 10 du JMO, on trouve cette phrase laconique :
« Le (dimanche) 16 août à 7h20, le canonnier servant Paul Bousquet de la 1ère batterie, s’est donné volontairement la mort, en se tirant un coup de revolver. »
Extrait du JMO du 3ème R.A.C.
Le compte-rendu n°4 (dixit ci-dessus), n’est plus dans le JMO. Quelle est la raison de ce geste ? désespoir ? lucidité… ? mauvaise nouvelle ? Cela semble ne pas être un geste isolé. Les raisons en sont multiples: des troupes françaises plus âgées en moyenne que celle des Allemands, souvent en mauvaise santé physique, mal préparées et désemparées par la violence des combats. Même des militaires de métier craquent. Un général se suicide, dès août 1914.
Le régiment participe donc à la bataille dite "de Morhange", du 20 au 25 août, et à la bataille dite "du Grand Couronné" du 25 août au 13 septembre. Mais Paul n’y participera pas, ayant eut ce geste «malheureux» du 16 août. Il a choisi sa mort.
De fait, le JMO semble «pessimiste», puisqu’apparemment, il n’est pas mort sur le coup (en tout cas si l’on en croit la fiche éditée par le SGA). Evacué vers l'arrière à l'hôpital militaire de Lunéville, Paul François BOUSQUET y décède un mois après, le 14 septembre, « des suites de ses blessures » peut-on lire. Il devait avoir 27 ans, quelques jours après.
Il sera inhumé, curieusement, alors qu'il est parfaitement identifié, dans l'ossuaire n° 2 de la nécropole nationale "Frascati", sur la commune de Vitrimont (Meurthe et Moselle), non loin de Pierre SALVIGNOL et de Moïse JOURNET, autres trébéens qui sont, eux, inhumés dans des tombes individuelles..
Les choses ont-elles été étouffées, comme les militaires savent parfois le faire, la famille, les autorités locales ont-elles été informées ? Malgré ce geste, qui probablement a été très mal vu dans la hiérarchie militaire, Paul est inscrit sur le Monument aux morts de Trèbes, et sur la liste préparatoire à la publication officielle du « livre d’or » des Morts pour la France.
Son nom, gravé sur l'un des ossuaires de la Nécropole "Frascati" >>>
Son décès, est porté dans le registre d’Etat-civil de la commune de Lunéville, à la date du 3 octobre 1914.
Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.
<<< nécropole nationale "Frascati",
sur la commune de Vitrimont (Meurthe et Moselle)