François Louis, fils de François et de Claire SIDOBRE est né le 28 septembre 1874 à Badens, petit commune située à moins de 10 kilomètres à l’est de Trèbes. Il est l’aîné d’une famille de 3 enfants.
A l’époque de son conseil de révision en 1894, il exerce le métier de cultivateur, et réside avec ses parents à Marseillette. Lors de celui-ci à Capendu, il est reconnu apte, son n° matricule au recrutement est le 1039/ Narbonne. Il effectue son service militaire à partir du 14 novembre 1895, au 142ème R.I. (Mende). Il est rendu à la vie civile le 26 août 1897, son frère étant entré au service.
François se marie le 19 août 1899, à Aigues-Vives, avec Francisca Magdalena BERTELLO, d’où naîtront au moins 4 enfants (de 5 à 14 ans au moment de la mobilisation).
Il réside à Trèbes avec sa famille à partir de novembre 1903. Il réside toujours à Trèbes, chez Mme Laffage, à partir de 1906,
Il décède le 16 juin 1915 à Sillackerwasen (commune de Metzeral – 68204)
A la mobilisation, François est rappelé au 142ème RI. Apparemment, est-il, compte tenu de son âge, resté au dépôt ou a-t-il été blessé ? Le 8 décembre, il est affecté au 52ème R.I. (Montélimar - 54ème BI - 27ème DI). Ce régiment après avoir combattu plus d’un mois dans les Vosges, tient le front dans la Somme (région de Chaulnes) où il perd plus de la moitié de son effectif. François passe l’hiver sur ce front. Est-il de nouveau blessé ?
Le 15, le bataillon, relevé, se rassemble au camp de Vida. Les différentes compagnies sont réparties en divers lieux en soutien à d’autres bataillons: 5 hommes sont blessés.
Le 16 à 2h15, le bataillon doit se rendre à Sillackerwasen. A 5h, il s’arrête au col de Sillacker, sur le chemin de Gaschney. A 10h, ordre de se rendre à la côte 830, pour soutenir l’action du 133ème RI.
A 13h20, il doit «déblayer» le bois de Sommerlitt que l'ennemi a puissamment organisé en le repoussant vers l’Eichwald et Steinabruck.
Les sommets du Sillackerwassen vu de Metzeral
François Louis (H)ORETTY (AURETTY, selon le JMO ci-dessous), est tué à l’ennemi à la Côte 830 – Sillackerwasen (nom actuel), juste au-dessus de Steinabruck, entre Mittlach et Metzeral, au sud-ouest de Munster, le 16 juin 1915, à 14h. Il allait avoir 41 ans et avait 4 enfants. C’est l’un des trébéens «Mort pour la France» les plus âgés.
Inhumé, dans un premier temps, route de Schiessroth, selon le registre matricule et aujourd’hui peut-être dans la nécropole nationale du «Chêne Millet» à Metzéral (2632 corps)
Son décès est porté dans le registre d’état-civil de la commune de Trèbes à la date du 5 mars 1916.
Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.
Décoré de la médaille militaire à titre posthume le 2 octobre 1920.
Nécropole nationale du "Chêne Millet" à Metzéral
Le 5 mars 1915, il est affecté au 52ème bataillon alpin de chasseurs à pied (BACP), réserve du 12ème BACP, basé à Mont-Dauphin. François rejoint la 9ème Cie dans les premiers jours de mars. Celui-ci, au début de juin 1915, abandonne le secteur de Pairis qu’il tient depuis novembre 14, dont il a commencé l'organisation, améliorant ainsi la situation.
Dans la nuit du 7 au 8 juin, le 52ème BACP se rend au camp de Mulvenwald, puis dans la matinée du 9, il pousse vers la ferme de Rothrieth (nord du Petit Honeck). Il y arrive à 8 h. Dans la nuit du 9 au 10, il bivouaque à 800 m au nord de Gaschney, puis à la nuit tombante, le 10, il relève le 6ème BCP sur ses positions de Braunkopf, face à Metzeral. Les lignes sont sans cesse bombardées. Le 10: 1 tué, 2 blessés. Le 11: 2 tués, 11 blessés. Le 12 : 1 tué, 3 blessés. Le 13, les bombar-dements continuent: 1 tué, 11 blessés dont le commandant la 9ème Cie, celle de François. Le 14, les compagnies alternent: 1 tué, 10 blessés.
Ce bois, très touffu, couvre une région de roches difficiles, aux pentes abruptes. La bataille y sera âpre. A la baïonnette, à la grenade, pas à pas, à travers les réseaux insuffisamment détruits, les braves des 9ème et 10ème compagnies s'engagent dans ce bois où la mitraille ennemie frappe avec une violence inouïe. Dès les premiers pas, le lieutenant, commandant la 10ème cie, est tué devant un réseau; le lieutenant, arrivé de la veille pour prendre le commandement de la 9ème, celle de François, est blessé à son tour. Les sous-lieutenants entraînent leurs chasseurs à travers mille difficultés. En arrivant au fond du bois, après l'avoir nettoyé, ils sont à leur tour blessés. Ayant ainsi gagné quelques centaines de mètres, les deux compagnies, épuisées mais victorieuses, sont arrêtées par une ligne de défense solidement établie. Les compagnies s’organisent face à elle et creusent leurs trous à l'autre lisière. Les pertes sont importantes: 2 officiers tués et 3 blessés ainsi que 67 hommes tués, 112 blessés et 1 disparu. François Louis aura perdu la vie pour cette victoire.
Le 17, à 14h, le bataillon reçoit l’ordre de reprendre sa marche en avant et d’occuper la lisière du bois de Sommerlitt. Ce qui semble se faire sans trop de difficultés, puisqu’on ne dénombre qu’un seul blessé. Les allemands se sont probablement repliés, pour s’organiser sur une autre ligne.
Quelques
hommes du 52° BACP
Quelques chasseurs du 52° BACP