Fils de Lucien Pierre, et d’Anne DAHOT, tous deux originaires de Trèbes et décédés avant 1906, Étienne Pierre Gustave BAILLAT est né le 8 septembre 1886 à Trèbes (11397). Il est le petit dernier d’une fratrie de 3 enfants. Ses parents étant décédés avant sa majorité, son tuteur était Léon BRUNEL, l’époux de sa soeur, de Trèbes. Il passe toute son enfance et son adolescence à Trèbes.
Lors du conseil de révision de sa classe, vers septembre 1906, à Capendu, son n° matricule au recrutement est le 141 /Narbonne. Il est déclaré «bon pour le service armé».
En 1906, il déclare exercer la profession de charcutier et demeurer à Trèbes.
Il effectue son service militaire à partir du 9 octobre 1907, jusqu’au 25 septembre 1909, au 23ème R.I. (Bourg-en-Bresse caserne Aubry)
Il s’est marié à Trèbes, le 7 octobre 1913 avec Marie ROLLAND, une jeune cuisinière, placée avec sa mère à Trèbes, née en août 1894 dans la commune de Saint-Martin de Villereglan (Aude). Ils n’auront apparemment pas d’enfant.
Étienne BAILLAT meurt le 15 novembre 1918, à Castelnaudary
A la mobilisation en 1914, il est affecté au 280ème R.I. 5ème bataillon, 21ème Cie à partir du 4 août (Réserve du 80ème). Le dépôt de ce régiment est à Narbonne. Il appartient à la 66ème Division d’Infanterie jusqu’en octobre, puis à la 58ème. Il est dissous en décembre 1915, compte-tenu des pertes éprouvées.
Avec son régiment, Etienne BAILLAT participe aux combats de Zillisheim (19 août), de Flaxlanden, Froëningen, Flaschlanden (22 août), Brulach, du secteur de Montbéliard, Montreux-Château, Bart (28 août), Etapes, Fêche-l’Eglise, Grandvilliers, Thiaucourt, La Vacherie puis Giromagny (11 septembre), Thillot, Gérardmer, Arnould (14 septembre), secteur du col du Bonhomme (fin sept.) en Alsace. En octobre le régiment se trouve dans la Somme: Monchel, Sailly-le-Sec, puis en Artois . Il participe à l'attaque de Vermelles (du 14 au 22 octobre), de la fosse 10. Le régiment y subit de grandes pertes. Il reste dans ce secteur en novembre et décembre.
Suite à sa blessure, il est réformé temporaire, le 24 novembre 1915 pour «trépanation avec affaissement général»
Après «guérison» et en manque d’hommes, la commission de réforme le reclasse «bon pour le service armé» le 20 octobre 1916.
Il est alors réaffecté au 80ème R.I. qu’il rejoint le 25 novembre 1916.
Apparemment, il reste au dépôt à Narbonne, utilisé à des tâches subalternes.
Il est proposé de nouveau à la réforme par la commission de réforme de Béziers, le 7 janvier 1918 et dans l’attente de la décision probablement renvoyé dans ses foyers.
La commission prend la décision de le réformer de façon temporaire n°1 avec gratification, le 25 juin 1918 pour «Trépanation fronto-pariental gauche, diminution de la force musculaire, côté droit, dues à des blessures de guerre».
Certains soldats des 280ème et 296ème RI, en seconde ligne durant la nuit de noël, entendirent provenant du secteur anglais des chants, des clameurs, de nombreuses fusées furent lancées de part et d’autres, mais pas de fusillade (carnet du caporal Louis BARTHAS).
Le 280ème reste en Artois toute l’année: au fort Hohenzollern, à Annequin, à Vermelles (de janvier à mai), devant la fosse Calonne (fin mai), à Bully, à Grenay, devant Aix-Noulette (notamment le 5ème bat.) en juin et juillet, sur la pente nord de Notre-Dame de Lorette, dans les tranchées des Saules et des Parados (début juin). Il participe aux combats du Fond de Buval (6 juin) puis à Angres (de juillet àmi août),
Etienne est blessé d’un éclat d’obus de 105 à la tête, le matin du 19 juillet 1915 à Hersin au sud de Noeux-les-mines (Pas de Calais), alors que son bataillon est en arrière dans un cantonnement.
Étienne Pierre Gustave BAILLAT décède à Castelnaudary dans l’Aude, le 15 novembre 1918 (Hôpital). Il vient d’avoir 34 ans des suites de ses blessures. (source registre matricule)
H. Auxiliaire n° 12 Castelnaudary - Petit Séminaire, 2 place Montmorency - 34 lits - SSBM - Fonctionne du 10 septembre 1914 au 21 décembre 1917 -
H. Complémentaire n° 12 Castelnaudary - Caserne Saint-François, rue des Coquetiers, Faubourg Mauléon - 260 lits - Fonctionne du 23 août 1914 au 15 mars 1919 . Il a reçu 9489 malades et blessés hospitalisés dont 52 décès
De janvier 1915 à juillet 1916 partage les locaux avec l'H. Complémentaire n° 25 qui compte 300 lits destinés aux prisonniers de guerre et aux soldats russes - Le 20 juillet 1916 les deux HC fusionnent et deviennent HC n° 12 avec 525 lits réservés aux seuls prisonniers jusqu'en janvier 1917 -
On ne connait pas le lieu d'inhumation d'Étienne BAILLAT. Aucune sépulture n’est connue. Peux-être Castelnaudary ? (comme Jean Marie JORDY, mort lui aussi à Castelnaudary)
Par la plus grande injustice pour cet homme,
- Il n’est pas inscrit sur le Monument aux morts
- Il n’a pas de fiche «Mémoire des Hommes»
- Il n’est pas sur la liste officielle conservée dans les archives du «Livre d’or» des archives nationales
L’explication probable, c’est qu’il ait été réformé en juin 1918. Pourtant, il n’y aucun doute sur son décès, dû aux suites de la blessure de juillet 1915.